En route vers Chiloé, mélange de Bretagne, d'Irlande et d'Alaska

Malgré tous les ennuis de ces dernières semaines, nous ne pouvons abandonner pour quelques problèmes mécaniques. C’est décidé, nous continuons... Ces terres australes ont encore tant de choses à nous offrir.

On a hâte maintenant de découvrir l’île de Chiloé, ses églises, ses villages hors du temps, sa nature sauvage et sa pluviosité « légendaire ». Ce petit bout de terre au nord de la Patagonie Chilienne se montrera-t-il à la hauteur de nos espérances ? 

 

 

 

 

23 - 25 janvier 2019

 

Après avoir passé quelques jours dans la région des lacs et des volcans qui marque les limites nord de la Patagonie, cette immense région peu fréquentée par les hommes, nous retournons à Osorno pour une dernière révision de Chouchou. Nestor teste, ausculte le turbo, l’alternateur, tâte les durites. Tout semble OK malgré ce sifflement persistant jusqu’à ce que le moteur ait atteint sa « température de croisière ». Alors oui, ce bruit « insolite » nous perturbe ! 😏Alors oui, on a une certaine appréhension pour ne pas dire une certaine « trouille » ! Mais Nestor tente de nous rassurer... Il y parvient puisque l’on décide de descendre plus au sud...

Le sublime volcan Osorno en ligne de mire nous dévoile ses courbes parfaites.

Les bivouacs en bordure des lagunes nous réservent de belles surprises et de beaux couchers de soleil.

Une petite balade en bordure du lac Petrohue et ses cours d’eau trépidants... On retrouve l’image que l’on se fait de cette partie du monde. De l’eau, des bateaux, un ciel plombé et un environnement sauvage !

Nous faisons une dernière étape à Puerto Varas, station balnéaire en bordure du lac Llanquihué dominée par les volcans Osorno et Calbuco. Bien que sympathique, cette petite ville n’a toutefois pas le charme de Pucon.

Depuis quelques jours, on se dit que l’Amérique du Sud n’a pas été colonisée que par les espagnols et les portugais mais par quasiment tous les européens. Nous sommes très éloignés des Plazzas de Armas des autres pays d’Amérique Latine. Ici, l’influence germanique est bien réelle. En admirant son église et ses dômes rouges, on se sent comme transportés en Bavière...

On adore la sculpture moderne de la femme aux bras levés sur le bord du lac...

Décidément, cette partie du Chili nous réserve bien des surprises !

 

 

 

26 - 31 janvier 2019. Simplicité, rusticité couleur, bois... et point 0 Sud de la Panam...

C’est en milieu de journée et sous un ciel d’une limpidité inespérée que nous nous présentons à Pargua pour un embarquement immédiat à bord du ferry qui relie « le continent » à l’île de Chiloé par le canal de Chacao. On devrait plutôt parler de l’archipel de Chiloé puisque composé d’une « grande île » et d’une quarantaine d’îles plus petites.

Nous voici sur la deuxième plus grande île d’Amérique du Sud après la « Terre de Feu ».

Chiloe est une terre de pêcheurs comme en témoignent les innombrables petits ports qui constellent ses côtes...

Les produits de la mer sont à l'honneur, les marins aussi ! LOL.

 

 

 

 

 

 

Malgré un calme relatif, les sirènes et les panneaux « alerte Tsunami » nous rappellent que l’île est sujette aux sautes d’humeur de notre terre mère !

 

Les églises sont l’une des principales attractions de Chiloé

Construites entièrement en bois, elles ont été édifiées entre le XVII et XVIIIe siècles alors que les îles sont aux mains des espagnols. Mélange de la culture jésuite européenne et des traditions des peuples locaux, elles peuvent résister au climat océanique et très pluvieux de l’archipel.

Sur les quelques trois cents églises de l’île, seize sont inscrites au Patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO. En effet, selon cet organisme, « Les églises de Chiloé constituent un exemple unique en Amérique Latine d'architecture religieuse en bois ».

Elles ne ressemblent à aucune des églises visitées durant nos derniers mois de voyage. Chacune a son charme, sa particularité, ses couleurs... mais elles sont toutes ravissantes.

 

Ah, les maisons chilotes...

Décidément, le bois est à l’honneur dans la culture. Toutes les maisons sont bâties avec ce matériau et recouvertes d’écailles ou de lattes, peintes ou à l’état brut. Certaines présentent un aspect délabré, le bois ayant tendance à éclater et à se déformer. Les intérieurs semblent modestes mais coquets et confortables comme dans beaucoup de pays où les conditions de vie sont rudes.

 

Un déménagement pas banal...

Mais ce qui nous surprend le plus et ce qui est à peine croyable, c’est la tradition chilote appelée la « Minga ». Pas question de faire les cartons... c’est la maison toute entière que l’on déplace... d’un terrain à l’autre, par voie terrestre ou par voie maritime si besoin... Plus qu’un déménagement c’est le travail de toute une communauté qui se termine par un repas pris en commun, repas au cours duquel est servi le traditionnel Curanto à base de viande, de fruits de mer, de pomme de terre, le tout cuit à même le sol...

C’est en visitant la maison de l’écrivain, explorateur Francisco Coloane (le Jack London de l’Amérique du Sud) que nous prenons conscience du chantier titanesque que représente une « minga ». La maison de l’auteur chilote a été déplacée il y a huit ans de cela... et c’est dans cette maison que nous nous trouvons aujourd’hui...

Nous ne pouvons cependant assister à cette coutume chilote... car ces événements tendent à disparaître... En revanche, pour le Curanto...

 

Les maisons sur pilotis...

Autre élément du décor de Chiloé, ce sont les fameux palafitos, notamment ceux de Castro, sa « capitale ». Arborant des couleurs vives, ces maisons sur pilotis permettent d’occuper au maximum les rives, sans préoccupations des marées. Leurs piliers, construits en bois ultra-solide, sont conçus pour osciller au gré des marées, sans jamais flancher...

 

Magellan (navigateur portugais) ou Humboldt (explorateur allemand) ?

Depuis que nous sommes au Chili, hormis les lions de mer, nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux. Chiloé nous permet d’approcher au plus près des colonies de 🐧 qui daignent se montrer à cet endroit chaque année de septembre à mars.

La réserve de « pingüineras de Puñihuil » constituée d’un ensemble d’îlots accessible en bateau est l’un des rares endroits au Chili où cohabitent deux espèces de manchots, ceux de Magellan et ceux de Humboldt.

La réserve fait partie d’un projet d’écotourisme qui met l’accent sur l’équilibre entre tourisme et bien être des « stars ». Il semblerait que le nombre de visiteurs et de bateaux soit limité ainsi que le temps d’observation...

Nous hésitons puis, finalement, nous tentons de découvrir la différence entre les deux types de manchots…

A première vue, tous ces petits animaux à plumes sont identiques. Ils ont tous une petite tête noire et blanche. La seule chose qui les différencient est le nombre de bandes noires sur le poitrail : une pour les « Humboldt », deux pour les « Magellan »... En revanche, ils ont un point commun : les deux espèces sont toutes deux menacées d’extinction...

Un couple de cormorans au début de l'union... et au bout de vingt ans de mariage !

Cygnes au cou noir.

 

« El muelle de las almas »

La nature est sauvage enfin... El Muelle de las Almas (la jetée des âmes) fait partie des randos incontournables de l’île...

 

« Selon la légende, quand une personne meurt, son esprit doit se rendre dans ce secteur et appeler le Tempilkawe, personnage mythique qui vient dans son radeau d'écume et prend l'âme du défunt, percevant son salaire en pierres précieuses. Mais la légende raconte aussi que si une personne entend les âmes, elle ne doit pas essayer de communiquer avec elles et ne jamais les appeler, car dans ce cas, après un an, la mort la recherchera et la tuera ».

 

Autant dire que nous n’avons pas chercher à rentrer en contact avec qui que ce soit...

Mais arrivés au terme du sentier… des dizaines de chilotes attendent pour prendre la pose sur le ponton de bois qui s’élance vers l’océan...

Les falaises sont belles, la vue sur l’océan superbe... mais l’affluence de touristes gâche un tantinet l’instant...

Alors non, nous n’attendrons pas des heures pour une photo... Nous profitons du panorama...

Juste en contrebas !

 

Bivouacs

Celui improvisé à l'aérodrome de Castro, la capitale de l'île !

Un autre sur la petite île de Qinchao en bordure d'un bras de mer.

 

 

 

 

 

Un troisième en bordure de l'Océan Pacifique.

L'artisanat local à base de laine nous rappelle la rigueur du climat !

 

Le bonheur est parfois si simple...

La route 5, autrement dit... la Panaméricaine, parcourt la grande île selon un axe Nord / Sud sur environ 200 kilomètres pour s’achever ou commencer dans le village de Quellon qui marque le kilomètre 0 Sud de la route mythique.

C’est avec une émotion non dissimulée que nous débarquons ce jour 29 janvier 2019 à 21 heures sur ce point si particulier de notre itinéraire !

Même si l’endroit n’a rien d’exceptionnel nous sommes heureux… très heureux… d’y être parvenus !

La météo nous a gratifié d’un relatif beau temps dans ces terres australes
où la pluie s’invite plus de 300 jours par an !

Tout ici respire la ruralité, la simplicité, la rusticité et la chaleur humaine... et c’est pour tout ça que l’on t’aime.

Bye bye Chiloé...

TU n’as pas de besoin de maquillage. Surtout ne change rien, TU es très belle !

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Commentaires: 2
  • #1

    JEAN-LUC (vendredi, 01 février 2019 13:13)

    merveilleuses photos, une vidéo pleine de pédagogie comme tu connais MUMU. MERCI pour tout. Bonne suite KENAVO. AMITIES JL J

  • #2

    Nous deux (lundi, 04 février 2019 19:26)

    Jean-Luc merci à toi ... non à vous... d’etre toujours présents ... d’etre à nos côtés, même si loin...
    On vous embrasse