Indiana Jones et le Temple maudit

 

29 mars 2018

Jour mémorable : c’est l’anniversaire de ma maman... On ne peut rater l’occasion de lui envoyer une petite vidéo pour le lui souhaiter.

« 💐 Bon anniv ma petite mamanette 💐 »

 

 

 

C’est ce matin que nous prévoyons de rejoindre deux anciennes cités mayas perdues en pleine jungle. L’intérêt réside surtout par un léger parfum d’aventure que par les ruines elles-mêmes.

À 9 heures, nous prenons la route et nous nous dirigeons vers la frontière guatémaltèque.

On attaque sérieusement avec 150 kilomètres de route en lacets à slalomer entre les trous, les topes, les affaissements divers et variés.

 

 

 

 

 

 

Les stands de fruits constituent toujours une halte agréable.

 

 

 

 

On s’arrête à la frontière pour se dégourdir les jambes, pour faire respirer Chouchou et pour ingurgiter quelques tacos. La restauratrice est pour le moins désagréable et ne nous décroche pas un sourire. De toute façon, nous ne sommes pas surpris !

On reprend notre route « merdique » jalonnée de plusieurs barrages militaires. On s’arrête systématiquement. On attend sagement qu’un militaire nous fasse un petit signe de la main nous autorisant le passage. Ce sont pratiquement les seuls mexicains, jusqu’à ce jour, qui nous adressent un bonjour amical.

 

 

 

 

 

 

 

Les forêts verdoyantes remplacent les paysages secs et désertiques du nord-Mexique.

Nous traversons des rivières aux eaux turquoise.

 

 

 

 

Après 7 heures de concentration extrême dans des paysages de jungle, de végétation luxuriante mais également jonchés de détritus, après maints et maints virages, topes, nids de poules... nous arrivons enfin au terme de notre route : le village de Frontera Corozal.

Bienvenue dans la communauté des indiens Lacandons.

 

Il en reste environ 500. C’est l’une des tribus les plus mystérieuses de la culture maya. Quelques hommes portent encore une tunique blanche et laissent tomber leurs cheveux sur leurs épaules. Certaines femmes et fillettes sont vêtues de robes fleuries. Ils seraient d’origine maya-yucateque et auraient traversé le fleuve Usumacinta au XVIIe siècle pour se réfugier dans cette immense jungle. Grâce à elle, ils sont restés en dehors de la Civilisation vivant en petite communauté de familles semi-nomades. En 1950, la déforestation et la construction de nouvelles routes dans la jungle les ont chassés de leur habitant traditionnel.

 

Le gouvernement a regroupé les Lacandons dans trois hameaux dont celui où nous nous trouvons aujourd’hui.

Pour rentrer dans le village, il faut payer. Nous arrivons dans un cul de sac : le fleuve Usumacinta qui marque la frontière entre le Mexique et le Guatemala est devant nous.
Quelques baraques proposent des petits encas et de l’artisanat local.

Les seuls touristes sont des mexicains.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici, ni tram, ni métro pour se déplacer...

 

 

Nous arrivons à stationner Chouchou sur un terrain plat engazonné avec l’accord des loueurs de lanchas. On sera en sécurité pour la 🌙. On pourra même déplier notre tente de toit pour la deuxième nuit consécutive.

19 heures : il fait une chaleur moite et désagréable. Le seul fait de respirer nous fait transpirer. Aujourd’hui on a bu 4 litres d’eau chacun.

Après le repas pris dans un établissement sympa, nous essayons de dormir malgré la chaleur étouffante. Toutes les « fenêtres » de notre tente sont ouvertes.

 

30 mars 2018

⏰ 6 heures 15. Le premier qui dit qu’on est en vacances... 😖

On souhaite être sur le site avant que les hordes de touristes ne débarquent (enfin horde est un bien grand mot) et surtout avant que la chaleur ne nous écrase ! Nous trouvons très rapidement un pilote de lancha qui accepte de nous « conduire » pour 900 pesos soit 36 € (en échange de quoi nous n’avons pas payé le campement cette nuit).

Nous préférons partir à deux plutôt que d’attendre d’hypothétique autres touristes.

Nous allons avoir Yaxchilàn pour nous tout seul. YESSSS ! 👍

Nous descendons le fleuve pendant 45 minutes. Tout autour de nous, une jungle épaisse et impénétrable. On comprend mieux pourquoi le site n’est accessible qu’en bateau. Aucune route n’a pu être tracée pour le rejoindre.

 

 

 

On se doute que les caïmans ont dû élire domicile dans le fleuve. On scrute les berges. Soudain, notre batelier s’approche lentement du sable et on le voit, la gueule grande ouverte en train de se faire dorer ! Très beau spécimen ! Il ne bouge pas. Le bateau s’approche de plus en plus prêt jusqu’à le toucher. D’un mouvement de queue, dans un grand plouf, il rejoint les profondeurs du fleuve. À partir de cet instant, on sait qu’il ne faut pas que notre lancha se retourne ! 😨

Encore quelques minutes et nous serons dans les ruines mayas qui se cachent en bordure du fleuve, en pleine jungle.

Nous débarquons. Personne à bâbord. Idem à tribord.

Que va-t-on découvrir 🤔 ?

 

La ville a atteint son apogée entre 680 et 800 notre ère. Au Xe siècle, elle s’éteint avant d’être engloutie par la jungle. Les premiers explorateurs découvrent les ruines en 1882 mais ce n’est qu’en 1935 que commencent les premières fouilles.

 

On suit un petit chemin qui serpente dans une végétation pour le moins luxuriante.

On commence à entendre les bruits de la jungle. Le premier édifice est un vrai labyrinthe : un dédale de salles obscures reliées par des couloirs étroits. Des chauves-souris et des araignées 🕷 nous accompagnent durant la traversée.

On sort vainqueur de ce premier obstacle. 💪

Enfin la lumière, nous voici sur la grande place. Elle est belle, engazonnée, plantée d’arbres gigantesques. Quelques édifices émergent maintenant de leur écrin de verdure.

Des escaliers montent vers le ciel ! Malgré la chaleur de plus en plus étouffante, nous attaquons « l’ascension ». Les marches sont déformées par les racines des arbres et la végétation qui reprend ses droits. Nous voilà tout en haut.

On sort vainqueur du 2ème obstacle.  💪

La vue est superbe, le temple est magnifique mais surtout, les bruits de la jungle nous enveloppent.

 

 

Deux pics verts martèlent le tronc d’un arbre, solidement agrippés à la verticale. Ces oiseaux tapent le bois de leur long bec en forme de pic, et ce pour trois raisons :

  • atteindre les insectes xylophages et leurs larves pour les dévorer ;
  • utiliser le tronc à la manière d'un tambour pour communiquer ;
  • creuser des cavités dans le bois mort pour y déposer leurs œufs.

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bruissement dans les buissons : un bébé iguane qui cherche sa maman.

 

Mais ce sont surtout les singes hurleurs qui retiennent toute notre attention.

Leurs rugissements rauques sont terrifiants. On a l’impression qu’un lion peut surgir à tout moment. Mais en scrutant la canopée, on les aperçoit, sautant de branches en branches. Il s’agirait des animaux les plus bruyants du monde... On veut bien le croire ! Impressionnant.

On sort vainqueurs du 3ème obstacle.

Une montée dans la jungle pour aller voir 13 petits temples juchés sur une colline dominant la Selva que déjà deux heures se sont écoulées.

 

 

 

 

 

 

Il est maintenant temps de rejoindre l’embarcadère. 

 

 

Le retour dure une heure car cette fois-ci, on remonte le courant. On aperçoit un autre caïman mais notre batelier est pressé de trouver d’autres clients. Dommage, c’est tellement plaisant de voir un animal sauvage !

On a apprécié cet endroit encore peu fréquenté. Ici contrairement aux autres sites, pas de vendeur ambulant, pas de gargote, pas de tourisme de masse.

Simplement des ruines à l’état brut, la jungle et la faune.

Ravis de notre première découverte nous partons en direction du second site à une vingtaine de kilomètres : Bonampak.

Arrivés à  proximité : premier paiement pour la communauté des indiens lacandons... Et oui encore !

En poursuivant, deuxième barrage. Des hommes de la communauté, certains vêtus d’une tunique blanche et portant des cheveux très longs, nous demandent de stationner Chouchou. Ils nous obligent à prendre leur camionnette pour parcourir les quelques 10 km de piste qui nous séparent du site. 350 pesos pour deux soit 15 €. On n’a pas le choix, de toute façon, pas de pesos, pas de site pesos ! On n’a pas fait tout ce chemin, pris des risques insensés dans la jungle, se confronter aux singes hurleurs pour échouer si près du but ! 😂

Nous voilà dans une camionnetta avec notre indien Lacando au volant. Il nous précise en insistant que nous avons une heure pour visiter. Passé ce délai, il faudra lui payer un supplément. Il a oublié d’être idiot lui ! On n'aurait jamais osé rouler à cette allure sur cette piste pourrie avec notre Chouchou. À coup sûr, l’une des suspensions RR CONCEPT aurait lâché ! 😏

 

L’âge d’or de la ville date de 600 à 800 après J-C. L’existence de la cité maya de Bonampak a été révélée en 1946 par Carlos Frey (suisse) et Giles Healy (américain), informés de sa localisation par les Indiens lacandons qui vivaient alentour.

 

Une allée de gargotes nous accompagne jusqu’à la « caseta de cobro  » où, pour la énième fois, nous devons nous acquitter de 2 €  pour pénétrer sur le site.

En face de nous, un escalier immense, très pentu s’élève jusqu’au temple des peintures.

Cet édifice comporte trois petites salles dans lesquelles on ne peut pénétrer à plus de trois à la fois. Jusqu'à maintenant les murs étaient en pierre brute. Ici, nous sommes en présence de magnifiques fresques murales. L’ensemble des trois pièces illustre trois moments d’une même histoire : avant, pendant et après la bataille.

Jusqu’à la découverte de ces fresques, les anthropologues pensaient que les Mayas étaient pacifiques et qu’ils se dédiaient à l’astrologie et à la science. Or, l’une d’elle représente une scène de guerre et de tortures. Ils savent, grâce à ces peintures, comment fonctionnait la société maya.

On remarque que certains dessins ont été détériorés, creusés au niveau des yeux des personnages. Qui a pu s’acharner de la sorte ! D’après l’un des guides lacandons, les yeux étaient incrustés de pierres précieuses qui ont été prélevées par les conquistadors lorsqu’ils ont découvert Bonampak.

L’heure tourne. Il faut retourner à la camionetta ! Notre chauffeur privado nous attend. On reprend la piste à vive allure. Sur le bas-côté un fourgon en panne - c’est rassurant, ça arrive aux autres aussi - LOL - et voilà... de « transport privé » on passe à « transport en commun ». Normal, on ne peut pas les laisser pourrir sur le bord de la piste !

Encore deux heures de route et ce soir on dormira à Palenque.

Bien que l’on ne soit pas en saison des pluie, un très gros orage nous surprend sur la route.

Nous trouvons une petite posada pas trop chère. Il pleut toute la nuit.

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Commentaires: 3
  • #1

    Jean-luc (vendredi, 06 avril 2018 23:08)

    Trop magnifique.Merci.
    Kenavo.
    Jl

  • #2

    jeannine j fi (mercredi, 11 avril 2018 20:35)

    pensons à vous tous et si vous ètes accablés par la chaleur nous vous envoyons un peu de fraicheur car il déluge ici depuis ce matin !!! de gros bisous à toute l équipe; a bientôt des nouvelles sur le blog.

  • #3

    Nous deux (jeudi, 12 avril 2018 05:57)

    Merciiiii pour la fraîcheur et la pluie! Ici il fait plus de 40 °C durant la journée et une moyenne de 25 la nuit. Heureusement que nous avons les cenotes, les piscines et la mer pour nous rafraîchir! Cette région du Yucatan nous réconcilie avec les mexicains!
    On vous espère en pleine forme malgré la pluie... bisoussss de nous 8 lol