La Cordillère Blanche (1/2)

Avec ses 35 sommets de plus de 6 000 mètres, la Cordillère Blanche qui doit son nom à ses neiges éternelles est sans aucun doute le massif montagneux andin le plus célèbre du Pérou. Elle arbore les plus belles montagnes glaciaires d’Amérique du Sud : pics acérés, lagunes d’eau turquoise, glaciers monstrueux...

Mais les caprices de la météo vont -ils nous permettre de côtoyer ces géants ?

 

 

 

29 octobre - 31 octobre 2018

Après avoir quitté Trujillo sur la côte Pacifique, nous empruntons la fameuse panaméricaine sur une centaine de kilomètres avant « d’attaquer les choses sérieuses » !

Même les piments qui sèchent au soleil deviennent photogéniques avec une telle luminosité !

Ne souhaitant pas aborder le canyon de Pato en fin d’après-midi pour des raisons de sécurité, nous faisons une halte pour la nuit sur le parking d’une station-service du tout petit village de Chuquicara.

Les lieux ne sont absolument pas bucoliques. En effet, nous avons comme voisins des camions... mais peu importe, nous sommes en sécurité et l’endroit est tranquille.

Le seul petit bémol : au lever du jour, on se fait littéralement agresser par des nuées d’abominables « jejenes » ou « sandfly », sortes de mouches à la piqûre douloureuse et persistante. On est attaqué au niveau des chevilles. 🤬 d’insectes ! Même ici, à plus de 3 000 m, ils sévissent !

 

29 octobre 2018. Le canyon de Pato

On aborde les 40 kilomètres du canyon de Pato en début de matinée. La piste roulante mais très étroite par endroit, serpente sur les flancs de la montagne. Les à-pics verticaux au-dessus de nos têtes nous font craindre les chutes de pierres.

 

 

 

 

 

Les précipices vertigineux nous font nous éloigner des bords... Ni barrière, ni garde-fou... frissons garantis !

 

Une succession de 38 tunnels étroits et taillés dans la roche jalonnent le canyon. On « prie » pour qu’aucun véhicule n’arrive en face car les croisements s’avèrent pour le moins problématiques.

La difficulté est démultipliée si c’est un péruvien qui est au volant. En effet, le conducteur péruvien sait aller de l’avant (et encore...), rouler comme un « malade », klaxonner pour tout et pour rien... Mais il a une grosse lacune : il ne peut pas passer la marche arrière. Il ne sait pas reculer. Nous avons été confrontés à ce genre de situation. Un face à face entre Chouchou et un break Toyota. Le p’tit gars a mis trois bonnes minutes à trouver la marche arrière et deux bonnes minutes à effectuer sa manœuvre. Le boulet ! Il faut savoir qu’ici, comme dans de nombreux autres pays, le permis de conduire s’achète ! Pourtant, paradoxalement, ils empruntent des routes pour le moins périlleuses qui ne semblent leur poser aucun souci ! Inconscience ! 🤔

Nous traversons des villages sortis de nulle part... toujours et encore en travaux !

C’est lentement et prudemment que nous avançons dans le canyon jusqu’à ce qu’il s’élargisse et devienne plus « hospitalier ».

14 heures : nous prenons nos quartiers à Caraz dans un mini-camping engazonné où nous cohabitons avec quatre autres couples de voyageurs allemands.

 

30 octobre 2018. La lagune Paron

C'est à la première heure et de bonne humeur que nous partons en direction de la lagune.

 

 

 

 

 

Après avoir franchi le « péage » et nous être acquitté du paiement (1,50 € par personne), nous « attaquons » 32 kilomètres de piste...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A une vitesse moyenne de 15 km/h, il ne nous faut pas moins de deux heures pour parvenir au lac, c’est dire que le chemin bien que n’étant pas particulièrement exposé n’en est pas moins très cabossé.

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous y voila : 4 200 mètres d’altitude.

La lagune turquoise au bleu laiteux s’allonge, bordée de montagnes abruptes aux cimes enneigées que nous apercevons par intermittence en raison de la couverture nuageuse.

Nous empruntons l’unique sentier en aller / retour qui surplombe l’étendue d’eau, les falaises empêchant de faire le tour. La randonnée ne présente aucune difficulté, sinon celle de l’altitude.

Infos rando :

3 heures 30 de marche

9 km

Altitude mini: 4 165 m

Altitude maxi:  4 210 m

Dénivelé positif : 170 mètres

 

Les deux jours passés au niveau de la mer ont dû « manger » tous mes globules rouges... 😩

🤬de mal des montagnes... On avait prévu de dormir sur les bords de la lagune... Changement de programme, il faut redescendre à une altitude acceptable par mon petit organisme, direction Caraz... à 2 260 m !

 

31 octobre 2018. Yungay, le village martyr

Quelques kilomètres nous séparent de Yungay. Ce village est dominé par le Huascaran, monstre de glace et point culminant du Pérou avec ses 6 768 m.

Flash-Back

Dimanche 31 mai 1970 : 15 heures 23. La terre tremble. L’épicentre sous-marin se trouve à 35 kilomètres du village. Sa magnitude est de 7,8 sur l’échelle de Richter. 54 secondes d’horreur pour les habitants. Mais ce qui suit est encore plus terrible !

 

 

Des blocs de glace et des rochers se détachent de la face Nord du Huascaran. L’énorme avalanche de 910 m de large et de 1,6 kilomètre de long se dirige à une vitesse de 300 km/h sur Yungay. Le village est rayé de la carte.

 

 

 

 

 

 

Seule la statue du Christ qui domine le cimetière,

 

 

 

 

 

 

 

 

une carcasse de bus,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les vestiges de l’église,

 

 

 

 

 

 

et quatre palmiers de la place d'armes qui sont ceints de peinture bleue sont épargnés par l'avalanche meurtrière.

 

 

Yungay compte ses morts. Sur les 23 000 habitants, seuls 300 survivent : ceux qui courent se réfugier sur la colline de la statue du Christ et quelques enfants qui se trouvent à l’écart du village...

Sur la région touchée par le séisme, on dénombre 75 000 morts, 25 000 disparus et 200 000 blessés. Du fait de la secousse et les glissements de terrain induits, il s’agit de la plus grande catastrophe naturelle jamais enregistrée au Pérou.

 

Le site est bien entretenu. Des centaines de rosiers ont été plantés en mémoire des victimes.

La façade de l’église a été reconstruite à l’identique pour se souvenir de la tragédie du 31 mai 1970.

Un nouveau village a été bâti à quelques kilomètres de l’emplacement initial, à l’abri du Huascaran.

Le Pérou étant situé dans une région sismique, il y a chaque année un certain nombre de tremblements de terre dont l’intensité reste faible...

Bon ce n’est pas le moment de « psychoter » sur ce qui pourrait arriver dans les heures ou jours à venir !

On se dirige vers le parc du Huascaran.

Une piste nous mène jusqu’à notre bivouac : une « cerveceria », autrement dit, une brasserie artisanale ou du moins un point de vente situé à 3 500 mètres d’altitude. Qui l’eut cru ! 🤭 

Un container est emménagé en « bar ». Les bières proposées sont toutes très originales. Petite dégustation avant de faire un choix !

Nous sommes les seuls clients et nous passons une super fin d’après-midi en compagnie d’Augusto.

La nuit est calme, noire et un tantinet pluvieuse...

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Commentaires: 4
  • #1

    Laëtitia (mercredi, 07 novembre 2018 11:43)

    Toujours aussi agréable de vous lire....
    J'espère que tout va bien pour vous.
    Gros bisous
    Charles et Laëtitia

  • #2

    Nous deux (mercredi, 07 novembre 2018 13:12)

    Salut tous les deux. Ravis de votre petit commentaire.
    Comment allez vous... pas trop froid au Canada?
    Un prochain voyage en perspective?
    Tout est OK. On est sur Lima et on s’apprête à partir sur Cuzco...
    Bises à tous les deux et à bientôt on espère....

  • #3

    odile et christian (mercredi, 07 novembre 2018 17:10)

    bises à vous deux

  • #4

    Nous deux (mardi, 13 novembre 2018 00:41)

    Gros bisous Odile et Christian...