Dawson City

 

Enorme coup de ❤️pour Dawson City

Un vrai décor de western, avec ses maisons colorées, son saloon, son magasin général, ses rues en terre battues bordées de trottoirs en bois.

Ce look date d’un peu plus d’un siècle mais Dawson a délibérément choisi de le garder. L’image de la ruée vers l’or, c’est la marque de fabrique de cette petite ville de 2 000 habitants qui a été la capitale du Yukon jusqu’en 1952.

Tout a commencé le 17 août 1896 lorsque de l’or a été découvert dans le ruisseau Bonanza, affluent de la rivière Klondike, elle-même affluent du fleuve Yukon. À l’époque, cette partie du Yukon était peuplé de quelques 500 amérindiens qui vivaient de la pêche, de la chasse et de la cueillette. À partir de cette date, des prospecteurs venus de tous les pays se sont mis en route pour espérer faire fortune. Au péril de leur vie, ils sont arrivés dans ces contrées éloignées et à peine défrichées du nord canadien. La ville de Dawson City a été créée. En 1898, elle comptait 30 000 habitants. Quelques années plus tard, les petits prospecteurs ont dû laisser la place à des sociétés minières qui se sont lancées dans l’exploitation industrielle à l’aide de dragues immenses qui avalaient les graviers du fond de l’eau et en extrayaient l’or. 

Ces dragues ont fonctionné jusqu’en 1959.

Aujourd’hui, mis à part quelques exploitations aurifères, la petite ville vit essentiellement du tourisme.

Il faut dire qu’avec presque six mois de quasi obscurité par an et des températures qui fleurtent avec les - 45° en hiver, la saison touristique est plutôt courte. Elle s’étend de mi-mai à mi-septembre.

C’est avec délice que nous déambulons dans les larges rues de Dawson.

Chaque bâtiment nous rappelle son passé glorieux de la ruée vers l’or.

Le cabaret Diamond Tooth Gertie’s symbolise la partie plus frivole de la ruée vers l’or. Une chanteuse prête ses traits à Gertrude « Gertie », une courtisane de Dawson 💃🏻  qui devait son surnom de Diamont Tooth au diamant qu’elle avait serti entre ses dents pour attirer les prospecteurs d’or. Entourée de 4 danseuses de cancan et d’un chanteur, nous assistons à un spectacle haut en couleur sur la scène de ce qui serait le plus vieux cabaret du Canada.

Le saloon a été restauré à l’identique au vu de photos d’époque. Des glaces ont été installées sur la bas du comptoir. Les messieurs espéraient ainsi entrevoir un petit bout des chevilles des dames.

Le bordel où travaillaient 150 filles à vu le jour avec l’arrivée des prospecteurs. La tenancière qui avait déjà tenu ce genre d’établissement à Paris et à Honolulu, était française.

La législation canadienne interdisait la prostitution, les jeux d’argent et le travail le dimanche.

À Dawson, la seule chose interdite était… le travail le dimanche.

La police montée, installée dans la ville, fermait les yeux sur les 2 autres achetant ainsi la paix sociale.

Anecdote : quand les familles des prospecteurs se sont installées, les femmes ont demandé la fermeture du bordel en ville. Il a été déplacé un peu plus loin. L’unique moyen d’y accéder pour les clients était d’emprunter un petit pont de bois… Discrétion assurée ! Un petit malin a donc installé une location de canne à pêche juste avant de franchir le pont ! 😇

La poste...

Les banques...

Et tous ses bâtiments hors du temps... 

La présence du bateau à aubes SS Keno nous rappelle que le Yukon était le seul moyen de rejoindre Dawson depuis Whitehorse. 

Puis la drague numéro 4 nous fait prendre conscience des tonnes de terre qui ont été « avalées » puis « recrachées » par ces machines énormes.

Bref, armés d'un tamis, nous essayons de trouver quelques pépites... En vain !

C’est avec regret que nous quittons Dawson le 28. On se doute que nous ne remettrons plus jamais les pieds dans cette petite ville du bout du monde. Bout du monde puisqu’il s’agit d’un « cul de sac ». En effet, pour rejoindre la frontière des USA, il faut prendre un bac qui traverse le Yukon, jour et nuit, à la demande. Ce « traversier » interrompt toutefois ses va-et-vient durant la saison d’hiver car le fleuve est gelé et une route éphémère et glacée permet de rejoindre les deux rives. En revanche, pendant le dégel, le fleuve ne se traverse pas pour des raisons de sécurité.

C’est vers 13 heures que Chouchou embarque pour une dizaine de minutes de navigation.

De l’autre côté, encore une centaine de km de belle piste poussiéreuse sur la « Top of the World Higwhay » avant d’arriver à la frontière. Paysages grandioses, des arbres à perte de vue, aucune habitation, quelques 4x4, il  est préférable de ne pas tomber en panne.

La piste longe une crête pendant quasiment tout son parcours. Nous apercevons un caribou en contrebas.