Uruguay, un petit pays « tranquilo » qui rime avec gaucho

Il ne nous était jamais venu à l’esprit de visiter l’Uruguay, ce tout petit pays coincé entre les  géants que sont l’Argentine et le Brésil. C’est pourtant ici que nous terminerons notre périple avec Chouchou puisque notre compagnon de voyage sera empoté à Montévidéo le 29 mars pour un retour « home » bien mérité !

Quinze jours pour explorer la charmante ville de Colonia, les terres des gauchos et bien d'autres choses encore...

 

13 mars 2019. Bienvenidos en Uruguay

Nous avons deux possibilités pour rejoindre Colonia del Sacramento en Uruguay : soit la voie routière qui passe par le nord de l’Argentine (500 kilomètres) soit le ferry qui rejoint Buenos Aires et Colonia en une heure. Nous optons pour la deuxième solution.

Nous avons pris soin de réserver un bateau de la compagnie Seacat Colonia (low-cost de Buquebus) qui quitte la capitale Argentine à midi. Nous devons être à l’embarcadère une heure avant le départ...

9 heures 45. Nous quittons l’hôtel sereins. Après avoir fait le plein de gasoil (0,80 €) avant d’aborder le seul pays où le carburant est aussi cher (voire davantage) qu’en France... on fait laver Chouchou qui est dans un état lamentable. Bref, on prend notre temps ! Il est 10 heures 45 lorsqu’on se décide à parcourir les six kilomètres qui nous séparent du port.

Très vite, nous sommes confrontés à un embouteillage géant... Des centaines de camions sont stationnés sur la chaussée en attente de... on ne sait trop quoi... Les minutes défilent ! On questionne les chauffeurs. Les réponses ne laissent guère d’espoir : « Es Argentina » ! On n’en saura pas plus...

10 heures 20. La décision est prise. La première est enclenchée, puis la seconde, puis... Chouchou remonte comme un fou des centaines de mètres de file ininterrompue de camions, de voitures... à « toute allure ». C’est invraisemblable... c’est l’anarchie complète... le foutoir quoi ! Alors que l’on pense être arrivés, on demande à un chauffeur de taxi où se trouve l’embarcadère de la compagnie Seacat, voucher à l’appui ! « No es aqui ! Es a tres kilometros pero... » « Seguro » ? « Claro ». Putain, c’est mort, il faut faire demi-tour sur cette voie engorgée.

11 heures 35. On stoppe tous les véhicules. Éric fait demi-tour au milieu d’un chaos indescriptible ! On n’y arrivera jamais... On va louper le bateau !

C’est reparti dans l’autre sens... On ne le sent pas trop. Un feu tricolore. Un chauffeur de taxi. « Por favor, es el puerto de la compañia Seacat » ? « No es el otro senso ». Mais « y dit quoi lui... il nous envoie de là où on vient ! ». 🤬 d’Argentin ! « Seguro » ? « Claro »... On ne sait plus dans quelle direction il faut aller... On se dit que c’est peut-être un problème d’accent mais pourtant, je lui ai montré le voucher... Il est sensé savoir lire le taxiteur !

11 heures 45. C’est décidé, à partir de maintenant, on ne se fie qu’au GPS... C’est reparti dans l’autre sens... Rebelote... demi-tour...

11 heures 55... Un semblant d’embarcadère... Le bateau part dans cinq minutes... On pense l’avoir loupé. Un agent de sécurité... On lui montre le voucher de la compagnie... « Por aqui »...

Les véhicules sont presque tous embarqués. C’est au pas de course que l’on fait les démarches administratives, sortie du territoire Argentin pour nous et fin de l’importation temporaire pour Chouchou...

Je rentre en piéton sur le ferry. Éric stationne Chouchou dans les cales... Ouf... Le bateau quitte le port avec quelques minutes de retard mais nous sommes bel et bien en route pour l’Uruguay... et c’est là l’essentiel ! 

 

 

 

Il ne nous faut pas plus d’une heure pour « enjamber » l’estuaire du Rio de la Plata qui marque la frontière entre l’Argentine et l’Uruguay... La traversée ne présente pas un grand intérêt dans la mesure où aucune passerelle ne permet de sortir sur le pont du ferry...

Fraîchement débarqués, un adorable douanier nous accueille avec beaucoup de bienveillance en nous souhaitant un « Bienvenidos en Uruguay », le tout assorti d’un sourire éclatant de gentillesse !

Notre première halte a donc lieu dans la petite ville la plus touristique du pays : Colonia del Sacramento, quatre étoiles ⭐️ dans le petit futé !

Mission des plus importantes : trouver un bivouac près du centre. Un parking engazonné qui surplombe le Rio de la Plata fera l’affaire pour les deux nuits à venir.

Nous sommes quelque peu surpris par la couleur chocolatée du fleuve. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’eau n’est pas contaminée. Ce sont les sédiments transportés qui lui donnent cette couleur... marron ! Ce n’est pas ici que nous allons prendre un bain !

Nous nous octroyons un après-midi de farniente après la visite de la trépidante et chaotique Buenos-Aires.

Le ciel menaçant nous fait craindre une soirée pluvieuse...

Demain sera un autre jour !

 

 

 

 

 

14 mars 2019. Colonia

Le copieux petit déj avalé, nous partons à la découverte du centre-ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

Colonia est fondée en 1680 par les Portugais, depuis leurs colonies brésiliennes. C'est la cité la plus ancienne de tout le pays. De par sa situation très stratégique sur le Río de la Plata, la ville est âprement disputée au fil de l'histoire entre Portugais et Espagnols.

 

Sitôt franchie la « Puerta del campo », nous voici dans le cœur historique de Colonia qui est inscrit depuis 1995 au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Très peu de voitures circulent dans les ruelles pavées. Une impression de douceur et de tranquillité se dégagent des lieux...

La « Calle de los suspiros » est la ruelle la plus photographiée. Nous avons eu un coup de cœur pour ces maisons basses décrépies aux couleurs fanées qui lui confèrent un charme si particulier.

Nous attendons la fin d’après-midi et une luminosité maximale pour gravir les 118 marches métalliques du phare d’une couleur blanche étincelante. Sa particularité est d’être carré jusqu'à mi-hauteur puis cylindrique sur la partie supérieure.

Nous bénéficions d’une vue à 360 degrés sur la ville et sur l’embouchure du Rio de la Plata.

Le coucher de soleil sur le fleuve est un spectacle à ne louper sous aucun prétexte. C’est un incontournable et il constitue l’une des attractions de la fin d’après-midi...

 

15 - 17 mars 2019. Patria Gaucha

Aujourd’hui nous faisons route vers le nord du pays. Des plaines verdoyantes à perte de vue, des troupeaux de bovins, une route en parfait état et des bas-côtés impeccablement entretenus...

Il nous faut la journée pour parcourir les 450 kilomètres qui nous séparent de la ville de Tacuarembo.

Chaque année au mois de mars, la ville célèbre la Patria Gaucha, l’occasion pour chacun de réaffirmer son identité Uruguayenne. Il s’agit de l’une des fêtes les plus populaires du pays qui rend hommage aux traditions des gauchos... et réunit des milliers de personnes.

Pour l’occasion, nous avons rendez vous avec nos amis Vincent et Noémie rencontrés quelques semaines plus tôt à El Calafate en Argentine.

 

 

 

 

 

 

 

Tacuarembo vit au rythme des « cow-boys uruguayens » pendant cette semaine de fête.

 

 

Outre les rodéos, les concours de dressage et les stands « d’asado »...

... le défilé de plus de 4 000 chevaux dans toute la ville constitue l’attraction la plus importante. Les cavaliers, hommes, femmes et enfants montent avec une fierté non dissimulée de magnifiques chevaux. Des « gauchos miniatures » tout juste sortis de la maternelle sont juchés comme leurs aînés sur leur canasson. Déjà fiers d’être ce qu’ils sont ! 🥰

Éperons, bottes de cuir, couteau à la ceinture, béret ou chapeau... robes colorées... qu’ils sont beaux !

Le drapeau uruguayen est à l’honneur. Il flotte au vent le plus souvent associé à la devise nationale : « Libertad o Muerte ».

Ce patriotisme revendiqué et fièrement exposé nous procure un certain plaisir et une admiration certaine et sans limite !

Il semblerait qu’il n’y ait qu’en France où arborer le drapeau tricolore est « politiquement incorrect » ! 🤔

Avant de quitter la Patria Gaucha, un dernier bivouac en guise d'au revoir.

 

18 - 19 mars 2019

Il est temps de rejoindre la côte Atlantique pour se rapprocher de Montévidéo.

Des kilomètres de pistes qui se faufilent au milieu des prairies,

 

 

 

 

 

 

un bac pour traverser le lac au niveau de San Gregorio de Polanco...

Nous longeons l’une des très nombreuses estancias qui jalonnent notre parcours. La ferme, posée au milieu d’un vaste terrain, est belle. Il est 16 heures. On pénètre sur la propriété. Le propriétaire, Dionisio, arrive en même temps que nous à bord de son 4X4. L’estancia compte « seulement » 1 800 vaches, 600 brebis et une vingtaine de chevaux ! Rien que ça !

Nous obtenons l’autorisation de dormir sur place... et de stationner Chouchou où bon nous semble. Il est vraiment irrésistible ce Chouchou ! 😉 Encore un bivouac au plus proche de la nature... et sous les étoiles ! 

Et comme nous sommes dans une estancia, nous assistons dès le réveil au travail des gauchos. 41 bêtes sont rassemblées dans l’enclos pour partir à l’abattoir ! « Pobrecitas ! » Jamais plus on ne mangera de la viande... 😩 Dionisio nous explique qu’à partir d’un certain âge les vaches ont des problèmes de dents et que si elles ne partent pas à l’abattoir, bon nombre d’entre elles ne passeront pas l’hiver ! Bon, c’est lui le spécialiste, on ne demande qu’à le croire !

Notre application préférée iOverlander nous a bien souvent permis de trouver des endroits sécurisés pour passer la nuit. Pourtant, rien ne vaut les rencontres improvisées, celles qui sont dues au hasard, aux opportunités. Elles se révèlent bien plus enrichissantes !

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Commentaires: 2
  • #1

    Jl (lundi, 25 mars 2019 21:39)

    Dernière ligne Droite !!!!
    Tjrs aussi magnifique.
    Bises bretonnes.jlj

  • #2

    Nous deux (mercredi, 27 mars 2019)

    Il faudra qu’on aille en Camargue pour comparer les cavaliers!!!
    Bisous aux bretons