Pays Cadien et bayous (Louisiane)

 

17 - 19 novembre 2017

On continue notre périple en nous dirigeant vers le pays cajun (en français Cadien) et ses bayous. Nous traversons et dormons dans plusieurs villes plus ou moins grandes : Thibodeaux (nuit face au musée de l’Acadie), Houma (nuit sur le parking de Walmart), Breaux Bridge (nuit sur un parking en bordure d’un canal), Henderson et Lafayette. Entre les villes : des plantations de cannes à sucre à perte de vue...

On ne peut visiter la Louisiane sans aller voir ses bayous. Ce sont de vastes étendues d’eau formées par les anciens bras et méandres du Mississippi. Pour pénétrer dans ces « marécages », on réserve chez « Airboat Tours By Arthur Matherne », localisé au hameau Des Allemands, un trip d’une heure (40 € par personne). On choisit le départ qui a lieu à 16 heures pour espérer voir un beau coucher du soleil. À notre arrivée, nous faisons connaissance de nos quatre compagnons de « voyage ». C’est parfait puisque ce sont des francophones (un couple habite Québec et un autre, Fort Worth au Texas). C’est la première fois que nous mettons le pied sur un hydroglisseur. Il est en alu et ressemble au bateau utilisé dans le film « Water World ». Il a un fond plat et une hélice aérienne. Super engin. La balade débute dans une eau relativement profonde pour continuer dans des eaux encombrées par la végétation. Certaines zones nous paraissent inaccessibles. C’est sans compter sur la dextérité de notre pilote et sur les capacités de l’airboat. Il évolue sur l’eau, dans les marais mais aussi sur la terre. Notre pilote nous fait la démonstration qu’on peut marcher sur la végétation qui recouvre l’eau (profondeur 3 mètres). Nous passons sous des cyprès formant des arches dont les branches sont recouvertes de barbes espagnoles et assistons à un magnifique coucher de soleil.

Balade sympa dans les Bayous Louisianais.

Après discussion avec nos compagnons de navigation, nous nous donnons rendez-vous le soir même à Houma pour aller boire un verre et danser sur des musiques Cajun (ou Cadien). C'est au bar Jolly Inn que nous rencontrons les seuls francophones de notre court séjour en terre Cadienne. Nous passons une agréable soirée en leur compagnie. Merci Alan pour ta bonne humeur... et tes talents de danseur !

En début de périple, nous avions fait la connaissance des acadiens à Caraquet. Nous avions été séduits par la gentillesse, l’accueil, le patriotisme des habitants de cette région du 🇨🇦, la rencontre avec Line et Clarence ❤️❤️ restant l’un des moments les plus forts de notre voyage !

Maintenant, nous faisons connaissance avec les Cadiens. Nous en avons entendu vaguement parler mais la visite du « musée Cadien » de Thibodeau nous permet de bien comprendre pourquoi ces descendants « français » se sont retrouvés dans le sud de la Louisiane. Déception en constatant que toutes les explications sont en anglais et que le personnel ne parle... qu’anglais ! Aucun francophone ! Un ranger nous explique que le gouvernement américain, et ce durant des décennies, a interdit l’enseignement du français dans les écoles ! Fort heureusement, des fascicules, très bien fait au demeurant, nous sont remis dès l’entrée au musée.

 

En 1604, des français originaires de l’ouest de la 🇫🇷 s’établissent sur des territoires amérindiens dans le nord-est américain.

En 1713, le royaume de Grande Bretagne conquiert ce territoire.

En 1755, les acadiens sont déportés. L’Acadie subit le grand dérangement...

Plusieurs décennies plus tard, certains survivants retournent en Acadie, et d’autres... en Louisiane = les Cadiens ou Cajuns.

Ils ne sont pas les premiers français à s’installer en Louisiane puisque cette région est une colonie française depuis 1684.

Les Cadiens s’installent dans des zones défavorisées, les hostiles bayous.

Aucune ville ou village traversé ne capte réellement notre attention.

On quitte l’axe principal pour se diriger vers le golfe du Mexique. Notre route traverse d’énormes complexes pétrolifères. Nous sommes entourés d’usines, de fumées, de torchères ! Pas très glamour pour une route scénique !

Au bout d’une vingtaine de km, nous quittons cette ambiance industrielle pour rentrer dans une zone de marécages à perte de vue peuplée d’oiseaux et... d’alligators. On voit les premiers, pas les seconds !  😢

Au bout de la route : Holly Beach, un village tout propret en bordure d’océan. Les quelques maisons sont multicolores et construites sur de très hauts « pilotis » afin de tenter de faire face aux fréquents ouragans qui balaient le littoral. L’ensemble est d’un très bel effet. Au loin les plateformes pétrolières se détachent à l’horizon.

Nous prenons place pour la nuit en bordure de plage et assistons à un très beau 🌅.

Quand t’es tranquille que t’es peinard que t’es accoudé au comptoir 😎... Non je m’égare. Ca, c’est du Renaud... Bref quand t’es tout simplement en train de boire l’apéro 🍷 sur une magnifique plage de sable blanc, que t’es seul au monde, t’as pas envie qu’un « casse bonbon » passe avec sa grosse 🏍 juste à côté de toi. Quand en plus tu vois le même « casse bonbon » rappliquer quelques minutes après tout penaud... Tu te dis : « Pourquoi moi ? Oh le con ! Il s’est embourbé... C’est vraiment un champion du monde 🏅 » ! Et alors, on fait quoi maintenant mon p’tit gars ? Heureusement que les deux petits « frenchous » sont là, hein ? Eric dévisse l’une des deux grosses plaques de désensablement flambant neuves en alu. Il fait nuit noire bien qu’il ne soit que 19 heures. La plaque prend place sous la roue arrière et, dix minutes plus tard, notre motard fou peut reprendre sa route. Et de deux ! Au Canada, on avait utilisé le booster pour un jeune en panne de batterie. Punaise, nous, quand on tombe en panne, on est obligé de se faire remorquer et ça nous coûte 3 500 euros 💰💰💰 (remboursés par l’assurance certes  🤑). Lol.

Les émotions de ce soir nous ont ouvert l'appétit.

La Louisiane et ses plantations, le Mississippi, la Nouvelle-Orléans, les bayous, les cadiens, mais aussi les raffineries de pétrole (odeurs, fumée = pollution) qui jalonnent les routes touristiques. Nous n’avons que moyennement apprécié et n’avons pas eu de réels gros coups de ❤️.

Avions-nous trop idéalisé cette région des 🇺🇸?

Sommes-nous passés à côté de quelque chose?

Ou tout simplement regrettons nous notre vie de trappeur dans le grand nord canadien, les ours, les auréoles boréales et les paysages vierges de toute activité humaine ?