La frontière Canada - USA et le poulet...

 

La frontière

Nous arrivons à la frontière, le poste le plus au nord entre le 🇨🇦 et les 🇺🇸. On a pris soin de manger tous nos produits frais genre fruits, légumes, yaourts, charcuterie, viande, car d’après les renseignements recueillis auprès d’autres voyageurs, il est interdit d’importer certains aliments. Le frigo est vide. Enfin il nous reste une dizaine de baby 🥕... C’est pour tester les douaniers ! 😉 Nous sommes seuls, pas d’autre véhicule en vue.

On respire, on sourit, on y croit. On a tellement entendu d’anecdotes négatives sur l’arrivée aux USA ! Certains se sont fait confisquer une tomate, d’autres ont vu leur Chouchou fouillé de fond en comble…

Un douanier de 2 mètres et de 200 livres sort de sa guitoune et s’approche de Chouchou. Eric lui demande en souriant « You speak french » ? Chut Eric… Je serre les dents. Tu parles qu’il speak french le gros monsieur en uniforme ! « We are in Usa here » répond-il d’une grosse voix dépourvue de tout humour en montrant le drapeau étoilé. « Ouai, merci, on a fait 13 000 km pour arriver en Alaska et un peu qu’on le sait qu’on est aux States » ! Ça, c’est en off. Il nous invite à stationner et à venir le rejoindre dans son estancot. C’est maintenant que tout se joue. Nous arborons notre plus beau sourire et les passeports à la main, on se présente derrière le comptoir où nous attend sa collègue. 

La conversation s’engage en anglais on course… les questions fusent mais nous sommes incollables : on sait d’où on vient, on sait où on va, on sait combien de temps on compte rester aux States. L’ambiance se détend petit à petit. Le 👮 canadien se joint à nous. La 👮🏼‍♀️s’excuse car elle a un problème informatique et l’enregistrement dure plus longtemps que prévu. Les empreintes, la photo (il n’y a décidément qu’en France que c’est open bar pour passer la frontière). Ça y est, on est fiché ! On sait qu’on doit quitter le territoire avant le 27 Janvier 2018 (les visas B2 obtenus à l’ambassade à Paris avant notre départ nous autorisent à rester six mois consécutifs sur le territoire américain et sont valables dix ans).

Apprenant que nous sommes gendarmes en France, le douanier canadien nous remet un fanion du Canada. Trop cool ! Le douanier américain en cherche un dans tous les tiroirs du poste mais il est désolé, il n’en trouve pas. En échange, nous leur remettons des stylos de la police française. Ils sont ravis. Le douanier sort avec nous et munis de notre Polaroïd, nous prend en photo, devant la voiture des douanes, devant les bâtiments. Il prend son rôle très au sérieux. Eric, maniaque comme ce n’est pas permis, lui demande, si c’est possible, de ne pas couper Chouchou en deux… C’est de bonne grâce qu’il refait la photo. On a vu le moment où on allait boire la binouze avec eux. Il est l’heure de repartir car la route est encore longue jusqu’à notre prochaine halte prévue. Nous quittons le poste à coup de grands au revoir et de merci.

Si tous les postes frontières sont négociés de la sorte ce sera du pur bonheur ! 

 

Bye bye Yukon, Welcome in Alaska, le 49ème état américain grand comme… trois fois la France !

Nous arrivons à Chicken 🐔 vers 20 heures. Bizarre, un village appelé Poulet. La première impression est plutôt négative : des travaux, des machines rouillées, vestige de la ruée vers l’or, de la boue et surtout de la poussière qui s’immisce dans chaque petit trou de Chouchou. Pas très engageant.

Où va-t-on bien pouvoir dormir cette nuit ? On n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, vu que l’on a vidé le frigo avant le passage de frontière et ce n’est pas ici qu’on va pouvoir acheter un bon steak ! Une « vieille » boîte de raviolis, deux tranches de pain et deux yaourts au chocolat feront l’affaire. Trois petites boutiques sorties de nulle part et sur l’une d’elles : FREE CAMPING. Yessss, on va pouvoir pieuter ! Un terrain vague, déjà quelques véhicules. Après avoir demandé l’autorisation, nous trouvons une petite place à côté d’une table de pique nique. Ca fera très bien pour une nuit. 

Nous… enfin Eric va boire une mousse 🍺 au petit troquet tenu par Max. Ambiance far west assurée. C’est spécial. Des centaines de casquettes toutes plus poussiéreuses les unes que les autres tapissent le plafond. En y regardant de plus près, il y a même , des soutifs, des calbuts, des strings… Punaise, je pourrais leur laisser un des miens en souvenir… 

On en apprend un peu plus sur le village qui compte vingt habitants en hiver et trente durant l’été. Il faut dire que seule une piste caillouteuse dessert le village. Aucune âme qui vive à moins de 100 km à la ronde.

Les habitants originels étaient des amérindiens. Une ville a vu le jour au XIXe siècle, suite à la découverte d’or dans la région. D’ailleurs une magnifique drague similaire à la drague n°4 de Dawson est exposée dans ce qui semble être le centre du village. Les nouveaux résidents voulurent baptiser cette ville Ptarmigan, nom de l’oiseau emblème de l’état. Comme personne n’a su s’entendre sur l’orthographe exacte, ils ont décidé de l’appeler Chicken, plus facile à épeler. Dans le village trône une 🐔 et un panneau sur lequel sont inscrits les noms de ville du monde qui portent le mot « chicken ». C’est trop mimine ! Aucun ville française dans le lot ! Finalement on gardera un bon souvenir du « petit poulet ».