Nouvelle Ecosse - Parc des Hautes Terres

 

21 mai 2017

Gros dodo de 22 heures à 8 heures. Il a plu cette nuit. Premier jour de mauvais temps. Putain, oups (je sais, ce n''est pas beau) les voyages forment la jeunesse ! Le moral, quant à lui, est au beau fixe. On se contorsionne et, tant bien que mal, on parvient à s'habiller dans Chouchou pour « affronter » les 5 degrés. On va boire un café chaud dans un petit troquet qui borde la baie du Saint Laurent. La météo semble plus clémente dans les jours à venir et on décide de remettre à demain le cabot Trail, l'une des plus jolies routes du pays, qui fait le tour de l'île.

Le vent forcit de plus en plus... on reste au chaud. Les gens essentiellement des canadiens rentrent dans le troquet transit de froid. On profite du mauvais temps pour ne « rien faire » ! Ça fait tellement du bien. On essaie tant bien que mal de finaliser notre blog... Bon on le mettra en ligne dès que possible mais ce n'est pas gagné ! C'est plus facile sur FB. Finalement on décide de rester pour manger des sandwichs de homards, frites et binouze. On passera la journée entière à « glandouiller » au chaud en attendant le retour du beau temps. Dans l'après-midi, armée de mon savon, de mon gant de toilette, d'une serviette et de ma brosse à dent, je pousserai le vice jusqu'à aller faire un brin de toilette dans les sanitaires chauffés et très propres. On se débrouille comme on peut. Le ciel s'éclaircit et il est 18 heures. Il faut un bivouac pour la nuit. Ici nous avons l'embarras du choix. On se rend sur l'île de Chéticamp juste en face le village et on se pose en bordure du Saint Laurent. Quelques gros 4x4 passent à proximité et nous font de grands signes de la main. Il fait moins froid toutefois on mange à l'intérieur le chauffage à donf.

 

22 mai 2017

Aujourd'hui c'est le jour de la reine. Ce jour est férié au Canada donc tout est fermé. Par contre le ciel est limpide et le cabot Trail promet d'être fantastique. Cette année 2017, le Canada fête le 150ème anniversaire de son indépendance et l'entrée de tous les parcs est gratuit. Cela n'est pas sans nous déplaire. C'est donc tout simplement que nous rentrons dans le parc des hautes terres de Cap Breton, notre objectif étant de profiter de la route côtière, de faire une des plus belles randonnées du parc la skyline et la cerise sur le gâteau de voir des animaux (ours et orignaux). On les a tellement cherchés ces ours dans les grands parcs de l'ouest des USA qu'on désespère de les voir un jour. On commence à rouler tranquille, on cherche, on scrute et soudain Éric pousse un cri : « un ours ... la dans les arbres ». En fait ce qu'on ne savait pas c'est que les ours peuvent également se « balader » à 20 mètres du plancher des vaches. On se posait la question de savoir si un ours pouvait grimper l'échelle de notre tente de toit pour venir nous faire un câlinou.. et bien c'est oui il peut monter ! Waouh le bestiau, c'est un ours noir, il est en train de manger des baies, insensible aux crépitements des appareils photos (2 voitures et un cycliste présents). Repu, il descend tout en douceur de son garde-manger, traverse la route juste devant nous et continue son chemin. Gros moment d'émotion pour nous qui rêvons depuis des années de voir un ours dans son milieu naturel. La journée commence « on ne peut mieux ». La rando de 9 kilomètres va t'elle nous réserver quelques surprises ? On sait, dorénavant, que tout est possible. On lit bien les recommandations dans le cas où on croiserait un ours ou un original (un peu comme un caribou). Selon s'il attaque ou s'il se défend, on ne doit pas avoir le même comportement. Ok l'essentiel avant de réagir est d'étudier le comportement de la « bête ». Moi Je pensais que la première chose à faire est de prendre ses jambes à son cou, mais ça c'était avant ! Eh bien non, il faut le regarder bien en face et lui montrer qui est le chef (c'est pas moi, c'est pas moi, c'est Eric) ! Il faut se grandir et se grossir pour qu'il ait peur... là je pense que l'ours il va se pisser dessus ! Si c'est une attaque défensive il faut faire le mort et si cette attaque est prédatrice, il faut jouer des poings et se confronter à la bête. Depuis que l'on a pris connaissance de recommandations, on se sent beaucoup plus forts. Lol. Pas d'ours mais en revanche un magnifique orignal croise notre chemin. On ne s'approche pas car on sait qu'il risque de charger et... là, on se remémore la leçon du « comment réagir en cas d'attaque ». Que du bonheur ! Éric est trop mignon. Chaque fois que l'on rencontre une touriste, il lui dit dans un anglais quasi parfait : « Do you want to see my bear » ? Devant leurs yeux exorbités par l'incompréhension, il dégaine son appareil et montre la photo qui le rend si fier. Les réactions sont unanimes : waouh ! Je suis écroulée de rire ! Il est tellement obsédé par les ours qu'il en voit partout, dans les arbres, c'est un gros corbeau, puis au sol, c'est un labrador noir ! Le ciel nous poursuit toute la journée, la route qui surplombe d'abord la baie du saint Laurent puis l'océan atlantique est magnifique et la soirée se termine par un beau bivouac dans une pelouse fraîchement tondue devant une assiette de « pâtes œufs et lard ». What else ! Évidemment, on s'endort devant les photos du bear !