Icefields Parkway

 

16 juillet 2017

Route vers Jasper, la promenade des « Champs de Glace » - 1ère partie

On quitte le Parc National de Banff ce matin et on se dirige vers le non moins célèbre Parc National de Jasper.

Le trajet entre Banff et Jasper sur l’autoroute 93 suit l’incontournable « Promenade des Champs de Glace » en anglais « Icefields Parkway ». Il s’agirait de la plus belle route du monde.

Pourvu que le soleil soit au rendez-vous !

C’est parti pour 236 kilomètres de spectacle ! On quitte notre « campement » vers 8 heures, bien décidés à en prendre plein les « mirettes ». Le soleil joue à cache-cache avec les nuages.

L’autoroute serpente entre torrents, cours d’eau, lacs aux eaux bleu-vert, montagnes aux pics acérés, masses rocheuses déchiquetées et bien sûr glaciers démesurés, superbes vestiges du passé. Vu les impressionnants glaciers suspendus que nous apercevons au loin, on essaie d’imaginer ce à quoi devait ressembler ce splendide paysage il y a quelques décennies, à l’époque où le réchauffement climatique n’avait pas commencé son œuvre destructrice.

La vitesse est limitée à 90 km/h, les panneaux de « vigilance animaux » jalonnent notre route, les arrêts photos sont nombreux. A ce rythme-là, on va mettre deux jours pour arriver à Jasper !

Mais on n’est pas pressé !

À force de jouer à cache-cache, les nuages prennent une sérieuse option sur le soleil et bientôt la 🌧fait son apparition. Vers 13 heures, on ne distingue plus rien et il est temps de faire une halte jusqu’à ce que la visibilité revienne. Ça tombe bien, l’unique centre d’information doté d’une petite cafétéria, d’un motel et d’une petite épicerie se trouve à proximité. En plus, le complexe dispose d’un immense parking sans aucune mention d’interdiction pour la nuit. Pour une fois, on va pouvoir roupiller sans crainte ! C’est ici que nous attendrons le retour du beau temps. Repas vite fait bien fait dans Chouchou puis c’est en position nuit qu’Eric bricole sur l’ordi et que je continue mon bouquin. La pluie fait rage, la température descend. Nous restons au chaud. Une petite accalmie vers 19 heures, juste le temps de se faire quelques pâtes chaudes et de se remettre aux plumes en espérant que demain le soleil brillera.

 

17 juillet 2017

La promenade des « Champs de Glace » - 2ème partie

Réveil matinal. 5 degrés… Pfft, ça pèle dehors ! Un petit coup de chauffage pour s’habiller et c’est reparti. Le ciel n’est pas limpide et le soleil tarde à percer pourtant il est là, tout près ! On décide de continuer notre route. Nous arrivons au Champ de Glace Colombia, le glacier Athabasca, le plus accessible depuis la route. Une marche d’approche d’une vingtaine de minutes nous permet de côtoyer le front du glacier, là où se mêlent glace et cailloux. Les moraines latérales immenses tant en hauteur qu’en longueur nous en disent long sur la grandeur et l’épaisseur du glacier. La moraine frontale, quant à elle, se trouve à environ deux kilomètres.

Nous sommes interloqués. Le glacier a reculé de deux kilomètres en un siècle. Il devait être « monstrueux » au temps de sa « splendeur » !

Quelques groupes de touristes ont chaussé des crampons pour aller « tâter » le glacier. D’autres ont pris l’option bus 4X4… Ma foi… on se contente d’admirer du bas !

 

 

 

 

On ne s’en lasse pas. Bon il va falloir décoller car il nous reste encore quelques kilomètres à parcourir. On dégote THE table de pique-nique. Elle est « posée » en bordure de la route, solitaire, un peu bancale et… libre de tout occupant. Le panorama qui s’offre à nos yeux est tout simplement magique.

Un attroupement en bordure de route, accident ou animal… Des badauds avec des appareils photos… animal, mais lequel… une ourse avec sa progéniture ! On n’y croit pas, nous qui rêvons depuis des jours de voir des oursons ! Ils sont bel et bien là, gambadant autour de leur maman, tantôt sur quatre pattes, tantôt se redressant pour humer l’air, mais ne perdant jamais leur objectif commun : retourner chaque pierre pour trouver de la nourriture et inspecter chaque buisson à la recherche de baies. Ils sont craquants. On dirait des chiots. La maman est très attentive et ne cesse de les surveiller. D’ailleurs, lorsque la petite famille traverse la route au milieu de dizaine de voitures - comment passer son chemin devant un tel spectacle - elle s’arrête pour attendre le petit dernier qui a pris un peu de retard. So cute et tellement attendrissant ! Aucun signe de nervosité ou d’agressivité.

Halte aux chutes Sunwapta don les eaux sont alimentées par le glacier Athabasca. Inutile de dire que là aussi, c’est sympa. Pas aussi grandioses et impressionnantes que les glaciers toutefois ! 

Quelques kilomètres plus loin, un autre ours noir vient agrémenter notre fin d’après-midi. Décidément, ILS sont partout et les mises en garde sur la présence de plantigrades sont parfaitement justifiées. On les aperçoit surtout le long des routes car c’est essentiellement dans ces endroits que poussent les arbustes à baies. Les forêts sont si denses que la lumière ne pénètre pas dans les sous-bois et par conséquent la végétation ne peut pas s’y développer.

Nous poursuivons notre route puis arrêt aux chutes Athabasca...

Nous arrivons à Jasper en fin d’après midi et prenons une douche tiède dans un camping.

On cherche un endroit pour pique-niquer et c’est tout naturellement que Chouchou nous emmène en bordure du lac Beauvert. On déballe tout notre attirail et on commence à prendre l’apéro. Mon dieu que l’endroit est paisible. Enfin, pas tant que ça Deux gars à bord d’un pickup s’adressent à nous : «  Si vous voulez voir des grizzlis, il y a une maman et ses deux oursons qui sont en train de manger une carcasse dans le fleuve à un kilomètre d’ici » ! « ON NE PEUT PAS ÊTRE TRANQUILLE DANS CE PAYS » ! Allez, on remballe notre attirail, on empile tout en b….l dans Chouchou et c’est tout excités que nous nous dirigeons vers le cours d’eau. On scrute, on regarde on demande… Ils viennent de partir. M…e alors ! Une fille du parc nous explique, dans un français quasi parfait, qu’une carcasse de 🦌 s’est coincée dans des branches de la rivière. En principe, elles sont évacuées pour éviter les risques de contamination de l’eau. Mais cette fois-ci, il a été décidé de la laisser en place car elle permet de nourrir l’ourse et ses oursons. La famille, repue, a quitté les lieux mais elle devrait revenir dans les prochaines heures, voire jours. Il est 21 heures, on va aller manger, on commence à fatiguer. La bombe à ours trône sur la table, sait-on jamais ! Une heure plus tard, un couple à la recherche de « la » grizzly passe à notre hauteur et nous dit que la veille au soir, l’🐻 était sur l’aire de pique-nique ! 😩😩😩

Allez, au plumard, même si, une fois de plus, on sait que c’est interdit ! 

Il nous faudrait des journées de 48 heures !