Le toit de l'Amérique du Nord...

 

3 et 4 août 2017. Fairbanks

Fairbanks, deuxième ville d’Alaska de par sa population (30 000 habitants), ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Fairbanks n’a pas à proprement parlé de charme particulier. Nous y restons néanmoins deux jours. Le premier pour le décrottage intégral de Chouchou et de nous deux… et le deuxième pour « buller ». Nous profitons de la Wi-Fi du centre d’information et de la gentillesse du personnel pour planifier la suite de notre périple et notamment notre visite du Parc du Denali où trône le sommet le plus élevé d’Amérique du Nord, le Denali ou Mont McKinley. Nous réservons le bus qui doit nous emmener dans ce parc (l’accès avec les 🚗 personnels n’étant pas autorisé).

Même les toilettes nous rappellent que nous ne sommes pas bien loin  du pays des Inuits...

 

5 août 2017. La Denali Higwhay

Pour nous rendre au Parc du Denali nous optons pour le chemin le plus long mais également le plus beau… Nous empruntons la Denali Highway, une piste caillouteuse longue de 200 km qui nous permet d’avoir une vue magnifique sur plusieurs chaînes de montagnes aux sommets enneigés. Nous n’apercevons pas encore le sommet mythique d’Amérique du Nord.

On trouve un petit coin sympa pour prendre la douche mis à part que les chasseurs arrivent au bon moment et qu’il faut sauter à moitié à poils dans Chouchou ! Ils nous font malgré tout un grand bonjour de la main en souriant. Pas moyen d’être tranquille dans ce pays !

Ç’est encore une galère pour trouver une aire de bivouac. Au bout de chaque chemin de terre, une maison et ailleurs « no overnight ». C’est 😖 à la longue. Finalement, à force de persévérance, on trouve un super endroit, à l’abri des regards et pas trop loin de l’entrée du Parc. Un gros fourgon 4x4 se trouve déjà là ainsi qu’une voiture rouge avec un gars qui plante sa tente peu après. Sympas, les voisins d’une nuit.

 

6 et 7 août 2017. Le Parc du Denali

Le lendemain matin, réveil à 6 heures 30, because on a le bus à 7 heures 45. Ce qu’on ne savait pas, mais que l’on a appris, c’est qu’on ne peut pas circuler dans le parc du Denali. Les visiteurs doivent obligatoirement réserver et payer un big bus qui les emmènera sur l’unique piste caillouteuse de quelques 150 km qui traverse la partie du parc accessible. L’objectif de cette mesure rigoureusement appliquée est de préserver l’extraordinaire faune de cette immense étendue.

Le prix varie selon l’arrêt choisi. Nous optons pour le trajet plus long qui doit nous emmener en 6 heures (aller simplement) jusqu’au « bout du bout » (61 $ soit environ 55 euros par personne). 

Le Parc du Denali est le deuxième plus grand parc des USA après le magnifique, l’extraordinaire Parc du Yellowstone. Situé en plein cœur de l’Alaska, ce parc abrite le plus haut sommet d’Amérique du Nord : le Mont McKinley (6 194 m au-dessus du niveau de la mer). Son nom autochtone est « Denali » qui signifie « Le plus haut ». Nous avons choisi de faire cette balade le dimanche car la météo prévoit une tempête de ciel bleue sur la région. Pourvu qu’elle ne se trompe pas car sinon, nous n’apercevrons pas le sommet !

La journée s’annonce 😊. ☀️, ciel bleu et « chauffeuse » de bus super sympa (enfin, on ne comprend rien mais les autres rient donc… elle doit être sympa) ! Il vaut mieux car on va passer 12 heures en sa compagnie.

Trajet ponctué d’arrêts. Le paysage est grandiose notamment quand le toit de l’Amérique du Nord nous apparaît, majestueux, énorme, insaisissable et irréel.

Arrêt évidemment obligatoire quand on croise ou quand on suit des caribous, quand on voit des chèvres blanches sur les rochers escarpés voire quand on aperçoit des grizzlys (une dizaine mais toujours d’assez loin 😭). On a vu les animaux surtout  en fin d’après-midi.

Journée agréable mais assez fatigante en raison de la longueur de l’itinéraire, de la poussière, de la chaleur qui avoisine les 30°. Et puis, on est un peu frustrés d’être obligés de suivre le mouvement, de ne pas pouvoir s’arrêter lorsqu’on le souhaite, de ne pas pouvoir descendre du bus quand on en a envie ! Bien contents, ceci étant, d’y être et de l’avoir vu, ce fameux McKinley, l’équivalent de notre Mont Blanc en Europe.

Le train mythique de l'Alaska Railroad parcourt le territoire de Fairbanks à Seward au Sud.

La petite gare du Denali Park voit passer des milliers de touristes durant la saison estivale.

Le deuxième jour, on assiste à une démonstration de chiens de traîneau, des Huskies comme notre Danou. Les Rangers utilisent les attelages pour patrouiller dans le parc durant l’hiver. Une vingtaine de chiens est présent. Les pauvres, il fait plus de 25° et ils sont complètement endormis à côté de leur niche. Ils n’ouvrent un œil que lorsqu’un touriste les caresse avec infiniment de tendresse. Ils sont évidemment attachés. Puis, ils entendent le bruit des baudriers, ils voient l’attelage qui sort du dépôt, et là, c’est l’explosion. Ils se réveillent comme par enchantement, se mettent à japper, à aboyer, à sauter… ils ont les yeux qui pétillent de joie. Impressionnant, le changement d’attitude. Huit d’entre eux sont attelés à un traîneau à roue… Ben oui, il n'y a pas de neige ! J’ADORE, ON ADORE les Huskies, ces chiens sont extraordinaires. Non seulement ils sont beaux, mais en plus ils sont plein de vie et surtout très affectueux.

Avant de reprendre la route en direction d'Anchorage, nous remplissons nos réserves d'eau potable et n'oublions pas d'y ajouter les comprimés Aquatabs qui nous permettent à l'eau de conserver sa qualité microbiologique. Nous utilisons également les comprimés Stéritabs qui permettent quant-à-eux de désinfecter les réservoirs. Nous remercions Lionel Garin de la société Sovedis - Aquatabs qui nous a aidé dans notre projet en nous offrant gracieusement les comprimés ad hoc en nombre.

Nous rejoignons la Denali Higwhay et bivouaquons à proximité de Cantwell.

 

8 et 9 août 2017. Direction… Anchorage !

On prend la direction d’Anchorage. Deux voitures sont stationnées en bordure de route. On pense tout de suite à un animal. S’agit-il d’un moose, sorry un élan, un ours ou autre chose ? On ralentit, on s'arrête nous aussi. Les occupants des voitures sont accroupis dans les arbustes… Ah, ok, ils ramassent des bleuets (l’équivalent de nos myrtilles) le long de la route numéro 3. Et si on faisait pareil ? Depuis qu’on entend parler de ces petits fruits de couleur bleutée qui ressemblent à s’y méprendre à nos myrtilles… Le panier de la cocotte en main, nous nous jetons à corps perdus dans la cueillette… Il y en a de partout. J’en mange autant que j’en ramasse et je me fais disputer par Éric 😕. On ne s’éloigne pas trop de la route car les ours sont friands de ces petites baies et on ne voudrait pas se trouvez nez à nez avec l’un d’entre eux… On comprend mieux pourquoi ils ne lèvent pas la tête quand ils sont en train de manger ! 

Vers 17 heures 30, on trouve un super bivouac en bordure de rivière. Quelques campers sont déjà installés mais le site est tellement vaste que nos voisins ne nous gênent pas. C’est la première fois que l’on se pose aussi tôt et c’est tant mieux. Dans la nuit, une voiture passe juste devant Chouchou. Le canoë sur la galerie passe juste au niveau de notre tente de toit ! Punaise, on a cru que la rivière était en crue ! 😮😮😮 C’est qui lui, il ne nous a pas vu ou quoi ! On reste vigilant quant à la suite. La voiture stationne à quelques centaines de mètres de nous… Et voilà t'y pas qu’il se met à couper du bois l’ancien ! 😖 Alors là, trop forts ces Alaskiens ! « Quand hommes blancs couper du bois, hiver très rude ». Bon, Ok, mais c’est 2 heures du mat et il aurait pu attendre quelques heures. On se rendort en se demandant quoi. 

Le lendemain matin, curieux, on s’aperçoit que nos visiteurs de la nuit sont en fait un couple avec un Husky et que les bruits répétitifs étaient dus à l’installation de leurs piquets de tente. On est soulagé.  😊 

Grasse mat oblige, on se rend ensuite au village de Talkeetna. Joli petit village. Une seule rue bordée de maisons en rondins qui ont appartenu à des mineurs au début du XXe siècle et qui, par la suite, ont été transformées en boutiques. C’est mimine !

Un pique-nique plus tard, nous reprenons la route de la plus grande ville d’Alaska.

Nous voici à Anchorage… Le temps est maussade. Bref, il pleut et on en « profite » pour se payer un Mac Do. Et oui, on adore, c’est comme ça ! On galère encore une fois pour trouver un endroit pour dormir. 2 Walmart et aucun n’accepte les pauvres voyageurs « fauchés » pour la nuit 😭. Pas sympa. Finalement à force de « tourner », on remarque un nombre incalculable de « campers » sur le parking du Cabela’s, un super magasin de chasse et de pêche. Vu l’heure tardive, les occupants ne font pas leurs courses. Yes, on va pourvoir pieuter cette nuit ! 😍

 

10 et 11 août 2017. Anchorage…

La mission de la journée est de trouver un garage agréé Land Rover pour faire la révision de Chouchou. Il a déjà 40 000 km et doit subir une « visite médicale » pour savoir si tout va bien et changer les huiles et les filtres.

On fait des recherches sur internet mais il est vrai que cette marque n’est pas très représentée en Alaska. On se rend à un premier garage et notre interlocuteur nous donne les coordonnées d’un garage agréé. Yes 😁. On s’y rend immédiatement car on redoute les délais d’attente. Un Chouchou immatriculé en Suisse est stationné dans la cour. On frappe à la bonne porte. Pas facile d’expliquer au mécano ce qu’il faut faire car les termes sont pour le moins techniques. Éric a pris soin d’apporter de France les différents filtres, enfin presque tout le matos nécessaire. Pour faciliter le travail des mécanos, il a également noté ce qu’il faut faire. Ca devrait aller ! On verra si la douloureuse va aussi ! RDV est pris pour le lendemain à 9 heures.

On profite de la journée finalement relativement ensoleillée pour flâner dans Anchorage.

On va se balader au Lake Hood. Ce Lac est à Anchorage ce que Roissy est à Paris et même plus puisqu’il s’agit de l’endroit où les rotations d’hydravions (200 par jour) sont les plus importantes au monde.

L’Alaska ne serait certainement pas le pays qu’il est sans ce magnifique moyen de déplacement. Les bush planes, comme on les appelle ici, permettent en effet de ravitailler les personnes vivant dans le bush, été comme hiver. Les pilotes sont de véritables héros. Lorsque malheureusement l’un d’eux vient à s’écraser, c’est un deuil national. Mais c’est aussi la deuxième voiture des Alaskiens. Un Alaskien sur trente possède sa licence de pilotage et un sur cinquante son propre avion !

Dans l’après-midi, on va en bordure du ruisseau Ship Creek au Nord d’Anchorage pour voir les pêcheurs. La remontée du saumon royal dure de fin juillet à fin octobre et nous espérons en voir quelques-uns. Effectivement, une dizaine de pêcheurs s’adonne à leur sport favori. Le coin n’est pas très bucolique, coincé entre les entreprises, la gare, les restos… mais ça mord ! De nombreux saumons sont « attrapés », sortis de l’eau et pour certains dépecés sur place !

On trouve une fois de plus un camping 5 ⭐️ qui nous accueille gracieusement pour une douche extraordinairement propre et chaude. On en profite pour laver notre linge et se connecter sur internet durant l’interminable attente. Ce soir, on dort au même endroit qu’hier après avoir mangé en bordure d’un lac.

matinal ! Nous avons RDV pour la visite de Chouchou. Il pleut ! À 9 heures, en bons milis, on est devant le garage. Encore quelques explications et le voici sur le pont. Tout ne peut pas être fait car il manque l’huile pour la boîte de transfert et les ponts.

3 heures d’attente. Nous restons sur place car nous sommes dans la « banlieue » d’Anchorage et sans Chouchou, on ne peut pas aller bien loin.

On se rend dans le centre-ville d’Anchorage et on stationne pour faire un peu de rangement notamment pour faire passer Chouchou de la position nuit à la position jour. Un gars gare sa jeep juste à côté de nous. Il engage la conversation et nous demande s’il peut photographier Chouchou. « Yes ouf course ». Vu que je suis à l’extérieur il me demande si on aime la bière. « Eeeericccc (la tête dans Chouchou) tu veux une 🍺 ? ». C’est comme si je demande à un aveugle s’il veut voir et je pose la question par pur principe ! «  Ben oui, là, maintenant » ? «  Je ne sais pas, je n’ai pas tout compris » ! « Heu, Yes… » et le gars me donne deux tickets pour aller au « 49th States », une brasserie branchée d’Anchorage. What else ! Ce Chouchou, il est terrible !

Une pizza 🍕 plus tard, nous allons au centre d’information. S’agissant d’un bâtiment fédéral  la fouille est obligatoire ! On se croirait dans un aéroport. Sac à dos sur le tapis roulant, questions d’usage concernant le port d’arme… Un beau bébé, un grand black d’au moins deux cents livres, nous attend après le portique. Il me fait passer une fois, deux fois, trois fois et davantage. Il ne sourit pas ! Au bout de quelques minutes, il s’esclaffe et dit : « It’s a joke » (C’est une plaisanterie) ! Il est comique lui et fort sympathique. Finalement, sous leur aspect rustique et bourru, ils ne sont pas si mal ces alaskiens.

L’après-midi se passe sous la pluie. Le soir venu, nous réintégrons notre lieu de bivouac : le parking de Cabelas, magasin de « chasse et pêche ». Nous décidons de pique niquer à l’intérieur de Chouchou avec les morceaux de pizzas restants de midi ! On est à l’étroit mais à l’abri et au chaud. Demain sera un autre jour.