Welcome in Sri Lanka 

Le Sri Lanka, est une île de l’océan indien. Autrefois appelé Ceylan, elle est surnommée la « larme de l’Inde » en raison de sa forme et de sa situation géographique puisqu’elle n’est qu’à 31 kilomètres des côtes indiennes.

Passant sous domination portugaise, puis hollandaise et enfin britannique, elle a acquis son indépendance en 1972.

Durant plus d’un quart de siècle, entre 1983 et 2009, ce pays a été plongé dans une violente guerre civile qui a opposé les Cinghalais (groupe ethnique majoritaire de l’île) de religion bouddhiste aux membres du LTTE (Tigres de Libération de l'Ilam Tamoul) de religion hindoue. Cette organisation séparatiste luttait pour la création d’un état indépendant au Nord et à l’Est de l'île. Plus de 100 000 personnes ont trouvé la mort au cours de ce conflit.

Le pays a également souffert du tsunami de 2004 causant la mort et la disparition de plus de 40 000 personnes !

Une autre « catastrophe beaucoup moins naturelle » a ébranlé le pays le 21 avril 2019. En effet, huit attentats suicide de groupes  islamistes sri lankais ont frappé les églises chrétiennes et les hôtels de luxe en pleine célébration de Pâques, causant cette fois encore... 269 morts ! 

C’est dire que voyager dans le pays pouvait être déconseillé, notamment dans les provinces du Nord. D’ailleurs et jusqu’en 2015, un permis spécial était nécessaire pour se rendre dans certaines régions mais ce n’est désormais plus le cas.

Aujourd’hui, le pays semble en effet avoir retrouvé une certaine quiétude et plus rien ne semble s’opposer à ce que nous visitions la « larme de l’Inde », et nous commencerons par le nord du pays...

Généralement, nous avons l’habitude de nous déplacer par tous les moyens mis à notre disposition par le pays, voiture, moto, scooter, bus, train, ferry, bac…

Cette fois-ci, ce voyage sera un peu différent puisque nous avons prévu de louer un tuk-tuk durant nos 33 jours de visite. 

Il faut dire que ce petit véhicule à trois roues a une très forte côte de popularité en Asie mais surtout au Sri Lanka qui est le pays au monde qui compte le plus de tuk-tuk par habitant…

Depuis quelques années, des agences spécialisées proposent aux touristes de louer des three-wheeler (3 roues) pour se déplacer comme les locaux dans l’île aux mille sourires.

Sa petite taille, sa capacité et sa robustesse devraient nous permettre d’emprunter tous les itinéraires, de nous arrêter où on veut et de voyager en totale liberté…

Nous avons consulté divers blogs selon lesquels le permis international était obligatoire pour louer ce genre d’engin. C’est au mois de septembre que nous avons transmis au service concerné à Paris notre demande de permis international. À ce jour, 25 janvier 2024, soit 5 mois après, nous n’avons toujours aucun nouvelle de nos documents ! L’administration Francaise dans toute sa splendeur ! 

Les divers échanges courriels avec les loueurs de tuk-tuk locaux nous rassurent : le permis français suffit pour obtenir un permis de conduire dans le pays ! Rien ne s’oppose donc à un « voyage en toute liberté » ! 

C’est depuis Manille, la veille de notre arrivée, qu’Éric envoie tous les documents nécessaires à l’obtention de sa future « licence sri lankaise » : photo d’identité, permis de conduire français, passeport et autres renseignements ! Tout devrait être ok pour demain ! A suivre …

 

25 janvier 2024 : voyage, voyage...

La compagnie Air Asia nous transporte de Manille à Colombo via Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, où nous faisons une escale de 4 heures.

C’est à 22 heures, heure locale (il est alors 00h30 à Manille), que nous posons les pieds sur le tarmac de l’aéroport international Bandaranaike de Colombo.

Fatigués par ce « long voyage », nous n’avons qu’une seule envie… nous jeter sur un lit bien douillet et … doooormiiiiir ! Demain sera un autre jour ! 

 

26 janvier  2024 : Le tuk-tuk...

Sitôt notre petit déjeuner avalé, nous nous rendons, en tuk-tuk et excités comme des puces, à l’agence de location à Negombo, grande ville proche de l’aéroport située au nord de Colombo.

 

 

Tuktukrentals.com est au top !

Le permis de conduire d’Eric est déjà prêt. L’administration sri lankaise est plus efficace que l’administration française. Preuve à l’appui !

La matinée débute par un cours sur le fonctionnement du tuk-tuk :

vitesses, freins, feux, niveau d'huile, état des pneus ainsi que capotes de pluie. Celles-ci doivent avoir des systèmes de fermeture efficaces sinon... gare à la douche quand il pleut !

Le niveau d'huile moteur est à vérifier quotidiennement avant chaque départ. 

Les arbres de roues doivent être graissés tous les 1 000 km.

S’ensuit une heure de cours de conduite théorique puis pratique, avec un moniteur très efficace et très patient.

Même si l’engin est trop mignon, une vigilance de tous les instants s’impose dans ce flot ininterrompu de véhicules en tout genre ! 

Un long briefing sur les conditions de conduite de cet engin termine la formation. 

On y apprend une « tonne » d’informations sur ce qu’il faut faire mais également sur ce qu’il vaut mieux éviter de faire.

Tout d’abord, héritage colonial oblige, on conduit à gauche ! C’est déroutant au début mais ça va le faire ! 

La vitesse maximum autorisée est de 40 km/h !

On peut espérer faire une centaine de kilomètres par jour !

Toutes les routes son accessibles à l’exception des autoroutes !

Vu que le tuk-tuk ne ferme pas à clefs, il est préférable de sécuriser les bagages avec un cadenas !

Il faut éviter, dans la mesure du possible, de circuler la nuit en raison notamment des animaux, chiens, singes, vaches, ânes, biquettes, paons, varans… mais aussi crocodiles et éléphants… Si si 😳 !

En cas de rencontre avec ce gros mammifère, s’arrêter, ne pas s’approcher, attendre qu’un énorme bus, s’engage et se coller juste à l’arrière comme un suppositoire 🤣… Le pachyderme ne nous considérera alors plus comme un jouet et n’osera pas nous chahuter…
Alors on aimerait tant être un petit suppositoire re 🤣 ! 

Et surtout, oublier les règles de conduite occidentales et s’adapter à celles INexistantes du pays qui nous accueille ! Ici comme dans de nombreux pays asiatiques, c’est un « joyeux bordel », les gros d’abord, les petits après…

Et « mille » autre recommandations pour piloter notre bolide…

Les derniers formulaires signés et les documents à présenter en cas de contrôles routiers en poche, nous voilà prêts à prendre la route… 

 

🎶🎵 BORN TO BE WILD 🎵🎶

 

Voici Chouchou Junior qui va nous accompagner pendant notre périple de 33 jours au Sri Lanka.

2017 - 2019 : Alaska - Terre de Feu avec Chouchou 

25/01/24 - 26/02/204 : Sri Lanka avec Chouchou Junior 

 

N’ayant pas été préparé par le célébrissime RRC 🤬, nous sommes relativement sereins pour ce qui est d’éventuels problèmes mécaniques… L’avenir nous le dira ! 

Nos deux gros sacs à dos prennent place dans le petit coffre juste derrière le siège arrière et c’est vers 15 heures qu'on prend la direction du nord de l’île et de la région Tamoule de Jaffna !

En raison des années de guerre civile, cette partie du Sri Lanka a été fermée aux touristes et même aux habitants de l’île pendant de nombreuses années. 

Maintenant que la paix est revenue et que la région est ouverte à tous, le tourisme est de nouveau à la hausse mais cette zone reste toutefois sauvage et hors des sentiers battus. 

4 ou 5 haltes seront nécessaires avant d’atteindre notre destination. 

D’emblée, Éric se comporte comme un pilote chevronné. Pourvu qu’il ne prenne pas trop confiance en lui car il serait capable de prendre les virages sur 2 roues et… on préfère éviter si on ne veut pas se retrouver sur le flanc 🫣 !

Les kilomètres défilent caleçon au vent !

 

 

 

Vu notre allure de croisière, on a tout le loisir d’admirer les paysages. Les scènes de la vie quotidiennes, les saris, les mouvements de têtes nous rappellent sans cesse l’Inde… Les conducteurs de tuk-tuk n’hésitent pas à nous saluer et les motards nous font la causette en nous doublant !

 

 

Nous traversons des petits villages. Une tour insolite attire notre attention… Nous nous approchons. Il s’agit en fait d’un temple tamoul hindou en réfection. L’échafaudage est recouvert de feuilles de palmiers !

Vu que nous n’avons rien planifié au niveau des hébergements, c’est en fin d’après-midi, bien avant que le soleil ne décline, que nous nous mettons en quête de trouver un lieu pour passer la nuit. 

Le Coco village hôtel au nord de Chilaw fait le job. Une piste en terre permet d’y accéder. Le site est très beau mais l’intérieur des bungalows (20 € par nuit avec le petit-déj) manquent cruellement d’entretien ! La salle de bain est plutôt glauque... Le genre d’endroit où t’as pas envie de t’attarder ! 

Par contre au niveau des repas, ils assurent un max ! 

On passe une excellente nuit malgré la grenouille et l'escargot qui squattent notre salle de bain.

 

27 janvier 2024 : toujours plus au nord !

Alors que nous circulons sur la piste qui nous ramène à la route principale, deux p’tits gars nous offrent des noix de coco… Ils nous les découpent de façon à ce que l’on puisse les consommer sur place ! Le lait de coco translucide dégouline sur nos mentons… On ne rigole pas car ce n’est pas si facile de boire sans paille !

Après les avoir chaleureusement remerciés, nous continuons notre route ! 

Nous nous risquons sur des chemins sablonneux par endroits…

Des petites dames, rassemblées sur le bord du chemin, s’amusent de nous voir galérer pour franchir certains passages que l’on juge délicats… 🫣 ! On ne sait pas encore comment va réagir Chouchou Junior dans certaines situations !

Nous parvenons en début d'après-midi au petit bourg de Kandakuliya situé entre l’océan indien et un lagon… qui n’a toutefois rien à voir avec ceux des Philippines. Il paraîtrait même que cette étendue d’eau plate est le meilleur endroit en Asie pour apprendre le kitesurf. Le vent y souffle pendant 9 mois et les kitesurfeurs peuvent donc s’adonner à leur sport favori presque tout l’année. 

Nous passons un bon moment à les observer.

La plage est sympa même si ce n’est pas la plus belle que nous ayons vue. 

Nous dégotons une petite pension de famille, Werala Beach Resort. Les bungalows (17 € la nuit avec le petit-déj) toujours assez sommaires sont implantés dans une très belle propriété… Mais ce que l’on apprécie par-dessus tout, ce sont les copieux et excellents repas préparés par nos hôtes.  

Nous terminons notre journée par un sympathique coucher de soleil en compagnie d’une petite famille locale. Deux pétillantes jeunes filles se voilent en nous apercevant et nous demandent immédiatement de poser pour des photos. C’est avec joie et plaisir que nous nous prêtons au jeu… tout en dégustant des cacahuètes gentiment offerte par la maman ! 

 

28 janvier 2024 : en route pour l’ancienne capitale du pays 

Aujourd’hui ,nous rejoignons Anuradhapura, l’une des anciennes capitales du Sri Lanka.

Nous prévoyons de passer 3 à 4 heures sur la route mais c’est sans compter sur les arrêts imprévus.

Terre d’accueil des 4 principales religions du monde, le Bouddhisme, l’Hindouisme, l’Islam et le le Christianisme, le Sri Lanka célèbre tous les événements religieux.

Nous avons la chance d’assister à une procession chrétienne haute en couleur.  Des centaines de fidèles se sont réunis pour célébrer San Sebastian (c’est l’un des curés qui nous l’a dit) ! 

L’ambiance est joyeuse, bon enfant et les sourires éclairent les visages des participants. Les femmes revêtent de magnifiques tenues colorées…

Chemin faisant, on remarque un Chouchou stationné en bordure de la chaussée… Un demi-tour plus tard, on se retrouve côte à côte… Trop beaux tous les deux !

Arrivés à Anuradhapura (impossible de retenir ce nom), nous nous posons dans notre « hôtel ».  L’entrée de l’immeuble est peu engageante mais les chambres sont nickels et la salle de bain refaite à neuf est du meilleur goût. La famille qui nous héberge est, à l’image du peuple sri lankais, adorable et nous aide à organiser la visite de la ville sacrée.

Une courette nous permet même de stationner notre bolide en sécurité pour les 2 nuits à venir.

Pas une minute à perdre, sitôt nos sacs à dos « jetés » dans la chambre, nous nous dirigeons vers Mihintale, situé à une douzaine de kilomètres de Anuradhapura.

En chemin, nous faisons une halte au Tree at Mihindu Aranya (encore un nom impossible à retenir). L’absence  d’indication ne nous permet pas de le localiser. Des jeunes bonzes viennent à notre rencontre et nous conduisent jusqu’à un immense et vieux banian. Il est vraiment impressionnant avec son tronc noueux et ses lianes enchevêtrées qui s’enracinent dans le sol ! On peut même pénétrer à l’intérieur ! 

Mihintale, berceau du bouddhisme au Sri Lanka, est l’un des sites les plus vénérés des cingalais.. C’est en effet ici qu’aurait été construit le premier temple bouddhiste sri lankais. 

Comme dans tous les temples bouddhistes, nous nous devons d’enlever nos chaussures et de continuer pieds nus. Pour Éric, c’est ce que l’on appelle un chemin de croix car le site est vaste et le terrain parfois  « granuleux » ! 😂

Perché tout en haut d’une colline, l’endroit est sublime…

4 superbes monuments composent la zone sacrée.

Le rocher fait partie des principales attractions de l’endroit. L’ascension est délicate et certains passages nécessitent une attention toute particulière notamment lorsque ceux qui montent croisent ceux qui descendent ! Des mains courantes sécurisent l’accès et aident les pèlerins et les touristes à grimper jusqu’au sommet. Sujets au vertige s’abstenir. Arrivés Tout en haut, une vue à  360 degrés s’étale sous nos yeux. 

Le dôme blanc de l’immense stupa se voit de loin. C’est le plus grand du pays situé sur une colline. Il en existe de plus grands mais ils sont « posés » sur des terrains plats. Lorsqu’il fut découvert en 1890, le stupa était entièrement en ruine et a donc été restauré. Mesurant 41 m de diamètre à la base et 14 mètres de hauteur, il ressemble à une grosse bulle blanche qui se détache dans le ciel.

Un bâtiment annexe est réservé à l’exposition d’un bouddha allongé.

Une colossale statue du bouddha en méditation édifié en 1995 trône sur l’une des collines. Même si le monument ne fait pas partie de l’histoire, elle n’en demeure pas moins impressionnante. 

Au centre de ces trois attractions se trouve un petit stupa blanc entouré de piliers en pierre, vestige d’une maison construite autour de ce même stupa.

Nous avons très sincèrement été impressionnés par le site, mais il est vrai que nous avons également passé de longues minutes à observer les colonies de singes espiègles aux mimiques improbables déguster les offrandes faites par les fidèles…

La nuit est déjà tombée lorsque nous quittons le site. Il faut redoubler de vigilance pendant les 13 km qu’il nous reste à parcourir pour regagner notre guest. 

 

29 janvier 2024 : Anuradhapura

Anuradhapura est une étape souvent boudée car trop éloignée des circuits touristiques habituels. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, on se devait d’intégrer sa visite dans notre itinéraire.

Située dans la partie centre-nord du Sri Lanka, la ville nouvelle ressemble à toutes les autres villes asiatiques. La circulation y est désordonnée et les bâtiments souvent disgracieux.

Mais si l’on s’éloigne de cette effervescence, les vestiges de l’ancienne capitale surgissement dans un écrin de verdure (parfois jonché de déchets) de quelques 40 km².

Pendant 1400 ans, entre le 4e siècle avant JC et le Xe siècle , Anuradhapura était la capitale du Sri Lanka. Abandonnée puis ressuscitée sporadiquement jusqu’au IXe siècle, elle a été définitivement abandonnée.

Le site d’Anuradhapura n’a été redécouvert qu’au début du XXe siècle. A l’image des temples d’Angkor, tout ici était noyé sous une végétation exubérante. 

Le site ne comporte ni entrée ni barrière, un autre point commun avec les fameux  temples Cambodgiens. 

C’est un vrai parcours du combattant. On tente de suivre les panneaux qui nous orientent sur les différents monuments et ce n’est pas toujours évident. On se perd quelquefois mais on retrouve toujours notre chemin !

Des stationnements sont prévus pour chaque site. Chouchou Jr rejoint ses homologues et Éric ses « potes » !

Bien que nous soyons un lundi, des milliers de fidèles venus du monde entier affluent vers les sites. Nous sommes en permanence entourés de silhouettes toutes de blanc vêtus. Malgré la foule, l’ambiance est calme et sereine. 

La ferveur dont font preuve les fidèles est à la fois bouleversante mais peut paraître également... « angoissante ». 

 

« Bo »

L'arbre Bodhi ou Sri Maha Bodhi ou tout simplement « Bo » comme l’appelle les locaux, est considéré comme l'un des plus vieux arbres du monde puisqu’il aurait 2300 ans ! Ma foi, s’ils le disent ! 

« Bo », représente le « Bouddha vivant » et est vénéré par des milliers de fidèles chaque jour.

Les bouddhistes pensent qu’il a poussé à partir d’un rameau provenant d’un ficus religiosa de l’Inde qui aurait abrité le Bouddha au moment de son illumination il y a plus de 2 500 ans. On a du mal à suivre l'histoire de la branche !

« Bo » bénéficie d’une sécurité digne d’un aéroport. Chaque pèlerin est soumis au détecteur de métaux et aux fouilles. Des policiers et des soldats le surveillent jour et nuit. 

De taille modeste malgré sa longue histoire, il est soutenu par 10 tuteurs en métal plaqué or tandis qu’un ficus religiosa voisin, plus imposant, à un mètre de distance, tente de l’éclipser.  

Des milliers de fidèles de tous âges sont présents pour faire des offrandes ! Des chants et des prières sont récités en boucle. L’encens omniprésent purifie les lieux et les esprits. 

L’arbre Bodhu n’est ni le plus remarquable ni  le plus beau site de la ville sacrée si on le compare aux gigantesques stupas qui l’entourent mais l’ambiance y est unique et la ferveur religieuse bien réelle !

 

Lovamahapaya

Du plus grand monastère de la région, qui abritait 5 000 moines, il ne reste que les piliers de soutien. 1 600 piliers de granit, sur lesquels s’élevait un bâtiment en bois de 9 étages, avec un toit en bronze. Il comportait plus de 1 000 pièces.

Les constructions qui nous émeuvent le plus sont les gigantesques stupas. On les compte par dizaines. De formes hémisphériques et de tailles diverses, ils sont sensés contenir les restes de Bouddha.

Il a du être sacrément découpé « l’ancien » !

Ils sont presque tous d’un blanc immaculé ! 

 

Le Ruwanwelisaya (et encore un dont le nom est IMprononçable et INretenable) 

Très rapidement, un gigantesque dôme blanc se dresse devant nous. 

Il nous suffit de suivre les fidèles et la procession musicale pour parvenir à l’entrée du site ! 

Avec sa hauteur de 103 m et sa circonférence de 290 m, ce stupa est l’un des monuments religieux les plus hauts du monde.

La plateforme carrée de 143 m de côté qui supporte l’édifice est décorée de centaines d’éléphants. 

De petits stupas sont disposés aux 4 angles de la plateforme.

Et toujours cette ferveur religieuse, ces prières, ces chants, ces fumées et odeurs d’encens qui confèrent au lieu une dimension mystique.

Des musiciens, des danseurs et danseuses se produisent sur les plateformes qui entourent le stupa géant.

 

Le temple Isurumuniya est très différent des autres et est aussi un bel endroit, avec ses bassins et ses constructions intégrées dans la roche.

Juste devant un petit lac dans lequel nous n’avons aucune envie de faire trempette et pour cause…

On l’avoue humblement, nous manquons de courage pour visiter l’intégralité des sites…

 

30 janvier 2024 : la péninsule de Mannar

Aujourd’hui, nous sommes en transit entre Anuradhapura et Jaffna à l’extrême nord de l’ile. 

Nous avons prévu de passer une nuit sur la péninsule ou île de Mannar.

Notre route est toujours pleine de surprises ! Tantôt ce sont des animaux qui obstruent le passage...

tantôt ce sont les céréales, maïs ou riz que les locaux déposent sur des bâches… ou à même le sol et qui occupent une moitié de la chaussée…

Une vigilance de tous les instants s’impose ! 

Gravement touchée par le conflit qui l'a ravagé de 1983 à 2009, cette région tente de se reconstruire. Elle fait toujours l’objet d’une grosse présence militaire. C’est dire que les check points s’intensifient lorsqu’on se rapproche de Mannar. Toujours le même principe, des barrières métalliques de part et d’autres de la chaussée nous obligent à ralentir et à passer au pas. Un petit signe de main au militaire ou policier et c’est gagné… sauf un qui décide de nous arrêter… On est serein, on n’a rien à se reprocher ! On sourit de toutes nos dents en lâchant un « good morning » enjoué… 🤭… 

« Hello, how are you, where are you from » ? Les questions habituelles qui nous sont posées 10 fois par jour… 

« On va très bien et on est français m’sieur l’agent » !

« Have a good day » !

Même pas il nous a demandé les papiers… Un échange de sourires complices et nous voilà repartis !

Nous empruntons les 3 km de digue puis le pont qui relie le « continent »  à Mannar, porte d’entrée de la péninsule.

D’un côté, les barques de pêcheurs qui attendent un départ en mer et de l’autre, surplombant l’océan indien, des  fortifications construites par les portugais au XVIe siècle. Le fort a été tour à tour occupé par les Néerlandais puis par les Britanniques.

Mannar n’est pas une ville exceptionnelle… et ne présente que très peu d’intérêt.

Ce qui est exceptionnel en revanche… c’est notre hébergement : notre chambre spacieuse et propre aux murs peints en orange vif dotée d’une salle de bain avec un carrelage mural rose, une pièce où l’on prend nos repas aux murs peints en rose… et le tout dans une jolie petite maison… rose pastel ! 

Ce n’est pas « du possible » ! 

On s’apercevra que, sur l’île, énormément de constructions sont peintes de couleurs vraiment atypiques…

Fort heureusement, le couple qui nous reçoit (chrétien car une bible est posée sur le bureau de notre chambre) est vraiment ADORABLE et l’épouse/cuisinière est au top ! Ça compense 🤣 ! 

Il est déjà 14 heures. Le temps s’écoule trop vite ! Sitôt nos omelettes et nos toasts de confiture avalés, nous nous rendons a Talaimannar, une bourgade située tout au bout de la péninsule à quelques 20 kilomètres de Mannar. Une belle route rectiligne traverse d’immenses étendues plantées de cocotiers, de palmiers… et de quelques baobabs… Si, si… Enfin, il semblerait qu’il y en ai plusieurs mais nous n’en avons malheureusement vu  qu’un seul !

Nous qui adorons les ânes, nous sommes « servis ». L’île de Mannar est aussi « l’île aux ânes ». Des centaines de petits équidés sauvages se baladent en toute liberté. On les trouve de partout, même en ville ! Il semblerait qu’ils sont les descendants de ceux amenés par des marchands arabes au XVIe siècle… Alors, légende ou réalité ?

 

 

 

Cela fait plusieurs jours maintenant que l’on entend des « Léon » à tout va ! C’est tout simplement parce que nous sommes entourés de paons. Lorsqu’on s’approche d’eux, ils prennent leur envol et vont se réfugier sur un arbre… Pour l’instant, aucun n’a fait la tour pour nous séduire… Mais ne désespérons pas ! 

 

 

 

 

 

 

Nous souhaitions venir à Tailamannar car c’est la bourgade sri-lankaise qui est le plus près des côtes indiennes.  En fait, deux langues de terre s’avancent l’une vers l’autre. Ces deux doigts qui tentent de se toucher sont reliés par un chapelet d’îles et de bancs de sable. Cette zone appelée Adam’s Bridge s’étire sur prêt de 30 km et forme presque un point de passage  entre les deux pays. Il semblerait qu’un isthme existait autrefois et que ce « pont » était une liaison terrestre entre l’Inde et le Sri Lanka. La connexion a disparu sous les eaux au fil du temps ! Mais les eaux sont si peu profondes que les bateaux ne peuvent pas traverser le « pont ».

Parvenus à destination, notre première halte se fait à la jetée. Celle-là même d’où, de 1914 à 1990, un ferry partait pour assurer la liaison entre Talaimannar au Sri Lanka et Dhanushkodi en Inde. La construction est détruite mais elle n’en est pas moins photogénique. 

La jetée était desservie par une gare de chemin de fer dont le terminus est à Talaimannar !

Le phare domine la jetée et le port du haut de ses 19 mètres. En partie détruit par le conflit entre la communautés Tamoul hindouiste et la communauté Cingalaise bouddhiste puis laissé à l’abandon pendant des années, il a retrouvé de sa superbe et semble veiller sur la plage où s’entassent les les paillotes de pêcheurs et des centaines de barques multicolores.

Des détritus rejetés par la mer ou tout simplement abandonnés par les pêcheurs ou touristes locaux qui s’aventurent désormais dans le village jonchent le sol. On n’ose même pas imaginer qu’ils proviennent de la poignée d’occidentaux que nous avons croisée ! 

Nous nous rendons au départ de l’Adam’s bridge. La zone comme toute la région d’ailleurs est sous contrôle de l’armée. Nous ne pouvons progresser davantage avec notre tuk-tuk. Alors nous nous avançons au maximum à pied et tentons d’apercevoir la-bas au loin un « morceau » de l’Inde ! Nous aimerions tellement toucher l’autre doigt. Mais c’est impossible… Le militaire présent nous le confirme. C’est formellement interdit ! Tant pis pour nous… Echouer si prêt du « but » !  

Sûr le chemin du retour, nous nous éloignons provisoirement de la route principale et faisons un détour par un village de pêcheurs… Le plastique et les détritus gâchent l’endroit mais c’est ainsi on ne va pas refaire le monde !

Il est déjà bien tard et il nous faut être de retour à la maison rose avant la nuit… On sait qu’un bon repas nous y attend !

 

31 janvier 2024 : Jaffna nous voilà !

Avant de quitter Mannar, nous faisons une petite halte au niveau du baobab gigantesque, fierté de tout le « village ». Il faut dire qu’il en impose vraiment avec ses 21,10 m de circonférence et ses 10,5 m de hauteur.

Selon la légende, ce baobab aurait été planté ici il y a 700 ans par des marchands arabes... Alors légende ou réalité, that’s the question ?

Maintenant, c’est parti pour 120 km de route soit 3H30 de tuk-tuk (c’est drôle, mais parfois lorsqu’on parle de lui, on l’appelle Chouchou… ).

Il est 15 heures lorsque nous débarquons à Jaffna.

Éric se débrouille comme un Dieu et lui seul (je parle de Dieu) sait que ce n’est pas évident de slalomer entre les bus, les scooters, les tuk-tuk et les animaux… notamment ces sacrées vaches ou plutôt ces… vaches sacrées ! Elles profitent de leur statut, les coquines, pour s’octroyer tous les droits, notamment celui de déambuler où bon leur semble mais également celui de se coucher au beau milieu de la chaussée ! 

Nous retrouvons les sensations éprouvées lors de nos séjours en Inde, les déchets bien sûr mais également les odeurs… et pas que d’épices ! Ici toutefois, légèrement moins de chaos même si la circulation reste anarchique! On le dit et on le répète, on adore la façon dont nous « saluent » les locaux. Parfois timides, ils n’hésitent pas à nous aborder avec l’une de leur phrase favorite « Where are you from ? »… La conversation tourne court et se termine souvent par un selfie mais les sourires qu’ils nous « lancent » valent bien mieux que tous les mots du monde… Et que dire de ce délicieux petit mouvement de tête qu’ils nous adressent en permanence! D’abord de haut en bas puis de gauche à droite… Lors de notre première visite en Inde, on avait trouvé ça assez déconcertant mais maintenant on adore vraiment… Ce dodelinement de tête nous rend cette population si sympathique !

Nous rejoignons Allens guesthouse pour les deux nuits à venir.  Cet hébergement est, sans aucun doute, le plus cocooning depuis le début de notre périple (36 € pour 2 nuits avec petit dej). Allens est au petit soin pour nous … bref tout est parfait. 

Il nous indique le nom de 2 ou 3 troquets où nous pouvons nous restaurer sans nous ruiner. Notre choix se porte sur le Malayan Café situé dans le centre de Jaffna. 

Dans le doute, je me contente d’une boulette de je ne sais trop quoi. Éric, même pas peur, choisit une espèce de crêpe légèrement spicy… « Légèrement » qu’il a dit le serveur ! 

Nous « dégustons » notre goûter sur une feuille de bananier qui nous sert d’assiette. 

Nos doigts tiennent lieu de couverts.

Après quelques bouchées, je vois les gouttes qui commencent à perler sur le front d’Eric… Je reconnais ses symptômes… C’est l’effet « spicy » 😳 ! 

C’est alors qu’il a une furieuse envie de se gratter l’œil… Noooooon… surtout pas ! Trop tard… Résultat… Le « pauvret » pleure toutes les larmes de son corps ! Fort heureusement, il ne s’est gratté que les yeux…. 🤣😂  Sinon, j’imagine le tableau 🫣 !

Toujours aussi redoutables ces épices !

Chouchou Jr nous emmène visiter les différentes curiosités. 

La tour de l’Horloge se dresse fièrement au cœur de Jaffna. Construite en 1882 pour commémorer la visite d’Édouard VII, prince de Galles à Ceylan (ancien nom du Sri Lanka) en 1875, elle est devenue l’un des monuments emblématiques de la ville. Endommagée par la guerre civile, elle a été restaurée en partie grâce à Charles, celui-là même qui n’était encore que Prince en 1998 et qui, lors d’une visite à Jaffna, a fait don d'un million de roupies qui manquaient pour achever la restauration. 

1 000 000 roupies = 3 000 €.

La couronne britannique devrait se remettre d’une telle dépense !

 

 

 

 

Le palais historique de Mantri Manai associé au royaume de Jaffna est l'un des monuments archéologiques protégés du district de Jaffna. Vu l’état de la structure nous nous sommes abstenus de pénétrer à l’intérieur. 

 

 

 

 

 

On se dirige ensuite vers le Fort de Jaffna, endroit où il faut être pour assister au coucher du soleil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour nous, c'est en compagnie d’une famille sri lankaise !

 

1er février 2024 : à la recherche des temples Hindous 

La population du Nord Sri Lanka étant majoritairement Tamoul, la religion Hindou tient une place importante et de nombreux temples parsèment la région. 

Venir à Jaffna sans voir les temples Hindou serait comme aller à Paris et ne pas visiter Notre Dame.

C’est à bord de Chouchou Jr que nous parcourons la campagne à la recherche des trésors cachés.

Le temple de Nallur Kandaswamy Kovi (Kovi signifiant temple, et Nallur étant le nom de la bourgade, on a fait un copier/coller car impossible de se rappeler des noms), situé dans l’un des quartiers de Jaffna, est le plus réputé et actif…

 

Mais avant de pénétrer dans un temple hindouiste il y a des règles à respecter. 

Notre appareil photo doit rester dans le sac durant la visite.

Nos tongs rejoignent celles des autres pèlerins et c’est pieds nus que nous pénétrons dans le temple. Pieds nus mais pas que… puisque Eric doit également enlever son… Mais non pas son caleçon 🤭… son tee-shirt !

C’est donc torse nu, Eric, pas moi, pffft, que nous rentrons dans l’enceinte religieuse où se tient un office. 

 

Nous ne comprenons pas grand chose à ce qui se déroule devant nos yeux mais la ferveur et le recueillement sont omniprésents dans tous ces lieux de culte. 

C’est à la fois fascinant et légèrement… angoissant ! 

Nous nous dirigeons vers les îles situées au sud/ouest de la péninsule de Jaffna. Des digues et des ponts les relient entre elles ce qui facilite grandement leur accès.

Les temples sont faciles à repérer. On les voit de loin avec leur gopuram en forme pyramidale de plusieurs étages de plus en plus petits, richement décorés et divinement colorés. 

Les temples sont plus ou moins en état, très certainement du au conflit sanglant qui a ébranlé la région il n’y a pas si longtemps de cela. 

Nous arrivons sur un temple en construction. Les artisans sont à l’ouvrage. Celui qui semble être le maître d’œuvre nous convie à l’intérieur et nous permet de grimper dans le gopuram… 9 étages desservis par des escaliers assez raides… Nous gravissons 6 étages mais décidons de stopper là en raison des fientes de pigeons ou d’autres choses 🤔 qui tapissent les marches.

Les tailleurs de pierres arrivent directement d’Inde. Tous sont vraiment charmants et la rencontre se termine par des… selfies ! 

 

 

 

Les kilomètres défilent tranquillement… Nous sommes très souvent entourés par les eaux ! La pauvreté des habitants est cruellement palpable. Des dizaines de maisons en ruine stigmates du conflit nous rappelle que cette zone a réellement souffert !  

L’authenticité de cette région ne fait aucun doute. 

 

 

Les îles sur lesquelles nous avons décidé de circuler sont reliés entre elles sauf ici… La route s’interrompt. Un bac assure une liaison entre les deux berges mais nous devons attendre 2 heures pour espérer un départ. Un gars nous propose moyennant quelques euros de nous transporter de l’autre côté. En scooter, on sait faire, avec Chouchou on sait faire, mais avec Chouchou Jr ? .

Maintenant on sait faire, grâce à mon expert de chauffeur ! La manip n’est pas évidente mais aidé par le batelier il parvient à installer notre bolide bien confortablement à l’arrière d’un rafiot bringuebalant !

 

 

 

 

 

 

 

Quelques minutes de traversée et nous voici sur l’autre berge . 

 

 

Pour « quitter le navire », la manip est encore plus délicate… Une planche est installée pour la roue avant puis 2 planches permettent aux roues arrières de s’extirper du rafiot. Mission accomplie, on peut reprendre notre route...

Ayant parcouru pas mal de km depuis le dernier plein, nous nous arrêtons à une station service.

 

 

 

 

Nous terminons notre journée par un petit tour, enfin un grand tour, vers Point Pedro. Aucun intérêt si ce n’est que ce village est le plus septentrional du Sri Lanka.

Demain nous ne pouvons que descendre... direction le sud du pays !