Des cimes enneigées au désert

Au sud de Lima, s’étend un vaste désert côtier constitué de falaises, de dunes, d’oasis mais également d’étranges merveilles gravées dans la poussière, léguées par des peuples ignorant l’écriture mais maîtrisant les mathématiques et la physique.

 

7 - 9 novembre 2018. Quand une mauvaise préparation de l’itinéraire engendre un « tout petit détour » !

Nous quittons Lima en début de matinée pour rejoindre la jolie ville de Ayacucho située dans la Cordillère des Andes.

On prévoit quatre jours jusqu’à Cuzco : 

Deux jours pour le trajet Lima - Ayacucho (550 km),

Deux autres pour Ayacucho - Cuzco (580 km).

Il nous faut plusieurs heures pour traverser la banlieue Est de la capitale : une succession de villes poussiéreuses, anarchiques, sans aucun charme.

Ensuite, une belle route asphaltée à deux voies très sinueuse empruntée par des centaines de camions nous mène jusqu’à l’Abra Anticona à 4 818 m. Un petit repas pris sur le pouce à l’arrière de Chouchou et nous continuons. Les paysages sont à la fois sauvages et somptueux.

Les parcelles cultivées par les peuples des montagnes ressemblent à des damiers.

Tout va bien dans le meilleur des mondes... pour l’instant !

La soirée se passe tranquille et sereine, avec l’accord du proprio, sur un grand terrain engazonné.

La journée s’annonce belle. Nous devrions dormir à Ayacucho ce soir...

Trois heures plus tard : la belle route asphaltée à deux voies se transforme petit à petit. Le goudron alterne avec la terre... Aïe aïe aïe 😲... On s’est fait prendre une fois... pas deux... La « piste » se rétrécit maintenant... falaise à gauche, précipice à droite... On connaît, on a donné... On se renseigne auprès d’un conducteur de camion... La douche froide... A quelques kilomètres de là, des travaux empêchent tout passage de véhicule de 6 heures à 17 heures !

Le ciel est gris ☁️. Le tonnerre gronde dans les montagnes ! 🤬...

Dilemme : attendre et continuer de nuit ou rebrousser chemin... sachant que nous avons déjà parcouru 350 km depuis Lima...

On étudie la carte, l’itinéraire qu’il nous reste à effectuer jusqu’à Ayacucho... 200 kilomètres... 😱

On vérifie les indications laissées par des voyageurs sur ce trajet... et on le voit, ce triangle ⚠️ qui nous avise d’une difficulté.

Concertation, réflexion… Esprit de conservation... D'autant que le bord des routes nous rappelle en permanence leur dangerosité !

On s’est vraiment fait peur dans la Cordillère Blanche et on ne veut pas renouveler l’expérience.

De plus, en lisant le Petit Futé, on s’aperçoit que les bus mettent 23 heures pour parcourir les 580 km qui séparent Ayacucho de Cuzco. Erreur de frappe ou réalité ! On ne le saura jamais !

C’est décidé, on rebrousse chemin ! Cela nous permettra d’apprécier le paysage dans l’autre sens 😕. On va donc longer la côte Pacifique, cela nous fera des vacances !

Bilan de l’opération : un détour de... 700 kilomètres pour rejoindre Cuzco...

Le lendemain, nous arrivons enfin sur la Panaméricaine. Plus de montagnes enneigées, plus de problèmes liés à l’altitude, on est dans un vaste désert qui s’étend sur des centaines de kilomètres.

Le paysage pourrait être joli s’il n’y avait tous ces déchets et gravats qui jonchent le sol...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est en fin d’après-midi que nous débarquons à Paracas, au sud de Pisco, connu pour la boisson emblématique du même nom.

On trouve refuge sur une plage pas trop « cracra » à proximité du Yacht club. Le coin est tranquille, paraît « safe » et on a la bénédiction du gérant du club. What else !

Ce petit port de pêche, pas dénué de charme, s’est converti en un point de départ idéal pour explorer les alentours.

 

10 novembre 2018

La réserve de Paracas est devenue, au fil des ans, un incontournable du Pérou.

Et on comprend pourquoi en pénétrant dans le parc. La route tout d’abord, la piste ensuite cheminent dans une région désertique au milieu de paysages à couper le souffle. Privée de toute végétation, cette immensité de sable côtoie les eaux limpides de l’Océan Pacifique.

Des montagnes aux teintes ocre ou rouge en fonction de la luminosité et des falaises impressionnantes complètent le tableau.

Les couleurs du ciel, de l’eau, de la terre et du sable sont tout simplement SUPERBES.

De belvédère en belvédère, nous arrivons au lieu-dit La Cathédrale. Ce rocher, célèbre pour sa forme, n’a plus rien d’une cathédrale suite au tremblement de terre qui a ravagé la région en 2007.

Et que dire des mouettes qui prennent leur envol dès notre arrivée... 🥰

Tout au bout de la piste, se trouve un petit port de pêche. Les pélicans sont au rendez-vous, impatients de déguster les restes de poissons.

Peut-on rêver mieux pour pique-niquer !

Nous quittons non sans regret la réserve de Paracas direction Huacachina, une oasis de verdure au milieu du désert.

Nous arrivons en fin d’après-midi dans un village entouré d’immenses dunes de sable et construit autour d’un petit lac bordé de palmiers. Les locaux y barbotent. Pourtant, l’eau stagnante ne nous invite pas à la baignade. On préfère éviter les problèmes !

On a l’impression que tous les touristes se sont donnés rendez-vous à Huacachina. Et là... surprise ! 😱 Des buggy alignés attendent les clients pour les emmener sur les dunes. On se croirait dans Mad Max. Ces engins bruyants « ratissent » le sable à toute allure emportant par dizaines des touristes avides de sensations fortes !

« Pobre Naturaleza » ! L’ambiance est assez particulière. Nous sommes partagés entre la négation de cette activité qui ne respecte absolument pas la nature et l’envie de nous laisser tenter par un tour de buggy.

La nuit portant conseil, nous aviserons demain au lever du soleil.

 

 

 

Nous retrouvons nos amis voyageurs, les « Luclauvi ». Ils ont garé leur camion dans l’enceinte d’un écolodge... qui dispose de la piscine et de tout un tas d’activités... Vu notre arrivée tardive... nous stationnons chouchou à quelques mètres de l’entrée à l’extérieur du complexe et passons une excellente soirée en leur compagnie « dans » la cuisine ouverte de l’écolodge...

 

 

 

 

 

 

 

Sacrées couleurs mais excellent quand même !

 

11 novembre 2018. Brice de Nice, ça farte 🤙

Par curiosité, autant pour voir ce qu’il y a derrière ces murs de sable que pour avoir la sensation de rouler à vive allure sur ces étendues accidentées, nous nous laissons convaincre par l’un des rabatteurs.

7 heures : aucun touriste à l’horizon, nous allons avoir les dunes pour nous seuls. C’est dans un boucan d’enfer que nous quittons notre emplacement. Bonjour la pollution ! Il est toutefois hors de question de s’autoflageller pendant les 50 minutes que va durer notre « expédition » !

Punaise, ça dépote ! Le pilote met les gaz. L’engin n’éprouve aucune difficulté pour monter et descendre les dunes monstrueuses qui se dressent devant nous ! Le paysage se résume à du sable à perte de vue. C’est magnifique ! Nous sommes seuls !

Le pilote, bien rodé au tourisme nous demande de prendre la pose...

C’est le moment de surfer sur le sable... On s’allonge, on serre les coudes... Je m'élance puis Brice de Nice s’élance à son tour sur sa planche, cheveux au vent ! 🤣 Ça farte un max ! 🤙 On s’éclate comme des fous... Bon OK, il ne nous en faut pas beaucoup !

Voilà qu'elle se prend pour Pamela Anderson !

On aimerait prolonger l’instant mais il faut rentrer, le pilote doit trouver d’autres clients qui prendront la pose et s’élanceront à leur tour allongés sur leur 🏄‍♂️ pour dévaler les murs de sable...

Chouchou serait-il capable de faire la même chose ? En tout cas, pas avec nous... car on se serait ensablé dès la sortie du parking ! 🤣

 

Nazca

8 heures. Notre « épopée fantastique » terminée, nous reprenons notre route, en direction des lignes de Nazca.

La région est connue dans le monde entier pour ses géoglyphes. C’est en effet, ici dans le sable du désert, qu’ont été tracées les mystérieuses lignes qui ont suscité tant de polémiques scientifiques (calendrier astral) et de divagations liées au surnaturel (pistes d’atterrissage pour vaisseaux spaciaux…).

Inscrit sur la liste du Patrimoine Culturel de l’Humanité depuis 1994, ce complexe archéologique, formé d’un immense réseau de lignes et de dessins d’animaux et de plantes attribué à la culture Nazca, est pour le moins mystérieux... Ces lignes, qui couvrent une surface de quelque 350 km², ont été découvertes en 1939. Elles ont ensuite été étudiées par Hans Horkheimer et Maria Reiche, cette dernière y ayant consacré 50 années de sa vie.

Il semblerait que les traits aient été tracés après qu’on eut écarté les cailloux et le sable. D’après les analyses de céramiques trouvées sur le plateau, cette œuvre gigantesque aurait vu le jour entre 300 av. J.-C. et 800 de notre ère.

 

Flash-back

2005. Nous avons vaguement entendu parler des lignes de Nazca. Pour mieux appréhender les traces dessinées sur le sol, nous choisissons de les survoler.

Vu leur taille, de 15 à 300 mètres pour les figures et 10 kilomètres pour certaines lignes, on comprend pourquoi elles ne sont visibles que du ciel ! 

On se demande comment des hommes ont pu tracer des formes gigantesques aussi parfaites il y a ... 2 000 ans ! 🤔 Et dans quel but ? 

Malheureusement, à ce jour et malgré de nombreuses études scientifiques, aucune explication satisfaisante n’a été donnée pour la signification de cet ouvrage sans équivalent.

 

 

 

Aujourd’hui, nous nous contentons de grimper sur le mirador (12 m) pour apercevoir l’arbre, la main et le lézard (qui est coupé en deux par la Panaméricaine). 😦

Nous sommes convaincus maintenant que seul le survol du site permet de se rendre compte de l’immensité et de la beauté des célèbres lignes de Nazca.

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Commentaires: 1
  • #1

    odile et christian (vendredi, 16 novembre 2018 16:47)

    belle suite d ' aventures bisous