Silvia et ses indigènes Guambiano ou un léger parfum d'Equateur...

Perché à 2 600 mètres d’altitude sur les contreforts de la cordillère des Andes, Silvia est un village authentique préservé du tourisme (excepté le mardi, jour de marché). C’est dans les environs que vivent les communautés Guambiano.

Ici, flotte un léger parfum d’Equateur tant les tenues vestimentaires de ces indigènes nous rappellent celles que l’on trouve dans le pays voisin.

 

13 - 15 septembre 2018

C’est la tête encore pleine de palmiers à cire que nous quittons le hameau multicolore de Salento.

La route est longue jusqu’à la prochaine étape. Aussi, nous faisons une halte dans la petite ville coloniale de Filandia qui, en latin, signifie « Fille des Andes ». Certes moins touristique et légèrement moins séduisante que sa voisine Salento, elle n’en demeure pas moins charmante.

On y retrouve les façades colorées, les balcons fleuris que l’on aime tant mais aussi les jeeps multicolores alignées sur la place centrale !

Chouchou adore passer en revue les troupes de Jeep !

Def ou Jeep ? Jeep ou Def...

Nous débarquons à Silvia en fin de matinée.

Ce hameau ne présente pas de particularité si ce ne sont quelques fresques murales qui égayent la place centrale.

De toute façon, nous ne sommes pas venus jusqu’à ce village isolé pour ses bâtiments coloniaux ou ses façades peintes de couleurs spectaculaires.

Nous y sommes car c’est ici que se trouve la « réserve » Guambiano constituée d’environ 20 000 membres. Leurs terres ancestrales leur ont été rétrocédées par le gouvernement. C’est à Silvia qu’ils commercent et rentrent en contact avec le reste de la population colombienne.

Nous ressentons une certaine émotion en croisant les premiers indigènes. Ils sont remarquables de par leurs tenues vestimentaires.

Les hommes comme les femmes portent de longues jupes de couleur bleu nuit bordées de rouge qui leur couvrent les jambes. Ils sont chaussés le plus souvent de gros godillots.

Les premiers enfilent ensuite sur leurs épaules d’épaisses ruanas (sortes de ponchos) qu’ils complètent en portant une écharpe aux rayures colorées dans le sens de la largeur et un chapeau en feutre.

Les femmes, quant à elles, se drapent de pagnes bleu vif bordés de rouge ou de couleurs éclatantes. Elles se parent de colliers, généralement blancs, composés de plusieurs rangées de perles fines. Les plus âgées portent un chapeau noir, les plus jeunes un chapeau plat de couleur claire.

Leurs achats effectués, les familles regagnent leurs cahutes sur les hauteurs de Silvia.

En effet, vu la configuration du terrain et le relief escarpé, les Guambianos vivent dans des maisonnettes isolées et disséminées dans les montagnes environnantes. L’agriculture constitue leur activité essentielle. Les femmes filent, tissent et cousent. Auparavant, le troc était de mise. Aujourd’hui leur présence sur les marchés environnants leur permet de tirer les revenus nécessaires à leur subsistance.

Jusqu’à aujourd’hui, la communauté Guambiano a su conserver son mode de vie traditionnel à l’abri de la modernité. Qu’en sera-t-il demain avec l’afflux de touristes ?

Nous les cherchons depuis le 14 août, jour où nous avons posé le pied sur le sol Colombien. En nous documentant, nous apprenons que les chivas, minibus typiques du pays, sont en train de disparaître, peu à peu transformées en attractions touristiques ou en discothèques ambulantes.

C’est dans les villages les plus reculés que nous avons le plus de chance de les croiser. Ces bus sillonnent encore tous les jours les routes escarpées de la cordillère.

A quelques jours de quitter le pays, nous commençons à désespérer !

Enfin, les voilà ces fameux 🚌 !

Stationnés sur la place centrale juste devant l’église du village.

Construits à partir d’un châssis d’autobus avec une carcasse de bois, ils sont peints de couleurs vives (parfois celles du drapeau national : jaune, bleu et rouge). Souvent, les fenêtres sur les côtés sont remplacées par des ouvertures par où l’on peut rentrer ou sortir facilement. Un moyen de transport rural pour les hommes, les poules, les porcs ou les sacs de café. Et le toit du véhicule accessible par une échelle est aménagé pour entasser toujours plus de choses !

En fait, la Chiva est à la Colombie ce que le Chicken bus est au Guatemala !

Nous croisons ensuite dans une ruelle, Yohanna accompagnée de Maria-José, sa fille de onze ans. C’est avec un grand sourire qu’elle nous aborde pour nous souhaiter la bienvenue. Elle nous propose de stationner Chouchou dans sa propriété pour la nuit. Porque no ! La pluie commence à tomber. Le froid se fait plus mordant. Le village devient peu à peu désert. N’ayant aucune envie de reprendre la route, « nos pneus » nous conduisent tout naturellement vers la « Casa del Sueño ». Aucune propriété ne porte si bien son nom. Yohanna et Théo habitent dans une « maison de rêve » ! Ce couple et leurs deux enfants se sont installés il y a quatre ans dans cette immense propriété pour « fuir » Cali, 3ème plus grande ville du pays après Bogota et Medellin.

Ils ont transformé la maison et le terrain afin d’accueillir les voyageurs. Et on doit avouer que c’est particulièrement réussi ! Tout a été pensé avec précision et réalisé avec beaucoup de soin. Des tentes, installées dans la magnifique pelouse, un terrain plat et engazonné où peuvent stationner les vans plus imposants, des jeux pour enfants, des tables de pique-nique, des sanitaires immaculés... tout est parfait ! Et que dire de l’accueil !

 

 

 

 

 

Sachant que nous dormons dans Chouchou, Théo nous propose de nous installer dans l’allée juste devant la maison.

Nous passons un après-midi très enrichissant. La discussion va bon train. Tous les sujets sont abordés, des communautés Guambiano aux conflits entre l’armée, les guérilleras (FARC et ELN) et les paramilitaires !

Il y a trois ans de cela, aucun touriste ne venait à Silvia, région aux mains des groupes armés. Les combats faisaient rage. Depuis les accords de paix signés fin 2016 avec la guérilla des FARC, la zone est pacifiée. Les touristes colombiens et étrangers commencent à « affluer », notamment le mardi, jour de marché hebdomadaire où les Guambiano descendent de leurs montagnes pour vendre leur récolte de pommes de terre ou autres fruits et légumes.

Le 🔥 crépite dans la cheminée centrale et nous apporte un peu de chaleur.

 

 

 

 

 

 

La soirée, joyeuse et détendue, se poursuit par un repas pris en commun et se termine par une démonstration privée de danse Colombienne.

 

Maria-José, l’ainée, est une passionnée. Lorsqu’on lui demande si elle veut bien 💃🏾pour nous, elle ne se fait pas prier. Jolie, gracieuse, souriante, pétillante, elle enfile ses tenues colorées et nous fait partager sa passion.

 

Le lendemain matin

Il nous faudrait une vie entière pour prolonger les moments fabuleux que nous vivons depuis quelques jours avec nos amis colombiens. Mais il nous faut prendre congé de nos hôtes d’un soir, reprendre la route et descendre plus au sud...

Les photos souvenir, les embrassades, le dernier « au revoir » et un nouveau départ... 👋🙁 

Le voyage reprend son cours...

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Sanchez Yves (dimanche, 23 septembre 2018 09:16)

    Nous avons passé le réveillon du nouvel an 2018 avec eux, des gens super sympas, nous en avons gardé un excellent souvenir

  • #2

    Nous deux (mardi, 25 septembre 2018 05:31)

    Nous n’en doutons pas! Yohann et Théo sont vraiment adorables!