Salento, ses ruelles, ses Jeep Willys et...  sa vallée de Cocora

Petit village colonial perché à 1 900 mètres d’altitude, Salento est non seulement l’un des plus beaux hameaux de Colombie (et oui encore un) mais aussi et surtout le point d’entrée de la vallée de Cocora... célèbre pour ses palmiers à cire !

Mais cette vallée est-elle aussi belle que les guides touristiques nous le laissent entendre ?

 

9 septembre 2018

Après avoir quitté Heriberto et fait le plein de gasoil en début de matinée, nous continuons notre chemin vers le sud du pays en empruntant une magnifique route de montagne.

De part et d’autre, à perte de vue, des plantations de café. Les paysages sont verdoyants, grandioses, sauvages...

Les lacets nous mènent jusqu'au col (3 713 mètres).

Nous faisons halte à Manizales, une grande agglomération comme je ne les aime pas du tout. 😖 Éric arrive un peu mieux à s’adapter ! Le site dans lequel est implantée la ville est superbe mais à part ça, rien de très excitant ! On consacre notre journée au lavage de Chouchou...

Comme le chante Christophe, Chouchou a un succès fou. Le charme ça fait vraiment tout !

Christian de chez Pixel Grafica Digital nous aide à peaufiner le projet de stickers que l'on avait en tête depuis plusieurs mois.

Nous sommes assez satisfaits du résultat 😀

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous n'oublions pas de fêter les 3 ans de Kiss !

 

11 septembre 2018. Un hameau multicolore

En mettant les pieds à Salento, nous découvrons un véritable arc-en-ciel. Parcourir les ruelles est un réel plaisir pour les yeux. On a l’impression que chaque propriétaire a peint sa façade avec les couleurs qu’il affectionne. En général, les murs sont recouverts de deux ou trois teintes différentes. Un soin particulier est accordé aux portes et fenêtres dont les reliefs sont mis en valeur par l’alternance de deux couleurs.

Des mélanges improbables donnent à ce village un aspect vivant et joyeux.

Des boutiques d’artisanat, des bars, des restaurants, de petits hôtels bordent les ruelles colorées qui s’articulent autour de sa place centrale. Ici, contrairement aux villages précédemment visités, il y a des touristes, beaucoup de touristes, de tous âges et de tous horizons !

Toutefois, ce qui attire notre regard, ce sont les Jeep Willys, elles aussi de toutes les couleurs, stationnées sur la place centrale. Elles sont magnifiques, presque aussi jolies que Chouchou ! 😉

Il y a parfois des destins improbables. Celui de la Jeep Willys en est définitivement un...

 

 

 

Construite pour l’armée américaine en 1940, ce véhicule tout-terrain transporte les GI en Normandie lors du débarquement. Ne sachant quoi faire de toutes ces Jeeps à la fin de la guerre (650 000 tout de même fabriquées entre 40 et 45), les américains décident de les vendre à des pays en voie de développement comme la Colombie. C’est ainsi que les premières Jeeps américaines arrivent à la fin des années 40 en territoire latino.

 

 

Changement d’ambiance. Et d’utilité !

Après quelques démonstrations sportives dans les villages pour les convaincre d’acheter les Jeeps, les fermiers colombiens comprennent vite que c’est la voiture idéale pour transporter tout un tas de choses, de marchandises, des animaux et naturellement les gens. Les mules mécaniques, mulas mecánicas, comme on les appelle ici, peuvent transporter d’énormes charges, sont super puissantes et extra légères (seulement une tonne quand elles sont vides). Elles peuvent rouler sans problème dans la jungle ou dans la montagne. En gros, elles permettent de transporter de tout, partout ! C’est donc en participant au développement de l’agriculture du pays que la Jeep devient peu à peu une star colombienne faisant partie du paysage et de la culture, surtout dans la zone caféière près de Salento, village où nous nous trouvons aujourd’hui !

Autrefois militaires, elles sont relookées à la sauce colombienne et arborent fièrement des couleurs vives.

 

 

 

 

 

On peut dire que la Jeep Willys a parfaitement réussi sa reconversion puisqu'aujourd’hui elle assure non seulement le transport des passagers mais également du fameux café sur les pistes escarpées.

 

 

 

En fin d’après-midi, nous assistons au ballet de ces Jeeps qui déposent des dizaines de touristes sur la place centrale. Mais d’où viennent-ils ?

De la très belle Vallée de Cocora où nous avons prévu de nous rendre dès le lendemain...

 

 

 

12 septembre 2018. Les palmiers à cire de la vallée de Cocora

7 heures. : Déjà ! 😏 

Le petit déjeuner avalé, nous « sautons » dans Chouchou, direction cette fameuse vallée !

Mais pourquoi est-elle un incontournable et une destination très populaire en Colombie ?

Tout simplement parce que la vallée de Cocora regorge de palmiers à cire du Quindío. Ces arbres, parmi les plus hauts du monde, peuvent atteindre 60 mètres et vivre jusqu’à 100 ans. Ils poussent dans les forêts des montagnes tropicales à des altitudes qui fleurtent avec les... 3 000 mètres !

Cette espèce a longtemps été menacée d’extinction en raison de l’activité humaine.

Les paysans indigènes n’hésitaient pas à abattre ces géants car leurs troncs recouverts de cire servaient à fabriquer des bougies jusqu’à l’introduction de l’électricité. Malgré ce, le « carnage » a continué. Les troncs, coupés en deux dans le sens de la longueur étaient également utilisés pour construire des systèmes rudimentaires d’approvisionnement en eau pour les agriculteurs pauvres. Les fruits servaient à alimenter le bétail. Les « feuilles », quant à elles, fournissaient de magnifiques palmes lors de la célébration du dimanche des rameaux ! 

Depuis les années 1980, le palmier à cire est protégé. Il est même devenu l’arbre national et le symbole de la Colombie.

11 kilomètres séparent Salento du début du « mini trek ».

La route serpente dans la vallée verdoyante bordée de fincas de café.

 

 

 

8 heures 30. 2 400 mètres d’altitude. Chouchou est stationné, les sacs à dos sont bouclés et les pompes nouées.

Deux alternatives s’offrent à nous :

Une heure de marche pépère le long des verts pâturages ou une boucle de cinq heures.

La simplicité n’étant pas notre fort, nous optons pour la rando de quinze kilomètres et 700 mètres de dénivelé qui doit nous emmener au cœur des célébrissimes palmiers.

Dès le départ, nous évoluons sur un tracé bien balisé au milieu des pâturages.

 

 

 

 

De superbes vaches qui n’ont rien à envier à nos Charolaises ou à nos Montbéliardes se régalent d’herbe grasse !

Et en toile de fond, les troncs tout en hauteur des palmiers à cire.

Cette marche fort agréable nous permet d’assister à des scènes de la vie ordinaire.

Très rapidement, en prenant de l'altitude, les pâturages font place à la forêt tropicale avec une végétation plus dense, plus entremêlée. Une sorte de jungle humide et inquiétante nous entoure. Des ponts suspendus dignes d’Indiana Jones nous permettent de franchir les nombreux cours d’eau qui jalonnent notre itinéraire.

Notre « balade » nous conduit jusqu’à la réserve de colibris (ou oiseaux-mouches) d’Acaime.

 

 

 

 

Nous savourons un moment de repos bien mérité, attablés dans le petit refuge situé à 2 700 mètres d’altitude.

C’est en dégustant une aguapanela et un morceau de fromage que nous assistons à un véritable « ballet aérien » !

 

 

Ces mini-oiseaux viennent s’abreuver par dizaines dans de mini-réservoirs contenant du nectar, comme dans la nature. Leur battement d’ailes est si rapide (généralement 50 à 60 par seconde mais jusqu’à 200 par seconde) que les prendre en photo relève du défi ! Il faut attendre le moment opportun : celui où ils se posent sur une branche...

 ou celui où ils se restaurent en plongeant leur bec dans le breuvage sucré !

Il nous faut quitter ce petit havre de paix pour continuer notre « route » car les nuages s’amoncellent dans le ciel et nous préférons éviter la pluie.

Nous redescendons du refuge. C’est alors que notre « balade » se transforme en une randonnée plus sportive. Une bonne heure d’ascension nous permet d’atteindre la ferme « La Montaña ». Nous sommes maintenant à 2 927 mètres d’altitude, partie la plus élevée de notre mini-trek. La brume enveloppe une partie du paysage que nous devinons grandiose.

A partir de maintenant, il ne nous reste plus qu’à redescendre de l’autre côté. Un chemin large, en pente douce, nous conduit jusqu’à un mirador d’où nous les apercevons !

Ils sont tels qu'on les imaginait. Droits, fiers, plantés dans une « pelouse » verte, ils s’élancent vers le ciel tels des cierges. Quelques minutes après, nous voilà entourés par les géants.

Allongés dans l'herbe, nous savourons l’instant magique. Parfois des pans de brume se retirent. La montagne apparaît laissant alors surgir les palmiers qui se détachent de la ligne de crête.

Le ciel bleu alterne avec la brume ce qui confère à ce lieu une ambiance unique et si particulière.

Nous avons adoré cette étape de notre voyage en Colombie et c’est avec un certain regret que nous quittons la vallée de Cocora.

Écrire commentaire

Commentaires: 6
  • #1

    odile et christian (samedi, 15 septembre 2018 15:43)

    super nous nous arrivons d un voyage plus calme en Aveyron !!!!! mais c ' était bien bisous

  • #2

    Hélène (samedi, 15 septembre 2018 17:01)

    Elles sont superbes ces vaches
    Elles ressembleent aux normandes. Encore une belle étape verdoyante et unique.
    Bisous.

  • #3

    Lhotelier (samedi, 15 septembre 2018 20:30)

    Tjrs aussi passionnant.
    Bonne suite.
    Bises jlj

  • #4

    Nous deux (samedi, 15 septembre 2018 21:12)

    Merci à tous.
    Odile et Christian: les paysages de Colombie pourraient ressembler à ceux de l’Aveyron ou de la lozere... deux départements que l’on adore.
    Helène: toutes les belles vaches ne sont pas en France lol...
    JLJ: encore 6/7 mois... de voyage ...
    On vous embrasse tous.

  • #5

    Bernard (dimanche, 16 septembre 2018 00:02)

    Ouf, whouaaa, encore un moment de détente pour nous. On se répète mais c’est juste Merveilleux pour nous de vous lire et admirer (oui admirer) vos photos.
    Bises

  • #6

    Nous deux (dimanche, 16 septembre 2018 15:45)

    Bernard, on espère tout simplement donner l’envie à ceux qui nous lisent de venir visiter certains pays dont la Colombie qui regorgent de richesses naturelles et humaines. Rien d’autres!
    On aimerait Ue dans quelques mois tu nous dises: la Colombie waouhhh c’etait Génial...
    Bisous mon ami ... de nous deux