Le Volcan San Salvador, Suchitoto et Soeur Peggy

 

31 mai 2018. Le Volcan San Salvador

Nous reprenons la route en direction de San Salvador. Des travaux, toujours des travaux... Mais le réseau routier est néanmoins nettement meilleur qu'au Mexique !

Il fait toujours très très chaud. Le seul fait de bouger un orteil nous fait dégouliner de sueur. Vivement la « montaña », l’altitude et la fraîcheur !

Nous la trouvons à onze kilomètres au Nord de la capitale dans le parc del Boquerón. Une partie de la capitale s’étend sur les flancs du volcan San Salvador, surnommé le Géant.

Il est composé du Boquerón qui culmine à 1 893 mètres et du Pic Picacho qui s’élève à 1 959 mètres d’altitude. L’ensemble a un diamètre de 15 kilomètres. On comprend mieux pourquoi... le géant ! Nous sommes sur le plus jeune des volcans, le Boquerón. Son cratère sommital a été formé il y a plus de 800 ans et contenait un lac jusqu’à sa dernière éruption en 1917.

Une toute petite balade d’une heure et demie nous donne l’occasion de grimper sur la caldeira. Depuis la lèvre du volcan, on peut admirer un tout petit cratère, le Boqueroncito. Il prend place dans un écrin de verdure composé d’une végétation tropicale luxuriante.

Nous passons la soirée puis la nuit à la Finca del Cristobal installée sur les flancs du Géant. Nous sommes entourés de caféiers et surplombons la capitale.

Ce soir, on goûte la spécialité nationale : les pupusas qui sont à El Salvador ce que les tacos sont au Mexique.

Ces petites galettes à base de farine de maïs ou de riz remplies de fromage, de chicharrón (pieds de porc) moulu ou de haricots sont dévorées à toute heure de la journée. On peut les agrémenter de piment pour leur donner plus de goût. Ce n’est certes pas mauvais mais bon, rien ne vaut une bonne crêpe bretonne ! N’est-ce-pas, Jean-Luc ! 😘

1 700 m d’altitude. Nous avons perdu 30° C depuis ce matin. Si ça continue, il va falloir ressortir nos duvets de montagne ! Pluie, froid et brouillard au menu de ce soir ! Un petit « coup » de chauffage dans Chouchou et nous voilà dans notre petit nid douillet.

 

1er juin 2018. Le village colonial de Suchitoto et Sœur Peggy (ou mère Thérèsa Salvadorienne)

C’est en fin de matinée que nous posons les pneus à Suchitoto.

Une très bonne surprise nous attend. On se demande même comment ce village authentique et colonial posé au bord du Lago Suchitlán n’est pas plus touristique.

Ses ruelles aux pavés inégaux et ses maisons en adobe recouvertes de couleurs vives évoquent certaines villes guatémaltèques ou mexicaines. Pas de ruines grandioses ni de palais majestueux, mais une quiétude bien appréciée.

Même dans ce petit village, la police veille...

Notre plus belle rencontre se fait au Centro Arte para la Paz en la personne de Sœur Peggy (Margareth Ann) O Neill, une américaine qui vit dans le joli petit village de Suchitoto depuis plus de trente ans, dans les années où la guerre faisait rage au Salvador.

Cette guerre civile a eu lieu au Salvador entre 1979 et 1992, entre le FMLN (Front Farabundo Marti de Libération Nationale soutenu par Cuba et le Nicaragua) et le gouvernement (soutenu par les Etats-Unis). 

En 1992, les accords de paix de Chapultepec au Mexique mettent fin au conflit, lequel se solde par des dizaines de milliers de morts (75 000) de part et d’autres.

Sœur Peggy est la fondatrice du Centre d’Art pour la Paix (CAP), projet qui a pour la mission de :

« Créer une culture de la paix à travers les arts, de promouvoir la créativité, l'imagination et l'échange culturel avec la participation des enfants, des jeunes et des personnes âgées de Suchitoto et de leurs communautés ».

La musique, la peinture, la sculpture, le théâtre, l’informatique, le sport... sont des vecteurs pour favoriser la guérison suite aux événements traumatiques vécus par les populations lors des conflits armés qui se sont déroulés au Salvador.

Dès notre arrivée au centre, nous sommes accueillis par une dame aux cheveux blanc, aux yeux clairs et pétillants. Elle se présente : « Sister Peggy ». Elle n’a rien d’une religieuse, ni dans sa tenue, ni dans son phrasé. Elle jongle avec l’anglais, sa langue natale et l’espagnol. Elle nous parle avec passion du Centre. Tout est parfait, propre, ordonné. Rien n’est laissé au hasard ! Elle gère l’association en vrai chef d’entreprise !

Nous avons l’autorisation de stationner Chouchou sur le parking.

Nous sommes très rapidement rejoints par Diego et Jorgelina, un couple d’Argentins et Tomas, leur petit bout de trois ans avec qui nous passons une excellente soirée. Ils sont sur la route depuis plus de deux ans et effectuent le même trajet que nous... mais en sens inverse ! (http://creciendoenelcamino.com/). C’est leur premier jour à El Salvador. Pour nous, c’est notre dernier jour puisque demain nous quittons le pays. Nous échangeons les bons plans sur les itinéraires qu’il nous reste à parcourir.

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