Haines ou la Chilkoot River : des saumons et des ours...

 

30 aout - 1er septembre 2017. L'ours et les saumons

On repasse la frontière sans aucun problème. 

Alaska, nous re-voici !

Juste avant d’arriver à Haines, nous voyons un aigle à tête blanche : un pygargue, l’emblème des USA !

Nous arrivons dans la charmante petite ville de Haines dans l’après-midi.

1ère chose : faire quelques courses pour manger car nous manquons de produits frais. 

2ème chose : aller en bordure de la rivière Chilkoot pour tenter de « les » apercevoir… On a prévu deux jours entiers sur place pour mettre toutes les chances de notre côté.

Il faut dire que chaque année, durant l’été, les saumons qui remontent le cours d’eau attirent les ours qui viennent se délecter de leur chair. 

La rivière est large, splendide, propre, de couleur bleu vert, parsemée de rochers. 

 

 

 

 

 

 

 

Immédiatement on remarque la présence de centaines de saumons, c’est bon signe.

Quelques personnes attendent avec pour certaines des objectifs de ouf, et pour d’autres, un simple téléphone. On croise les doigts. Le temps est maussade. On a fait des milliers de km et c’est « now or never ». On ne peut pas repartir d’Alaska sans les avoir vus.

 

 

 

 

 

 

 

Quand on voit ça...

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis ça... 

On se dit qu'ils ne sont pas très loin...

Et soudain, le spectacle commence ! 

Sur la rive opposée, les buissons frissonnent de façon anormale. Une grosse tête brune, puis une autre plus petite sortent des fourrés. Il est 18 heures… Ils sont au rendez-vous, à quelques mètres de nous. Une maman grizzli et son adolescent - il est costaud le bougre !

Ils sont affamés. Ils se dirigent vers la rivière et pénètrent dans l’eau glacée pour pêcher les saumons. Ils les attrapent, les sortent de l’eau, les dévorent en partie et reprennent leur pêche quelques mètres plus loin. Ils sont insensibles à la présence des humains et aux objectifs fixés sur eux, leur seule préoccupation étant de se nourrir avant l’arrivée de l’hiver.

Sitôt nos deux grizzlis rassasiés, c’en est un autre, encore plus impressionnant qui se présente en bordure de rivière, mais cette fois-ci… sur notre berge. Waouh le bestiaux, on ne sait si c’est la proximité, mais il est énorme celui-là, avec une touffe de poil blanc qui ressemble à un collier.

Et le spectacle continue.

Il se jette goulûment dans l’eau pour en ressortir, quelques instants plus tard, un saumon sanguinolent dans son immense gueule. Je n’ai jamais rêvé d’être un saumon, mais aujourd'hui, encore moins ! 😨

Il choisit les parties les plus savoureuses puis rejette les restes soit dans l’eau, soit sur la berge, ce qui fera la joie des autres animaux. Il longe la rivière, se met droit sur ces pattes, hume l’air puis détale finalement en regagnant la forêt !

Nous sommes littéralement abasourdis et émus par ce que nous offre une nouvelle fois la nature.

Voir des ours pêcher le saumon au fin fond de l’Alaska ! On mesure tous les jours la chance que l’on a de vivre ces moments précieux et exceptionnels. C’est du bonheur à l'état pur !

Il faut se poser maintenant car la nuit arrive et on ne sait toujours pas où on va pieuter. Vu la fréquentation des bois, je ne la ramène pas. Les ours m’attirent autant qu’ils me tétanisent. Je les redoute autant que je les recherche. Pour la nuit ce sera un camping d’état, au moins on se sentira moins seuls 😩. Les emplacements sont dans la forêt. Il fait de plus en plus noir.  Le sol est humide… 😨. On déplie la tente de toit. On n’y voit rien. On allume un feu. On rencontre un allemand qui nous dit que sa femme vient tout juste de se trouver nez à nez avec un grizzly accompagné de ses deux oursons juste devant leur camping-car. Putain, ça ne me rassure pas du tout ! J’ai l’impression qu’ils rodent tout autour de nous. J’espère qu’ils se sont gavés de poissons et qu’ils font un gros dodo à l’heure qu’il est ! De plus, qui aurait l’idée de faire cuire des crevettes au pays des ours ! Eh bien nous ! Elles sont congelées, il faut les cuisiner. Vite cuites, vite mangées, et pour nous, vite couchés. La prochaine fois, c’est juré je vais au club Méditerranée à Marbella (ou Tataouine les Bains) ! (C'est ça, oui... Tu parles - Eric).

Nuit peuplée d'ours... mais pas ceux de Cajoline ! 

Réveil matinal. Il pleut toujours, on a repéré un endroit abrité pour déjeuner. On profite d’une accalmie pour plier la tente de toit. On longe la rivière et… encore un ours. Ce n'est pas possible. Le ballet recommence, identique à la veille. On ne s’en lasse pas…

Les deux jours passés à Haines sont rythmés par l’observation des grizzlis. On en voit jusqu’à quatre en même temps : une maman et ses deux petiots et un intru qui ne fait pas partie du « clan ». Celui-ci est très rapidement éjecté de la zone de la petite famille !