L'Avenue des Volcans. Le Parc du Chimborazo (3/3)

Nous aspirons à un peu de fraîcheur et d’authenticité après le bain de foule que nous avons pris dans la vallée de Baños.

Nous nous dirigeons vers le parc du Chimborazo. Le volcan du même nom qui culmine à 6 310 mètres est le plus haut sommet de l’Equateur.

La météo n’étant pas très favorable depuis plusieurs jours, nous savons qu’il nous sera difficile d’apercevoir le géant ! Mais l’espoir fait vivre !

 

9 et 10 octobre 2018. Salinas de Bolivar, sa fromagerie rurale, son saucisson et ses lamas...

En prenant de l’altitude et en nous rapprochant du parc, le brouillard devient de plus en plus épais. La pluie ne tarde pas à faire son apparition. À notre grand regret, nous avons maintenant la certitude que l’immense volcan ne se montrera pas aujourd’hui.

Nous empruntons une piste qui doit nous emmener à Salinas de Bolivar. La prudence est de mise. Visibilité 2 mètres 53, 😁 ce qui ne nous empêche pas de voir quelques lamas tranquillement installés dans les pâturages.

 

 

 

Salinas se trouve au cœur des Andes, dans la partie montagneuse de l’Equateur, à proximité du volcan Chimborazo. Bien que situé à 3 550 mètres d’altitude, le village est entouré d’alpages où paissent les troupeaux de vaches.

Le village porte le nom de Salinas car il y a dans cette localité des mines qui, dans des temps ancestraux, fournissaient du sel à plusieurs villes du pays.

Mais nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour la salinité des lieux. 😉

Nous avons entendu parler d’une coopérative qui fabrique... d’excellents fromages. Il faut dire que depuis le début de notre périple, ceux que nous mangeons ont plutôt un goût de plastique… 🙄 et n’ont de « fromage » que le nom !

En fait, Salinas est un modèle de développement rural. Les habitants de la région vivaient dans un total dénuement quand en 1971, un missionnaire et un technicien suisse ont formé les habitants à la production de fromage. D’autres coopératives ont ensuite été créées (chocolats, nougats, charcuterie...). Depuis, grâce à la mutualisation des productions, la condition de vie des habitants de la région s’est fortement améliorée.

C’est la bave à la commissure des 👄 que nous nous présentons à cette fameuse « coopérative fromagère » juste avant la fermeture. Tout cela nous semble bien bon. 😋 Nous avons même droit de goûter avant de faire notre choix. Nous avons envie de tout acheter.

« Nous en prendrons un de chaque, señora » !

Une charcuterie artisanale s’étant également implantée à Salinas, nous complétons nos achats avec du saucisson, du jambon cru et du pâté de tête auxquels nous ajoutons des nougats !

Un vrai festin ! On va se régaler dans les prochains jours !

Merci à Dany, Didier et à Nadine de nous avoir indiqué cette merveilleuse adresse ! 😘

Pour le bivouac de cette nuit, nous demandons à la jeune fille qui nous sert si nous pouvons dormir dans l’enceinte de la fromagerie. Elle nous donne son accord ! 💪 All is perfect !

 

10 septembre 2018. Le Chimbo et ses vigognes

: 6 heures 30.

Le ciel est gris, il bruine, il fait froid !

Mais pourquoi se réveiller de si bonne heure ?

Tout simplement parce que les villageois et les paysans des alentours se pressent tous les matins entre 6 heures 30 et 9 heures à la coopérative. Ils viennent apporter les bidons de lait fraîchement tiré de leurs vaches. Que ce soit à dos de mules, de chevaux, de lamas et même à dos d’homme, le fameux liquide lacté est amené à la « fabrique ». Le lait est versé dans des seaux puis soigneusement pesé et répertorié. Il est ensuite très rapidement transformé en délicieux fromage pour le plus grand plaisir des connaisseurs ! 😋

 

 

 

 

Nous ne pouvons quitter Salinas de Bolivar sans faire une balade dans ses authentiques ruelles. Ici, pas de touriste, pas de fioriture. On ne peut pas dire que le village est beau mais il dégage un certain charme, une ruralité et une rusticité que l’on apprécie plus que tout. Sa petite église trône sur la place centrale et semble veiller sur les habitants.

On remarque immédiatement que le lama est à l’honneur. Non seulement il est omniprésent dans le village mais également de nombreuses peintures et mosaïques le représentent. Il faut dire qu’il est domestiqué depuis des siècles dans le pays. Le plus souvent utilisé comme bête de somme, il est aussi apprécié pour sa fourrure et pour sa viande mais sa charge maximale étant de vingt kilos, il ne peut être monté !

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant que ne soient créées les coopératives dans les années 1970, les seules sources d’emploi étaient non seulement la production de légumes et de lait mais également le difficile travail dans les mines de sel. Nous ne pouvions donc quitter Salinas sans « visiter » ces « mines » encore visibles aujourd’hui. Une petite randonnée d’une heure nous permet de faire le tour du site.

Déjà 11 heures, nous n’avons pas vu le temps passer. Il est grand temps de reprendre notre route pour tenter d’apercevoir le « géant équatorien ».

Nous empruntons la même piste que la veille. Le brouillard se dissipe et nous permet d’admirer la nature environnante. Le paysage est désertique. Malheureusement le plafond est toujours très bas...

Des lamas paissent tranquillement sur les bas-côtés. Ils nous regardent à la fois intrigués et craintifs.

Nous traversons des villages et assistons à des scènes de la vie quotidienne.

Un établissement coloré. Il s’agit d’un jardin d’enfants. On ne peut s’empêcher de stopper Chouchou et de s’approcher. Personne en vue. En nous voyant par la fenêtre, deux jeunes femmes sortent sur le pas de porte très rapidement suivies par une ribambelle de gamins âgés entre un et trois ans. Les plus hardis viennent nous toucher la main au travers du grillage, les plus timides restent en retrait à côté de leurs « maîtresses ». Ils sont tellement mimines avec leurs petites joues rosies par le froid et le soleil. Souriants, ils ne se font pas prier pour nous chanter une jolie chanson enfantine ! Ils ont droit à un « Frère Jacques » et à un « Pirouette Cacahouète » en duo s’il vous plait ! 😆 Il va falloir que l’on diversifie notre répertoire...

 

 

 

En prenant de l’altitude, le brouillard s’épaissit. La visibilité est plus que réduite. Nous ne voyons pas plus loin que le capot de Chouchou. Nous savons que le géant est tout près mais il ne daigne rien nous montrer ! 😔 

Ce que nous voyons.

Ce que nous aurions aimé voir.

La déception est au rendez-vous ! 🙁

Nous aurions tellement souhaité apercevoir son imposante masse neigeuse.

C’est au détour de la route que nous apercevons nos premières vigognes. Cette espèce étant réfractaire a la domestication, on ne les trouve qu’à l’état sauvage. Elles sont prêtes à détaler à la moindre occasion. Pourtant, la curiosité l’emporte sur la méfiance, elles se laissent approcher et nous pouvons les photographier à distance. Cet animal de la famille des lamas a une allure fine et délicate. L’espèce avait disparu d’Equateur mais une petite population a été introduite dans les montagnes. Aujourd’hui, à notre plus grande joie, c’est par dizaines que nous pouvons les observer sur les plaines désertiques du Chimborazo.

Nous nous éloignons du géant et perdons de l’altitude. Malheureusement, les dieux ne sont pas avec nous et la météo exécrable nous a empêché d’apercevoir CELUI qui peut être défini comme le plus haut sommet du monde si on le considère comme le sommet le plus éloigné du centre de la terre !

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Commentaires: 6
  • #1

    Jean-Claude Bourgon (samedi, 13 octobre 2018 17:19)

    Attends ! Tu peux m’expliquer sommet le plus haut du monde car le plus éloigné du centre de la terre?

  • #2

    Nous deux (samedi, 13 octobre 2018 18:31)

    Je vais tenter de t’expliquer.
    L’altitude d’un sommet est toujours calculée par rapport au niveau de la mer. T’es ok?
    La terre n’est pas parfaitement ronde, elle est aplatie aux pôles.
    Le rayon de la terre est 21 km plus long sur la ligne équatoriale qu’aux Pôles. Tu me suis?
    Le Chimborazo est situé proche de cette ligne, alors que les sommets himalayens en sont éloignés. C’est pour cela que le Chimborazo est défini comme le plus haut sommet du monde si on prend comme référence le centre de la terre et non ... les océans.
    Tu me suis toujours?
    Bisous
    Mu

  • #3

    odile et christian (dimanche, 14 octobre 2018 11:12)

    Bonne continuation bisous

  • #4

    Nous deux (dimanche, 14 octobre 2018 16:28)

    Odile et Christian: on fait tout pour qu’elle soit bonne cette continuation. On soigne notre Chouchou pour qu’il n’ait ni le mal des montagnes ni des problèmes de filtre ou d’huile et on se ménage....
    Bisous à tous les deux et merci pour vos petits mots qui nous font toujours très plaisir

  • #5

    Jl lhotelier (dimanche, 14 octobre 2018 17:04)

    Merci pour le topo sur la topo : bon instructeur tu es.
    Bonne visibilité pour les jours à venir.
    Bises jlj

  • #6

    Nous deux (mardi, 16 octobre 2018 18:17)

    Pour JL:
    Si la terre était ronde ce serait tellement plus facile... lol
    Bisous à tous les deux