Le bouchon de Darien. Chouchou et le conteneur

En 2015, lorsque nous nous décidons à tenter l’aventure, nous sommes loin de nous douter qu’une surprise de taille nous attend : le franchissement du bouchon de Darien.

Cette zone de marais et de forêts entre Panama et Colombie sépare l’Amérique centrale et l’Amérique du sud. La Panaméricaine est interrompue par ce bouchon !

160 km de long sur 50 km de large, la région de Darien abrite non seulement quelques peuplades indigènes mais également des groupuscules rebelles colombiens... Elle « hébergeait » notamment les membres d'extrême-gauche des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, plus connus sous le nom de FARC.

Vu qu’il n’existe aucune route, les déplacements ne peuvent se faire qu’en canoë ou à pied !

Seules quelques expéditions ont tenté l’expérience de traverser cette zone pour le moins inhospitalière.

 

Anecdote :

1959-1960 : première traversée mécanique à bord d’un Land Rover et d’une Jeep. Une bonne partie de la distance est faite par bateau. 136 jours pour franchir le bouchon à la vitesse de 200 mètres par heure.

Après plusieurs tentatives infructueuses avec des motos, des vélos, des bulldozers... c’est entre 1985 et 1987 qu’a lieu la 1ère traversée intégralement terrestre (sans avoir utilisé de bateau pour franchir les marécages). L’expédition met 741 jours pour parcourir 201 km à bord d’une Jeep...

La zone a été franchie à de nombreuses reprises ... à pied !

 

Ne souhaitant pas rester deux ans dans ce « petit bouchon », la seule façon de le franchir est de le contourner en bateau ou en avion !

Nous hésitons entre le ciel et l’eau. C’est finalement en voilier que nous rejoindrons la Colombie !

Pour Chouchou, nous n’avons pas le choix, il doit voyager en cargo.

L’organisation de son transport n’est pas une mince affaire.

Vu sa hauteur, 2,50 m avec les cantines, il ne rentre pas dans un conteneur traditionnel de 20 pouces.

Nous sommes obligés de lui « prendre » un 40 pouces. En consultant les blogs, en mettant des petites annonces sur des sites « spécialisés » et en contactant des transitaires chargés des mises en relations entre voyageurs, nous espérons lui trouver un compagnon de route maritime pour partager les frais. Quinze jours avant le départ, nous sommes soulagés ! Chouchou ne voyagera pas seul ! 🤗

La départ du port de Colon sur la côte Caraïbe est fixé au samedi 11 août.

Le dimanche 5 août, nous quittons la jolie capitale pour nous rapprocher du port d’embarquement de Chouchou.

Colon n’étant pas une ville très agréable, nous établissons notre « camp de base » à Puerto Lindo situé à quelques 70 km.

Marcela nous accueille dans son « Paraiso Escondido » (paradis caché). Le lieu porte bien son nom. Rien à faire ici, si ce n’est profiter et préparer la suite du voyage.

Nous passons la nuit du 7 au 8 août à proximité du port de Colon. La ville est un peu « craignos ». Alors que nous nous installons sur un parking pour y passer la nuit, un motard de la police nous « invite » à dormir plutôt à proximité du commissariat. Sécurité assurée mais nuit de « mierda ». Il pleut toute la soirée, il fait une chaleur à crever et évidemment... on « pègue » comme ce n’est pas permis... et, pour parfaire le tableau, le parking sent les « poubelles » ! 😖 Demain sera un autre jour ! 😏

 

8 août 2018. La séparation

Nous faisons la connaissance d’Ana 🤝 et de son van sur un parking de zone commerciale.

C’est donc un Chrysler Dodge Caravan qui va partager le conteneur de Chouchou pendant la traversée. Le « transitaire », également présent, va nous assister dans toutes les démarches portuaires. Un couple de Néo-Zélandais à bord d’une Jeep se joint à nous. C’est en convoi que l’on se dirige vers un immense terrain vague boueux à souhait !

Vu le prix demandé pour la traversée, un effort aurait pu être fait pour maintenir la route en état !

Le camion plateau arrive pour charger les véhicules.

Allez Chouchou, c’est à toi ! On a toujours un pincement au cœur quand on le voit sur cet engin ! 🤭 Les injecteurs, les supports d’amortisseurs ! 🤕 Non, cette fois-ci, il va très bien, il s’apprête juste à faire une petite croisière dans les Caraïbes ! 😃

Allez, encore un petit effort pour grimper sur le plan incliné.

Une petite frayeur au moment de rentrer dans le container... Les cantines vont-elles passer , Ouf 😅 de soulagement ! Tout est parfait ! 🤗

 

 

 

 

 

 

En une quinzaine de minutes, Chouchou est bien arrimé au fond de son grand « tube carré ».

 

 

 

 

 

 

Son compagnon le rejoint quelques minutes après.

 

 

 

La grande porte métallique se referme. Les scellés sont posés !

Ne t'’inquiète pas, p’tit Chouchou, ça va bien se passer. On se retrouve le 15 août en Colombie ! 😢

On passe de « voyageurs motorisés » à « routards avec sac à dos ».

On retourne dormir chez notre « copine » Marcela, mais cette fois-ci, en bus. La gare principale de Colon grouille de monde. On prend place à côté de deux écossais. La discussion va bon train jusqu’à l’arrivée de notre chiken-bus.

11 heures 30 pétantes, c’est parti pour 60 kilomètres de route !

 

 

 

 

 

 

Le bus est bondé. Il fait une chaleur suffocante. Les gouttes de sueur perlent sur nos visages. Vivement la douche de ce soir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand tu achètes une casquette neuve « Dallas » et que « t’as » oublié de retirer l’étiquette ! 🤣

 

 

 

 

 

 

Deux heures après, nous arrivons à Puerto Lindo.

On apprécie cette soirée dans notre chambre climatisée.

Écrire commentaire

Commentaires: 5
  • #1

    gilbert le Galibe (jeudi, 09 août 2018)

    Allez bon voyage à CHOUCHOU..

    bises à vous

  • #2

    Nous deux (vendredi, 10 août 2018 00:03)

    Merci Gali... on va le retrouver en Colombie en pleine forme prêt pour de nouvelles aventures!

  • #3

    Laëtitia (vendredi, 10 août 2018 00:36)

    Bon voyage Chouchou.... Vos petits chiens sont avec lui?

  • #4

    Nous deux (mardi, 14 août 2018 19:06)

    À que non Laetitia, ils ont pris le voilier avec nous m’efin Lol!!!

  • #5

    Didier Martin (mercredi, 20 février 2019 07:05)

    J’ai traversé le Darien Gap à pied en 1997, 3 semaines de torture mais que je ne regrette pas.
    En 2003, alors que je voyageais en moto de San Francisco à Buenos Aires j’ai envoyé ma moto par avion de Panama City à Bogota.
    La prochaine fois je le ferais en voiliers ⛵️, 2020 je pense.
    Vive la course à pied Eric, je me prépare à courir le marathon de Pyongyang (Corée du Nord) le 7 Avril, temps limite 4 heures pour les 42km, à 62 ans c’est pas du gâteau mais je suis optimiste.
    Bonne fin de voyage.