A l’assaut du géant. Les muscles ont-ils une mémoire ?

Nos nerfs ne cessent d’être mis à rude épreuve. Il faut absolument que l’on retrouve confiance...

Quoi de plus vivifiant qu’une petite escapade en montagne...

Il est là, juste devant nous. Son cône enneigé et conique qui crache des panaches de fumée correspond parfaitement à l’idée que l’on se fait d’un volcan. Il nous tend les flancs... LUI, c’est le Villarrica, l’un des volcans les plus actifs du Continent sud-américain...

 

17 janvier 2019. Le drone...

18 heures. Chouchou sort de la salle d’opération avec une courroie et une durite neuves. Il est testé par les mécanos de chez Land. Tout semble aller pour le mieux...

Mais, on nous l’a déjà faite celle-là, alors la prudence est de mise !

Vu l’heure tardive, nous ne prenons pas la route et rejoignons le parc d’Osorno où nous avons nos petites habitudes. Il fait un temps superbe, on a envie de se rouler dans l’herbe... Félicie... aussi... LOL. La température est douce, le ciel est bleu, la  🍺 « coule à flots » !

 

 

Un véhicule se gare aux côtés de Chouchou juste après.

Soudain, un énorme bruit d’impact nous sort de notre « bien être ». On se regarde, horrifiés... 😱 On se précipite. A un mètre de Chouchou, un drone DJI Phantom « gît » à même le sol. Il vient de percuter de plein fouet la Peugeot stationnée à côté de nous. Les deux pilotes sont désemparés !

Nos premières pensées vont vers Chouchou. On a frôlé la « catastrophe » !

Bilan : pare-brise et vitre avant gauche éclatés, capot endommagé pour l’un, drone explosé pour l’autre. Ce n’est qu’après que l’on réalise que cet engin volant aurait pu nous heurter et Land Rover n’aurait pas été d’un grand secours pour nous... 😭

Alors comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, on se dit que cet épisode va peut-être marquer un tournant dans notre voyage ! Seul l’avenir nous le dira !

 

18 janvier 2019. Tractor, el abuelo de Chouchou

LUI c’est Tractor. Il vient tout naturellement prendre place à côté de Chouchou ! Il est, comment dire, juste exceptionnel. Ce n’est pas le plus beau (quoi que), ce n’est certainement pas le plus costaud et bien sûr il est loin d’être parfait, mais il est LUI ! Une superbe Série II Land Rover de 1964 (la meilleure année 💪).

51 ans les séparent et pourtant ils sont si semblables !

Tracteur est un vrai patagon.

Originaire de Punta Arenas, le bout du bout du monde, il voyage avec ses adorables « parents », un couple de Chiliens et se dirige vers Valparaiso soit plus de 2 500 kilomètres à une vitesse de... 60 km/h. Un véritable exploit. Certes, il laisse son empreinte (quelques traces d’huile) à chaque arrêt, mais comment lui en vouloir.

Claudia et Juan-José ont les yeux qui pétillent quand ils regardent leur « protégé ».

Amoureux des Def, ils nous recommandent un gars de Punta Arenas qui en possède quatre et qui sera tout-à-fait à même de nous donner un coup de main en cas de besoin...

 

19 janvier 2019. Pucon, nous on adore...

En posant les pneus à Pucon, on sait que cette charmante bourgade va nous plaire.

Tournée essentiellement vers le tourisme, la ville, nichée en bordure d’un lac magnifique, quoi que beaucoup trop fréquenté à notre goût, est dotée d’un très bel environnement naturel.

Ses jolies rues toute proprettes bordées de magasins d’articles de montagnes, ses agences qui proposent des activités sportives, ses petits restaurants coquets, ses bâtiments de bois et de pierres, ces touristes décontractés qui dégustent des glaces... nous rappellent nos chères Alpes. On est aux antipodes de la plupart des villes d’Amérique du Sud (enfin surtout d'Equateur, de Bolivie et du Pérou) mais ce n’est pas pour nous déplaire !

Pourtant, cette douceur de vivre ne doit pas faire oublier que la ville est sous la « menace » permanente du volcan Villarrica, l’un des géants les plus actifs du continent sud-américain comme en témoigne les panneaux d’évacuation qui jalonnent les rues. Appelé aussi Ruka Pillan qui signifie « maison des esprits » en langue Mapuche (communauté aborigène qui peuple cette zone), ce volcan domine Pucon du haut de ses 2 847 m. Sa dernière éruption significative en mars 2015 avait nécessité l’évacuation de milliers de personnes... Les fumerolles qui s’échappent en permanence de son cratère le rendent encore plus... fascinant.

Sans s’être réellement renseigné, on sait que l’ascension est proposée par de nombreuses agences. C’est décidé, nous allons tenter de voir de plus près les entrailles du mastodonte.

Nous serons dans un groupe de dix de toutes nationalités, tous plus... jeunes ! 🤭

Quatre guides vont tenter de nous conduire au sommet. On ne lésine pas avec la sécurité au Chili.

Après avoir « pris » la météo, rendez-vous est pris pour le dimanche matin avec l’agence Summit Chile.

 

20 janvier 2019. Le monde est tellement beau vu d’en haut...

Après une bonne nuit à l’intérieur de Chouchou, c’est à la fois excités (et légèrement anxieuse me concernant) que nous nous présentons à l’agence. Cette anxiété provient du fait que cela fait maintenant plusieurs semaines que nous n’avons pas randonné, occupés que nous étions par les soucis de santé de Chouchou. Mais ça devrait le faire puisque « les muscles sont censés avoir une mémoire » ! 🤔 La météo prévoit une tempête de ciel bleu et un vent à 30 km / h...

6 heures 15. Préparation des sacs à dos : crampons, piolet, bâton de marche, casque, guêtres, surpantalon et veste coupe-vent et imperméable, gants, masque à gaz, vivres de course, produits solaires, sticks pour les lèvres, lunettes de soleil, 1,5 l d’eau, c’est-à-dire, tout le matériel nécessaire à un « parfait petit andiniste »... Et n’oublions pas la luge pour la descente !

6 heures 30. Départ du minibus. Nous sommes dans le brouillard... Aïe aïe aïe... N’ayant pas eu le temps de petit-déjeuner, on avale à la hâte un sandwich au jambon.

6 heures 50. Arrivée au départ de l’ascension. Nous sommes au-dessus des nuages. Le sommet semble à portée de main... mais Claudio, chef de « l'expédition » et guide apparemment de renommée internationale nous « rassure » : il s’agit là d’une illusion d’optique ! 😞

7 heures. Départ pour 1 400 mètres de dénivelé (400 de marche sur sentier et 1 000 sur la neige).

De vieux téléphériques défigurent le paysage. Il faut dire qu’en hiver, on skie au pied du volcan...

400 mètres plus haut, nous voilà parvenus à la limite terre / neige... équipements spéciaux obligatoires. Les crampons prennent place sous nos godasses. Un léger apprentissage et nous voilà partis sur les flancs enneigés.

On aperçoit au loin le volcan Llaima au pied duquel nous étions quelques jours auparavant !

Nous ne sommes pas surpris, de nombreux touristes ont eu la même idée que nous aujourd’hui. C’est l’unique point négatif de cette ascension.

Nous évoluons tous à la queue leu leu. La pente est constante, la marche lente, rythmée par les pas de Claudio.

Nos crampons se plantent dans les traces laissées par celui qui nous précède... Des pauses régulières nous permettent de recharger les batteries.

Le soleil « tape fort » mais un léger vent parvient à nous rafraîchir... Pour l’instant, le dénivelé défile et toujours aucun signe de fatigue. Les minutes, les heures passent et nous savons maintenant que rien ne pourra nous arrêter. Nous foulerons dans peu le temps les neiges éternelles du sommet.

Il ne reste que trente minutes d’ascension. Dernière halte, dernier briefing. On dépose nos sacs à dos dans la neige et munis de nos seuls piolets et masques à gaz, on se dirige vers le « Saint Graal ».

Le compte à rebours commence.

Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux... UN.

A midi, nous posons les crampons sur la lèvre du cratère. Trop heureux. On l’a fait !

Notre masque à gaz vissé sur le nez, nous ne pouvons être qu’émerveillés 😱 par cet immense cratère d’environ 250 m de diamètre d’où s’échappent des volutes de fumées, par cette vue époustouflante à 360° sur ces paysages à perte de vue... noyés sous une mer de nuages... On ne peut voir les lacs qui constellent la région mais ça et là, les volcans des environs émergent de cette masse « mousseuse ». On en prend plein les « mirettes » et ce « spectacle » mérite amplement quelques heures d’effort.

Nous avons 25 minutes pour profiter de ces instants inoubliables. Le monde est si beau vu d’en haut, sans problème et sans tourment.

 

 

 

 

 

La descente est un pur moment de détente. Les luges, de petites pelles plates en plastique que l’on trimballe depuis le début, sont bien calées sous nos fesses. Nous dévalons à vive allure les pentes du monstre.

Quand la neige disparaît, on se remet sur nos deux pieds...

Ces instants de franche rigolade ne nous font pas oublier pour autant que le monstre peut se réveiller à tout moment...

 

On a en la certitude maintenant. « Les muscles ont bien une mémoire » !

 

21 janvier 2019. Détente et trempette...

Après onze heures de sommeil bien méritées, la bonne nouvelle du jour est que nous n’avons aucune courbature. Lors de l’ascension du volcan Acatanengo au Guatemala en mai 2018 (que le temps passe vite 🤭) et ses 1 200 m de dénivelé, je n’avais pu marcher « normalement » pendant une semaine 🤣... Eric s’en était sorti un peu mieux ou du moins il n’a rien laissé paraître 🤔. Finalement, il fait bon vieillir, LOL.

Ce n’est pas parce que notre « état général » est satisfaisant que l’on va se priver de trois heures de « trempage » dans les cinq trous emménagés en bordure de roche... des thermes « Los Pozones ».

 

 

 

Ne sachant pas encore où l’on va dormir ce soir, on demande au patron de « l'établissement » s’il nous donne l’autorisation de bivouaquer sur place. Fort sympathique, il nous installe sur un formidable terrain plat et engazonné juste en face des thermes. On n'en espérait pas tant.

 

 

 

 

Nous sommes rejoints en début de soirée par les Luclauvi, nos amis « pompiers » et par Gauthier, un français qui a prévu de relier Lima à Ushuaia en VTT. Encore une sacrée soirée jusqu’à point d’heure ! 🥳 

 

 

 

22 janvier 2019. Il est splendide... sous toutes les coutures !

Avant de nous diriger vers la ville d’Osorno pour faire un petit Check de Chouchou, une dernière balade dans le parc de Villarrica pour tenter d’apercevoir NOTRE volcan.

C’est à 17 heures que nous commençons une randonnée en aller / retour qui va nous mener jusqu’au « Mirador de los Volcanes ». Les 400 mètres de dénivelé qui nous séparent du point de vue ne devraient pas nous poser de problème.

C’est au pas de course que nous « attaquons » le sentier bien pentu qui serpente dans une forêt dense. Ici l’araucaria, l’arbre national du Chili, est roi. 

Une heure après, nous parvenons sur le mamelon désertique balayé par les vents.

 

 

 

 

Nous sommes maintenant entourés par trois magnifiques volcans aux cimes enneigées dont le Villarrica...

 

 

 

 

 

 

Et dire qu’il y a deux jours, nous étions tout là-haut !

 

 

 

 

 

 

 

Encore une belle petite rando et un bivouac très agréable sur le parking du parc, toujours avec l’accord des « Rangers ». 

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Commentaires: 2
  • #1

    Jean-luc (jeudi, 24 janvier 2019 21:31)

    Que de beaux spectacles et souvenirs engrangés.
    Bonne suite jlj

  • #2

    Nous deux (vendredi, 25 janvier 2019 02:54)

    Pour nos vieux jours...
    bises aux bretons...