« Bah maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément » !

 

5 mars 2018. De La Bahia de Los Angeles à Guerrero Negro ou 173 km de route dont 50 de piste

L’évacuation sanitaire. On garde le moral !

Nuit extrêmement calme bercée par les 🌊.

Je n’ai pas très bien dormi. Sans doute cette petite angoisse liée aux premières nuits en « terre inconnue ».

Pas de boules Quies, vigilance oblige.

Un moteur a ronflé toute la nuit mais ce n’était pas celui d’un 4X4.

Et qu’Eric ne me dise pas qu’il n’a pas fermé 👁 !

Réveil matinal : 6 heures 30.

Température idéale : 19°C.

Site de bivouac : relativement propre et agréable (relativement car des cannettes de bière et des débris de verre ont sans doute été oubliés par inadvertance 😤).

Une piste d’une trentaine de kilomètres doit nous conduire à la mission San Borja au beau milieu de la Sierra dans un très photogénique désert de cactées.

Voilà le 🇲🇽 tel qu’on l’imaginait et... tel qu’on l’aime !

Soudain, un bruit bizarre à l’arrière de Chouchou.

Eric descend. Je l’entends dire : « Mu, on est dans la merde ». Je descends à mon tour. Une longue traînée de gasoil sur la piste. « Putain, c’est quoi ça » ? 😱 On se penche sous le réservoir... « On a perdu le filtre à gasoil » ? Je suis la trace pour voir si je l’aperçois. « Reviens, c’est encore plus grave... la plaque des amortisseurs est cassée en deux » ! Je reviens en courant... et je vois... une énorme plaque en acier d’où partent les amortisseurs... sectionnée sur toute la largeur. Les durites de gasoil sont arrachées !

Cool, on respire un bon coup. On ferme les 👀.  C’est un cauchemar ! On va se réveiller !

Le réveil est brutal, sans pitié. On fait le point. On n’a pas fait d’erreur. Éric conduit calmement sur une piste sans aucun difficulté technique en prenant soin de la mécanique.

On est très, très, extrêmement en 😤 😡. Il est invraisemblable que cette pièce casse. Etait-elle défectueuse, a-t-elle été mal montée par le préparateur ? Il faudra qu’RR CONCEPT nous explique ! Mais on verra ça dans quelques jours !

On garde le moral.

Aucun autre véhicule en vue ! Nous sommes au milieu de nulle part. On est parti depuis une heure et nous n'avons croisé aucun véhicule. 30 km d'un côté, 30 km de l'autre...

La mission que nous avions prévu de visiter se situe à huit kilomètres. Normalement, on devrait y trouver quelqu’un... Enfin rien de sûr. On fait quoi ? On est en plein milieu de la piste. Il faut bouger les 2,5 tonnes de Chouchou pour essayer de le mettre un peu sur le côté car il bloque tout passage.

Et on pououousssse. Un coup devant, un coup derrière... On gagne quelques centimètres. Ça devrait le faire.

On garde le moral.

On scotche deux papiers l’un sur le pare-brise, l’autre à l’arrière :

« Estamos en panne. Vamos a la mission. 11h00 ».

On vire nos tongs. On met nos 🧦 et nos 👟 de marche. On embarque avec nous tout le matos informatique, sait-on jamais. On fourre dans un sac à dos deux litres d’eau, deux pommes et des biscuits. On ferme les rideaux et... on abandonne Chouchou... 😥

C’est parti pour huit kilomètres de marche entre les 🌵. Il fait 25°C. C’est largement supportable.

Un kilomètre à pied, ça use, ça use... un kilomètre à pied ça use les souliers ! Deux kilomètres à pied...

Un bruit de moteur derrière nous, un véhicule. Évidemment, le conducteur s’arrête. Deux couples d’américains qui ont vu Chouchou.

On embarque dans leur 4X4. Éric prend place dans le coffre.

On arrive à la mission une demi-heure après.

José, le gardien de la mission est présent. Ici, pas de téléphone mais une radio. Il arrive à joindre son fils Angel qui à priori est mécano.

Il arrivera d’ici trois heures.

On garde le moral.

On visite la mission sans grande conviction. Malgré tout, il s’agit d’une très belle bâtisse construite vers 1752 par les missionnaires pour évangéliser les indiens.

 

 

 

 

On mange des tacos avec nos sauveurs puis ils nous ramènent jusqu’à Chouchou car on ne veut pas le laisser seul pour la nuit.

Ils nous donnent deux jerricans d’eau dans le cas où la situation perdurerait plus que prévu !

 

 

Et l’attente commence.

Angel, arrive vers 16 heures avec un autre gars. Évidemment, vu l’ampleur des dégâts, ils ne peuvent rien faire. On leur demande de revenir avec un plateau pour remorquer Chouchou jusqu’à la ville la plus proche. On lui donne 60 € pour l’essence ! Ils vont revenir cette nuit ou demain matin ! Sachant qu’ils en ont pour environ sept heures aller/retour ! 

On peut tenir un « siège ». On a de la nourriture et de l’eau.

On garde le moral.

 

 

 

 

 

Et l’attente continue.

La nuit tombe vers 18 heures.

La journée avait tellement bien commencé !

Je n’ai qu’une envie : me coucher !

Éric n’a qu’une envie : manger !

Allez go, on se bouge...

Menu du soir : Côtes de 🐷 et pois chiches.

 

 

 

 

 

 

On arrive à somnoler jusqu’à l’arrivée de la remorque vers 23 heures. On a l’impression qu’elle ne va pas supporter le poids. On utilise notre treuil pour hisser Chouchou. Le voilà installé !

Éric, le chauffeur et moi prenons place dans le pickup et le gars dans la benne pour surveiller la remorque. Dans les descentes, on craint que la remorque se détache. Dans les montées, on craint qu’elle ne nous rattrape et dans les dévers, on craint que Chouchou vire... 😰

On met plus de trois heures pour parcourir les quelques 35 km de piste qui nous séparent du premier village.

On s’arrête à 2 heures 30 du matin dans le village de Rosalito où habitent Angel y su amigo.

Les questions se bousculent dans nos petites têtes : 🤔

La pièce en acier va-t-elle être ressoudée, usinée sur place, commandée en France ?

Vont-ils trouver une tête de filtre à gasoil identique ?

Et les durites sectionnées ?

C’est légèrement angoissés 😏 que nous nous endormons.

⚠️en cas de pipi nocturne : on se trouve à un mètre du sol (hauteur de Chouchou + hauteur de la remorque) ! Gare aux râteaux !

 

6 mars 2018. Guerrero Negro. La délivrance

⏰ : 6 heures. La nuit a été courte.

Pas d’électricité dans le village. On ne voit pas comment nos deux petits gars vont venir à bout de notre problème mécanique. Ils sont plein de bonne volonté mais n’ont pas les outils adéquats. Il faut prendre une décision.

9 heures : on en est toujours au même point.

On veut emmener Chouchou chez un mécano, un vrai ! La première ville de moyenne importance se situe à 80 km. Allez les jeunes, on « y go ». Un petit coup de compresseur pour regonfler les pneus de la remorque et c’est parti pour deux heures de route pour relier Guerrero Negro.

Il ne faut pas se tromper de garage. Une fois de plus, on consulte iOverlander. Un voyageur a mis un avis très positif sur Tecnicentro Futema.

11 heures : on est quelque peu rassuré par l’aspect extérieur du garage. Un mécano se penche sous Chouchou. Il va être pris en urgence. Pourvu qu’il ne reste pas en réanimation pendant plusieurs jours ! À ce stade-là, on ne maîtrise plus rien, on subit ! Chouchou est descendu de « son brancard ». On paye les deux gars. On négocie ferme car on a la fâcheuse impression de se faire arnaquer. Le prix est passé de 700 $ à 400 $, sans facture évidemment.

Chouchou est ensuite opéré pendant plus de six longues heures interminables !

La roue est démontée. La pièce sectionnée est détachée du châssis puis poncée.

 

Avant

 

 

Après

 

Les deux morceaux sont ressoudés entre eux. La tête du filtre à gasoil est démontée. Le filtre d’origine est remplacé par deux filtres (l’un qui filtre le gasoil lorsqu’il va vers le moteur et l’autre qui le filtre quand il retourne vers le réservoir). Puis, puis... le travail a l’air impeccable (enfin on verra s'il y a rechute). Maintenant la douloureuse... 80 euros pour six heures de boulot et deux filtres à gasoil ! Quelle bonne surprise.

18 heures : On repart, soulagés... jusqu’à la prochaine !

Nous sommes plus que jamais décidés à demander des explications au préparateur RR CONCEPT.

Avantage avec Chouchou : inutile d'être titulaire d'un CAP en mécanique auto. On fait régulièrement des travaux pratiques et on apprend sur le tas...

Une douche à la station-service du coin nous redonne quelques forces.

On prend la direction de la lagune de Ojo del Liebre à une trentaine de kilomètres, bien décidés à aller voir les  🐳 dès le lendemain matin.

Il fait nuit noire lorsque nous arrivons sur place.

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Commentaires: 7
  • #1

    Jean-Marie (dimanche, 11 mars 2018 14:38)

    Bon courage et bonne route.

  • #2

    Galib. (dimanche, 11 mars 2018 23:08)

    Quelle aventure !!! Bon courage mais je voisque vous en avez.. allez tout goooo. Bises

  • #3

    Nous deux (lundi, 12 mars 2018 01:05)

    Un moral à toutes épreuves (enfin dans la limite du raisonnable bien sûr).
    À notre retour, on se lance dans la mécanique auto et on ouvre un atelier « spécial Chouchou » lol...

  • #4

    jany jfi (lundi, 12 mars 2018 18:44)

    comme en afrique on n est jamais completement plante !!!!!!!une solution a tout :a mediter ceci dit gardez le moral la fraicheur de l aventure merci......pour les photos vues avec antoine a plus pour d autres BONNES peripeties un grand coup de sombrero a plus bissssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss

  • #5

    Nous deux (lundi, 12 mars 2018 18:50)

    Heureusement que Chouchou fait des siennes sinon on n’aurait rien à raconter! LOL
    Bisoussssssss

  • #6

    jean fi (lundi, 12 mars 2018 18:50)

    mon humble avis il aurait fallu renforcer voire changer la piece support elle me parait faiblarde pour supporter la charge de 2 amortisseurs et les contraintes mecaniques ......... A SURVEILLER l autre cote sait on jamais !!!!! a plus

  • #7

    Nous deux (lundi, 12 mars 2018 18:59)

    Théoriquement ces pièces sont sensées supporter la charge. On est entrain de voir avec le préparateur de Lyon qui lui aussi est sensé être un pro. Il s’agit de RR Concept. Apparemment la plaque avait un problème. Il a fallu que ça tombe sur Chouchou! On surveille l’autre côté! Pffftttt �