La Carretera Austral

La Carretera Austral est bien connue des voyageurs, à pied, à vélo et motorisés. Anciennement appelée « Carretera Pinochet », elle a été initiée en 1976 et réalisée par le général du même nom pour relier les communes des régions les plus reculées du sud du Chili, jusque-là isolées et mal desservies.

Longue de 1 200 kilomètres, cette « route » mythique commence à Puerto Montt et se termine à O Higgins.

Avec 500 kilomètres d'asphalte, le reste en piste, elle est ponctuée de quelques arrêts incontournables.

 

31 janvier - 6 février 2019. La « Carretera Austral » en Patagonie chilienne

Après notre escapade sur la jolie île de Chiloé, nous embarquons à 6 heures du mat pour rejoindre le « continent ».

Le ciel est plombé, un vrai temps patagon !

 

 

 

Au cours de la traversée, nous faisons la connaissance de Patrick et Denise, un couple des Yvelines qui voyage à bord d'un Defender : « Grodef » ! Partis de Montevideo en Uruguay en octobre 2018, ils comptent rejoindre Ushuaia dans les semaines à venir. Nous allons pouvoir faire un bout de chemin ensemble !

 

 

 

 

 

Après quatre heures de navigation, nous voici parvenus à Chaiten.

C’est ici que commence notre aventure sur la « Carretera Austral ».

 

Le parc Pumalin, son volcan et ses glaciers...

Ce superbe parc naturel est né de l’initiative privée portée par l’américain Douglas Tompkims, le cofondateur de la marque North Face, célèbre dans le monde entier pour ses vêtements et accessoires de sport. Amoureux des grands espaces et de la Patagonie, il acquiert des terres abandonnées par leurs propriétaires. Son achat vise à interdire toute nouvelle exploitation.

Décédé en 2015 au cours d’une expédition en kayak en Patagonie Chilienne, et selon son souhait, sa veuve est en train de léguer ce petit bijou au Chili. Il est à noter que l’entrée du parc est gratuite... contrairement aux autres parcs chiliens...

Merci Monsieur Tompkims et Madame pour avoir fait de ces terres inhospitalières un parc naturel de toute beauté accessible à tous !

 

31 janvier et 1er février 2019. Le volcan Chaitén

 

2 mai 2018 : la petite ville de Chaiten voit son destin changer. Le volcan éponyme, endormi depuis 9 400 ans et considéré comme éteint, se réveille brutalement obligeant plusieurs milliers de personnes à être évacuées. La colonne terrifiante s’élève à plus de 30 kilomètres de haut. Le village est recouvert d’une importante couche de cendre. Il est également dévasté par l’emballement du Rio Blanco dont le lit est bouleversé...

Pendant plus d’un an et demi, les caprices du Chaitén empêchent les habitants de revenir sur les terres dévastées...

Depuis, l’activité du volcan est revenue sous un seuil d’alerte acceptable. La vie reprend son cours... dans cette petite localité du « bout du monde »...

 

En stationnant Chouchou sur le parking au pied du volcan, nous remarquons immédiatement la propreté et le soin apporté à l’environnement. Nous ne sommes nullement surpris... Le proprio n’est-il pas un « gringo » ?

 

 

 

Ce volcan est là, juste devant nous... Vu la couverture nuageuse, nous avons du mal à l’apercevoir. Pourtant, quelques éclaircies nous permettent de le deviner. Il n’a ni le cône parfait du Villarica, ni l’aura du Cotopaxi et il n’explose pas toutes les 25 minutes comme le Fuego, pourtant les fumerolles qui s’échappent en permanence de ses flancs nous donnent envie de l’approcher d’un peu plus prêt.

Le Chaiten ne semble présenter aucun danger dans l’immédiat et nous invite à la randonnée...

 

 

Dès 8 heures, nous nous élançons sur le sentier parfaitement balisé qui grimpe sans discontinue. Au départ, nous sommes accueillis par une forêt humide. La végétation est luxuriante. Quelques arbres morts, vestiges de la dernière éruption, émergent peu à peu de cette étendue dense et verdoyante.

En prenant de l’altitude, le panorama sur la vallée est saisissant.

A l’approche de la caldeira, le sentier devient un peu plus pentu mais rien d’insurmontable. Le brouillard nous enveloppe. La végétation fait alors place à un paysage nu et désertique recouvert de cendres grises.

Encore un petit effort et nous y voici.

Le ciel se dégage comme par enchantement et laisse apparaître le dôme de lave qui s’est formé suite à l’éruption de 2008. Les lagunes qui s’étalent à ses pieds prennent des teintes bleutés et vertes ! On n’a aucune peine à comprendre pourquoi il est impossible de descendre dans la caldeira et de gravir le dôme du Chaiten ! Le sol instable, la pente très raide et les fumerolles qui s’échappent de ses flancs sont la preuve de l’activité du géant. Le dôme toujours en formation est susceptible de s’éveiller à tout moment...

Info rando :

5,6 kilomètres

4 heures 30 (avec les arrêts)

Dénivelé positif : 650 mètres

 

2 février 2019. Le « Sendero Ventisquero El Amarillo »

Quand on circule dans le parc Pumalin, on a l’impression d’évoluer sur un Green tant l’herbe est rase, verte et d’une propreté immaculée. Grodef talonne Chouchou... Ils s’entendent bien ces deux lascars ! 😊

 

 

 

Après une vingtaine de kilomètres de piste en gravier, nous voici arrivés dans le camping digne d’un ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️, doté toutefois de douches... glaciales ! Mais peu importe, le ciel est bleu, la température plus qu’agréable, la vue sublime et le coin repas 😘, tout cela pour la modique somme de... 0 pesos ! What else ! Une fois de plus, les USA se montrent à la hauteur ! Merci Douglas ! 😉

Le départ est matinal pour deux raisons : la température quasi caniculaire en ce mois de février et la longueur de la randonnée.

Le sentier balisé suit les courbes de la rivière.

Dès le début, nous apercevons le volcan Michinmahuida et son immense glacier ! Il semble proche mais se trouve à une dizaine de kilomètres. Illusion d’optique !

La marche se fait dans très bel environnement d’eau et de sable. Des arbres morts, témoignages des éruptions passées, jalonnent notre itinéraire.

Quelques passages méritent toutefois une légère attention. La température de l’air a beau être douce en ce début de matinée, celle de l’eau n’en demeure pas moins très fraîche. La marche présente très peu de dénivelé.

Quelques kilomètres de forêts humide avec certains passages emménagés nous emmènent en trois heures et demie au terme de notre rando. Nous pouvons alors admirer l’impressionnante masse glaciaire du volcan Michimahuida et son glacier El Amarillo...

Le retour s’avère plus délicat en raison de la chaleur qui nous écrase.

Infos rando :

22 kilomètres

7 heures (avec les arrêts)

Dénivelé positif : 270 m

 

 

 

3 février 2019. Le Parque Nacional Queulat.

« Mirador Ventisquero Colgante »

En continuant plus au sud de la Carretera Austral, on fait une petite halte dans le Parque Nacional de Queulat... payant celui-là, puisque national !

On accède au sentier après avoir traversé un pont suspendu.

Bien tracé et accessible bien que légèrement raide, le sentier débute dans une forêt humide. Il permet d’accéder en une heure à un belvédère d’où la vue sur le glacier suspendu est juste magnifique.

Les cascades dégringolent de plus de 200 mètres.

Dans un vacarme étourdissant, des gigantesques blocs tombent fréquemment de cette immense masse de glace et viennent s’écraser en contrebas dans le bassin.

Infos rando :

7 kilomètres

3 heures 30 (avec les arrêts)

Dénivelé positif : 400 m

 

Les balades se suivent mais les « bouts de chemin » nous réservent des surprises bien différentes.

Cela fait maintenant plusieurs jours que nous roulons sur l’un des tronçons asphaltés de la « Carretera Austral ». De part et d’autre, des sommets enneigés, des prairies, des cours d'eau aux eaux turquoise, des formations rocheuses extraordinaires...

 

 

 

... mais ce qui nous comble le plus, outre le bon état de santé de Chouchou, c’est sans aucun doute cette tempête de ciel bleu qui « sévit » actuellement dans l’une des zones les plus rudes de la planète. Le thermomètre flirte même avec les 40 °C à 18 heures. Du bonheur à l’état pur ! 😁 

 

 

500 kilomètres après avoir quitté Chaiten, la « jolie petite route » se transforme en une piste graveleuse. Puis les vaguelettes que l’on appréhende tant font leur apparition. On hait, on exècre, on 🤮 la tôle ondulée. La mécanique est mise à rude épreuve. On a mal au ventre pour Chouchou ! 🥴Tout vibre, tout tremble, des tonnes de poussière sont projetées, poussière qui s’immisce subrepticement dans notre intérieur ! 🤢 

 

 

 

 

 

 

 

 

On limite les « dégâts »... L’enfer de l’automobiliste, enfin pour nous ! 😤Mais pas que, puisque plusieurs véhicules, les pneus littéralement explosés, sont stationnés en bordure de la carretera... sans parler d’une sortie de route et d’un pare-brise éclaté ! 

Fort heureusement les lagunes aux couleurs surnaturelles nous feraient presque oublier la piètre qualité de la piste.

 

6 février 2019. La cathédrale de Marbre où comment la nature crée des endroits magiques !

Après un bivouac au bord de l’eau...

...

nous débarquons vers 8 heures à Rio Tranquillo, petit village de 500 âmes qui porte bien son nom. Situé en bordure du Lago General Carrera (Chili / Argentine), 2ème plus grand lac d’Amérique du sud après le lac Titicaca (Pérou / Bolivie), c’est d’ici qu’ont lieu les départs d’excursion pour l’une des curiosités de la région : la Capilla de Marmol, en français « la Cathédrale de Marbre ». Les avis sont partagés…

On souhaite se rendre sur site dès les premières heures afin de bénéficier d’une luminosité optimale.

Les agences se « disputent » les clients. Tarif unique pour une balade d’une heure et demie : 13 € / personne. Rendez-vous est pris pour un départ à 9 heures.

 

Accompagnés de six autres touristes et après avoir revêtu nos gilets de sauvetage, nous nous présentons à l’embarcadère.

C’est parti !

Nous parvenons très rapidement aux falaises de marbre érodées, creusées et polies par les eaux du lac. On découvre alors des voûtes, des grottes, des îlots, le tout surplombant les eaux turquoise ! Les couleurs sont sublimées par les rayons de soleil qui pénètrent dans les cavités !

Les photos parlent d’elles-mêmes... C’est magique !

 

 

 

 

 

Un petit Chouchou de l'armée chilienne !

 

 

Sachant qu’il nous reste 160 kilomètres de piste pour rejoindre la frontière Argentine nous décidons de quitter Rio Tranquillo. Malheureusement un incendie nous en empêche. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que la circulation est rétablie. La visibilité est quasiment nulle, obstruée par la poussière du cortège de voitures enfin libérées mais également par les fumées de l’incendie dont nous apercevons les flammes à quelques mètres de nous !

 

 

 

 

Enfin sortis de ces désagréments et vu l’heure qui avance, nous établissons notre bivouac en bordure du lac en contrebas de la piste. La vue est superbe...

Nous quittons peu après la Carretera Austral... après l’avoir empruntée sur près de 700 kilomètres !

Nous ne souhaitons pas nous aventurer plus au Sud en empruntant cet axe. Le village de O Higgins est un cul de sac et il nous faudrait rebrousser chemin sur des centaines de kilomètres de chemins non asphaltés... pour retrouver notre itinéraire jusqu’à Ushuaia.

La piste que nous empruntons s’apparente maintenant à un parcours de montagnes russes. Elle s’élève pour nous offrir une superbe vue sur les eaux bleu turquoise dominées par les cimes enneigées de la Cordillère, puis redescend au niveau du lac...

La fin de notre itinéraire nous réserve une merveilleuse surprise : « la laguna Verde » constellée d’îlots qui semblent flotter sur les eaux !

Nous voici arrivés aux postes frontières de Chile Chico... Les formalités ne devraient être que routines... à part que cette fois, nous avons paumé le document concernant l’importation temporaire de Chouchou au Chili.

Il faut dire que le 27 novembre dernier, en rentrant dans le pays, nous étions « légèrement » perturbés par notre durite perforée, par le contrôle dans les règles de l’art des douaniers (notre demi oignon qui a fini à la poubelle...) 😱

On ne rigole pas avec la douane chilienne. On cherche, on vérifie dans les entrailles de Chouchou... Nada... Tant pis on s’y jette, on verra bien !

Et évidemment, la première chose que nous demande notre interlocutrice... c'est le document concernant l’importation temporaire de Chouchou ! On joue les ahuris ! 🤔On s’interroge, on s’inquiète... on fait mine de chercher dans le paquet de feuillets que nous avons dans les mains sachant pertinemment que nous n’avons pas ce document ! 😏 Verdict... avec le numéro d’immatriculation, le passage en douane est retrouvé. Le document imprimé, signé et tout est OK... Plus de peur que de mal ! 😁 

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Commentaires: 7
  • #1

    Emilio (samedi, 09 février 2019 02:26)

    Que hermoso, maravilloso! Y muy buena narración, me imagino viajando en mi chouchou de juguete!! Con Ustedes, muchos cariños y suerte franceses locos !!

  • #2

    MC 34 (samedi, 09 février 2019 12:14)

    No son locos!!!�
    Son unicamente franceses ���.

  • #3

    Nous deux (samedi, 09 février 2019 12:28)

    Hola Emilio,
    Muchas gracias por tu mensaje. Feliz que te gusta leer el blog... un abrazo muy grande.
    Los dos locos � de ��!!!

  • #4

    Nous deux (samedi, 09 février 2019 12:30)

    MC: no sabemos si todos los franceses son locos... pero tal veces pensamos que nosotros... si ! �

  • #5

    odile et christian (samedi, 09 février 2019 13:41)

    ONREVE ENCORE BISOUS A VOUS DEUX

  • #6

    Nous deux (samedi, 09 février 2019 18:38)

    Merci Odile et Christian. On vous fait d'énormes gros bisoussssssss

  • #7

    Lhotelier (dimanche, 10 février 2019 09:25)

    Merci bonne route.