Le Parc national Torres del Paine

Le Parc national Torres del Paine, au sud de la Patagonie, est l’un des parcs les plus beaux du Chili. Réputé pour ses montagnes immenses, ses lagunes, ses vallées, ses glaciers et sa pampa dorée, le parc abrite bon nombre d’animaux comme les guanacos, les tatous, les condors, les nandous... mais aussi l’insaisissable puma. Parmi les sites les plus emblématiques figurent les trois tours de granit qui ont donné leur nom au parc et les pics en forme de cornes appelés Cuernos del Paine.

 

Décembre 2000.

Malgré une météo quelque peu capricieuse, c’est chargés comme des mules, un sac de 20 kilos sur le dos, que nous nous lançons dans le trek « phare » du parc. Celui que l’on appelle le « Circuit O », fait le tout du massif.  Sept grosses journées de marche, des bivouacs de rêve, des points de vue à couper le souffle sur le gigantesque glacier Grey mais également un brouillard qui s’invite et nous prive de la vue sur l’une des curiosités : les Torres. Nous nous jurons d’y revenir plus tard... pour voir ce qui se cache « derrière les nuages ».

 

Retourner dans le Parc national Torres del Paine était donc l’une des priorités de notre voyage.

La logique voulait qu’on le visite avant de descendre en Terre de Feu. Mais les prévisions météo particulièrement alarmistes nous en ont dissuadé et les inondations qui ont suivi nous ont conforté dans notre décision. Suite aux pluies torrentielles, certains sentiers ont été fermés et les randonneurs évacués !

 

26 février 2019

 

C’est donc en remontant d’Ushuaïa, après un petit détour de quelques 300 kilomètres que nous faisons une halte au Parc National Torres del Paine !

Après nous être acquittés du droit d’entrée pour le moins onéreux pour les touristes étrangers (21 000 pesos soit 28 € par personne pour une durée illimitée, le triple du prix payé par les locaux...🤔, nous franchissons les barrières du parc chilien le plus célèbre.

C’est avec un réel plaisir que nous parcourons les centaines de kilomètres de pistes non asphaltées. Les pistes principales sont plutôt bonnes. Certains tronçons sont légèrement plus difficiles mais l’intégralité du réseau est bien entretenue.

Les sommets spectaculaires de las Cuernos del Paine sont visibles d’un peu partout. Les trois sommets sont très caractéristiques de par leur forme… (ils ressemblent à des cornes) et de par leur couleur puisqu’ils sont coiffés d’une couche sédimentaire noire alors que la roche au-dessous est claire !

 

27 février 2019. Glaciers, lacs, montagnes, cascades, pampa...

De petites randonnées d’une à deux heures ponctuent notre itinéraire.

C’est en prenant de la hauteur que l’on accède à des panoramas à couper le souffle sur les Cuernos et le magnifique lac Péhoé à la couleur bleu laiteuse.

De petites cascades jamais très hautes jalonnent la piste. Nous profitons du superbe parking de la cascada del Paine, presque désert, pour pique-niquer...

 

 

 

 

 

 

 

 

... mais pas que...

C’est à la Laguna Azul, au milieu de nulle part mais avec l’aval des gardes du parc que nous établissons notre « campement » sur un emplacement de rêve ! Il n’y a pas de vent, il ne fait pas froid et la vue est superbe... Todo es perfecto !

 

 

 

 

 

28 février 2019. La laguna Amara

Aujourd’hui, c’est détente. On en profite pour se refaire une beauté. Notre salle de bain va nous paraître bien pâlotte et étroite dans quelques semaines !

On parcourt inlassablement les pistes.

Les rares estancias que l’on remarque ont, pour la plupart, été construites au début du XXe siècle. L’élevage intensif a été terrible pour la faune et la flore, les fermiers brûlant la terre pour favoriser la croissance de leur cheptel. Ces estancias ont été, depuis la création du parc en 1959 réhabilitées à des fins touristiques.

Nos pneus se dirigent vers la Laguna Amarga. Les sommets se reflètent dans ses eaux calmes.

En fin d’après-midi, nous stationnons Chouchou sur le parking du centre d’information du parc situé au départ de la randonnée des « Torres ». Demain matin, au lever du jour, on décidera de l’opportunité ou pas de monter tout là-haut en fonction de la météo...

 

 

 

 

1er mars 2019. THE rando : les « Torres » !

: 06 heures 30 !

Quelques nuages voilent le ciel mais rien de très inquiétant ! Les lumières sont sublimes ! C’est aujourd’hui que l’on va savoir ce qui se cache « derrière les nuages » ! 😉

On n’a nullement envie de se retrouver coincés entre deux groupes de vingt personnes.

« Sorry. Por favor. Disculpe. Pardon. Merci... ».

On ne veut surtout pas que notre plaisir soit gâché par les flots de touristes déposés par les bus.

8 heures. On se met en route deux bonnes heures avant le « gros de la troupe ».

Après deux kilomètres, nous attaquons les choses sérieuses !

On emprunte un sentier à flanc de montagne... Ça monte beaucoup, ça descend très peu...

 

 

 

 

 

 

 

 

On découvre la seule chose gratuite au Chili ! 😂

10 heures 15. Un panneau annonce la couleur « 45 minutes. Ne pas franchir après 16 heures ». On aborde la partie la plus raide de l’itinéraire, un immense pierrier balisé à l’aide de piquets. Ça grimpe sec mais en levant la tête on devine ce qui nous attend. Le ciel est toujours limpide.

Ce n’est pas le moment de « flancher »... It’s now or never ! Allez, encore un petit effort, ne pas ralentir l’allure ! On se sent des ailes... c’est presque au pas de course que l’on parcourt les derniers mètres...

11 heures. C’est gagné ! On se regarde souriants et le regard brillant d’émotion ! Nous y sommes... Les trois tours granitiques emblématiques du parc, dont la plus haute culmine à 2 850 m, sont là devant nos yeux ébahis. C’est pour elles que nous sommes revenus au bout du monde ! Elles s’élancent vers le ciel telles des fusées qui crèvent les nuages. Sublimes, magnifiques !

Elles se reflètent dans la lagune qui change de couleur en fonction de la luminosité ! Pour nous c’est du vert, elle sera peut-être chocolatée dans quelques heures !

Rester assis, fermer les yeux, respirer, admirer, assister à l’arrivée des nuages qui encerclent les cimes des tours puis se retirent... tenter de graver à jamais ces images dans nos mémoires et ces émotions dans nos cœurs !

12 heures 30. Les premiers groupes arrivent... Un dernier regard avant que les tours ne soient enveloppées dans le brouillard !

 

 

 

 

 

La descente est longue. C’est fatigués mais tout guillerets et satisfaits de notre rando que nous retrouvons Chouchou. Une bonne douche froide donc rapide... à l’abri des regards grâce à notre douche fabrication « maman » et un apéro pour fêter ce que l’on a vu « derrière les nuages » !

 

Infos randonnée « Las Torres »

8 heures (un peu moins de 3 heures de montée avec une très longue pause et une descente en dilettante)

22 kilomètres

Dénivelé positif cumulé 1 180 m

 

Pour notre plus grande joie, la faune est omniprésente dans cette nature préservée.

Des centaines de guanacos, leur petite tête perchée sur leur long cou gracile, leurs grands yeux curieux et leurs longues pattes fines, évoluent en toute quiétude avec l’aisance qui les caractérisent.

 

 

 

Mais prudence, ils ne demandent qu’à cracher sur quiconque les approche de trop près... N’est-ce pas Eric ! 🤣 Tiennent-ils cette faculté de leurs cousins... les lamas ?

On croise deux tatous, ce petit animal qui porte une carapace à poils... Il pourrait ressembler à une tortue mais en beaucoup plus véloce... Il détale et se met à l’abri dans son terrier dès qu’on l’approche !

Le condor andin, seigneur du ciel aime tournoyer au-dessus de nos têtes...

Le caracara huppé, ce rapace de grande taille se déplace très souvent sur le sol à la recherche de nourriture... des cygnes à cou noir et même des flamands roses !

Les nandous, de la famille des autruches, se laissent approcher...

Les renards de Magellan se baladent en toute quiétude sur les bords de piste et dans les lieux plus isolés...

 

1er mars 2019

L’un de nos challenges est toutefois d’apercevoir un puma, cet animal sauvage qui ne se laisse pas approcher facilement. On questionne les gars du parc. On veut tout savoir sur cette espèce emblématique : sa taille, sa couleur, ses terrains de jeux de prédilection... Nous avons peu de chance de le rencontrer... et pour cause... en cinq ans, l’un des gardes en a vu… deux !

Et bien en quatre jours, nous on va essayer d’en voir un ! ☘️ 

Le puma est très rarement observé ou photographié. Cela est dû non seulement à ses mœurs nocturnes mais également à son comportement solitaire et discret. Mais ici, dans le parc, le félin n’est plus chassé. Il est donc moins timide...

Deux zones particulières sont à privilégier. Il faut faire un détour mais nous ne sommes pas pressés. On scrute on observe, on s’arrête, on attend, on monte sur la colline pour avoir une vue à 360°...

Ici un troupeau de guanacos, proies favorites des pumas !

Tournoyant dans le ciel, des condors des Andes, friands de carcasses de guanacos ! Mais le puma se cache et ne daigne pas nous montrer ni son museau, ni le bout de sa queue !

Voilà quatre jours que nous cherchons ! C’est résigné que l’on quitte le parc...

Soudain, deux véhicules arrêtés au milieu de la route... Quelques voitures passent sans s’arrêter ! On sait, pour l’avoir vécu au parc Kruger en Afrique du Sud que ces arrêts ne sont pas fortuits... sauf s’il s’agit d’une pause pipi ! Mais dans le cas présent, cela n'a visiblement pas l'air d'être le cas !

On stoppe Chouchou à quelques dizaines de mètres. On scrute... Il y a quelque chose d’insolite, à quelques mètres... On le devine, on le sait, on le sent !

Les automobilistes quittent les lieux quelques minutes après... On s’approche lentement, ne surtout pas effrayer l’animal... et on LE voit, allongé dans l’herbe ! Il est encore plus grand, plus beau que dans notre imaginaire ! Waouh, le bestiau ! On le pensait « gros chat sauvage ». Il ressemble davantage à une lionne ! Il nous fixe de ses jolis yeux en amande. Il est paisible et nullement effrayé par notre présence. Tantôt somnolent, tantôt aux aguets, les naseaux dilatés par les odeurs de guanacos qui évoluent à proximité ! Il doit être repu pour ne pas les attaquer. Nous restons deux heures, seuls en tête à tête avec « la bête »... Quelques véhicules passent mais aucun ne s’arrête. Personne ne se doute que quelques mètres en contrebas se prélasse le seigneur de la pampa, le magnifique PUMA.

C’est sur cette magnifique image que nous quittons le parc national de Torres del Paine.

 

Adios Chile... Bienvenidos en Argentina

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Commentaires: 3
  • #1

    Bernard (mercredi, 06 mars 2019 06:27)

    MAGNIFIQUE. Cette histoire vraie est si bien contée, illustrée, nous réjouit.
    Le suspect a duré et nous avons été récompensé par des photos d’une rare pureté.
    Merci

  • #2

    Jean-Luc (mercredi, 06 mars 2019 21:28)

    Bernard a tout dit.
    Bravo.
    Merci merci
    Pour la grimpe c'est le col de la Gineste ......�
    Bises bon vent

  • #3

    Nous deux (jeudi, 07 mars 2019 00:51)

    Merci à vous deux!
    Presque la Gineste... JL lol